Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Marketa Vondrousova a surpris tout le monde, y compris elle-même, en gagnant la finale de Wimbledon contre Ons Jabeur

Rémi Bourrières

Mis à jour 16/07/2023 à 01:06 GMT+2

Marketa Vondrousova a créé une sensation historique ce samedi en devenant la première joueuse non tête de série à triompher à Wimbledon au détriment d'Ons Jabeur, qui était pourtant favorite. La Tchèque, qui avait gagné un seul match dans sa vie jusqu'à présent à Londres, était la première étonnée par ce sacre sur lequel personne n'aurait parié, et sans doute pas elle-même.

Marketa Vondrousova

Crédit: Getty Images

Le tennis féminin avait arrêté de nous habituer à ça. Voilà des mois, une bonne année même, que l'on saluait la stabilité retrouvée au sommet de la hiérarchie, avec un trio de patronnes (Iga Swiatek - Aryna Sabalenka - Elena Rybakina) nettement en train de se détacher du lot. Et puis, il a fallu d'un Wimbledon, décidément devenu à son tour depuis quelques années le champ de toutes les bizarreries possibles, pour que nos certitudes bien établies volent en éclats.
Marketa Vondrousova, 24 ans, 42e mondiale, avait certes déjà prouvé son talent immense en atteignant la finale de Roland-Garros 2019 à même pas 20 ans (elle était alors 38e). Mais entre-temps, elle avait enduré deux opérations du poignet gauche. Et surtout, elle n'avait gagné qu'un match dans sa vie à Wimbledon et quatre au total sur gazon (circuit principal), où sa prise extrêmement fermée en coup droit était, pour beaucoup d'experts, un handicap technique assez rédhibitoire.
De là à dire que la vice-championne olympique de Tokyo en 2021 venait en touriste à Londres, il n'y a qu'un pas que l'on ne franchira pas, mais pas loin. C'est d'ailleurs ce qu'elle avait fait l'an dernier en venant soutenir en qualifications son amie et partenaire de double Miriam Kolodziejova, alors qu'elle-même avait le poignet dans une attelle, quelque temps après avoir subi sa deuxième opération. C'était peut-être, à ce moment-là, le creux de la vague pour Marketa, reléguée au-delà du top 100 et lâchée par ses sponsors.
picture

Marketa Vondrousova

Crédit: Getty Images

Ça me semblait impossible de gagner ici, je ne l'avais même pas envisagé (...) C'est dingue. Le tennis est dingue.
Depuis, la native de Sokolov avait certes bien commencé à se refaire la cerise sur le circuit. Mais de là à croquer aussi longtemps la pomme (ou plutôt la fraise) à Wimbledon ? Y battre coup sur coup des clientes comme Veronika Kudermetova (12e), Donna Vekic (21e), Marie Bouzkova (33e) Jessica Pegula (4e), Elina Svitolina et Ons Jabeur (6e). Non. "Pour moi, ça me semblait impossible de gagner ici, je ne l'avais même pas envisagé, s'est-elle extasiée. Au début du tournoi, mon but était juste d'essayer de gagner quelques matches. Surtout que je n'avais pas un tableau facile. Et ensuite, il s'est passé ce qui s'est passé. C'est dingue. Le tennis est dingue."
Dingue, le mot est lâché. On ne sait pas si le sacre de Marketa Vondrousova est une dinguerie, mais il est assurément l'une des plus grandes surprises en Grand Chelem de ces dernières années, comparable (ou pas loin) à celui de sa compatriote Barbora Krejcikova à Roland-Garros en 2021 ou d'Emma Raducanu à l'US Open la même année. L'intéressée n'y croyait d'ailleurs tellement pas qu'elle avait laissé son mari à la maison pour faire du "cat-sitting", avant de le faire venir en urgence pour la finale.
Une finale qu'elle a gagnée peut-être aussi parce qu'elle avait moins de pression que la Tunisienne, laquelle portait le poids de tout un pays et même de tout un continent sur ses épaules. Alors que pour la République tchèque, décidément inépuisable vivier de championnes, c'est business as usual. Dans la foulée de celle de Karolina Muchova à Roland-Garros, cette finale était, depuis le début des années 2010, la 10e pour une joueuse tchèque en Grand Chelem. Pour désormais quatre titres, après le doublé de Petra Kvitova à Wimbledon (2011-14) et, on en a parlé, le sacre de Krejcikova à Paris il y a deux ans.
Moralité : il faut décidément toujours se méfier d'une Tchèque, partout, tout le temps. Particulièrement quand elle est gauchère et qu'elle joue à Wimbledon, Martina Navratilova ayant elle aussi remporté là-bas ses deux premiers sacres sous la bannière tchécoslovaque, avant d'être naturalisée américaine. Pour Vondrousova, son titre lui vaudra d'accéder au top 10 pour la première fois ce lundi, et coûtera un tatouage à son coach, Jan Mertl, avec lequel elle avait passé un pari. Comme quoi, elle y croyait quand même peut-être un peu…
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité