Clijsters évidemment

Depuis son retour à la compétition l'an passé, Kim Clijsters s'est montrée d'une efficacité parcimonieuse. A Doha, pour sa septième participation à un Masters, elle a conquis son troisième titre, après ses victoires en 2002 et 2003. L'expérience a-t-elle joué comme lors de ses deux dernières finales de l'US Open,f ace à Vera Zvonareva (2010) et... Caroline Wozniacki (2009) ? Certainement. Mais plus que ça encore. Clijsters représente aujourd'hui l'autorité naturelle du circuit en l'absence de Serena Williams. Ce dimanche, elle avait face à elle la N.1 mondiale. Celle-ci s'est bien défendue, mieux même que l'on aurait pu l'imaginer après la fin du premier set, mais il faut se rendre à l'évidence, cette N.1 mondiale est encore une "outsider".

Une finale, cela ne se perd pas, disent les champions assis sur leur palmarès. Kim Clijsters peut faire sienne cette devise. Elle n'a perdu aucune des 5 finales jouées depuis son retour. Face à Wozniacki, elle a lutté assez longtemps pour ne pas perdre son premier jeu de service pour faire ensuite la course en tête au score, malgré un débreak (elle menait 2-0 et a été reprise à 2-2). Maladroite, certainement crispée par l'impact physique de sa rivale, et par ce qu'elle représente, Caroline Wozniacki a longtemps cherché la bonne façon d'entrée dans le court. Au filet, elle a été bousculée. Dans la deuxième manche, elle a lâché ses coups. C'était nécessaire. Elle a remporté sept des huit derniers jeux de la seconde manche. Dans le troisième set, elle a mené 1-0 service à suivre...

Clijsters a prouvé alors qu'elle savait gérer ce genre de scénario. Débreak immédiat et break dans la foulée à 4-2. "Je suis vraiment soulagée que ce soit terminé parce que j'avais l'impression que la partie allait devenir interminable", a commenté Kim Clijsters après deux heures et 20 minutes d'échanges.

Victorieuse pour la deuxième année d'affilée de l'US Open, où elle avait dominé la Danoise en demi-finale, la championne belge n'a été mise en difficulté qu'au cours d'un deuxième set qu'elle aurait dû plier aussi facilement que le premier. "La bataille a été rude et je pense que c'est une bonne publicité pour le tennis féminin. Je suis heureuse de gagner, mais je ne sais pas pour combien de temps encore je vais continuer à jouer alors que Caroline a un avenir radieux devant elle", a ajouté Clijsters, 27 ans, qui avait renoué avec la compétition à Doha après son triomphe new-yorkais et une opération à un pied.

Les ressources de Caroline sont plus défensives qu'offensives. Si elle a été loin d'être ridicule au service (elle n'a concédé que deux balles de break de plus que la Belge 14 contre 12 pour 8 breaks de chaque côté), elle a été plus fragile sur secondes balles (41% contre 50% pour Clijsters). L'apprentissage de la N.1 mondiale continue, c'est le paradoxe de cette fin de saison... Quant à Clijsters, elle rejoint un club très serré de cinq joueuses ayant gagné 3 titres ou plus des Masters : Monica Seles (3), Steffi Graf et Chris Evert (4) et Martina Navratilova (8).