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"Une course de gueule"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 28/10/2010 à 14:13 GMT+2

Habitué ces dernières années à courir les records autour du monde, Thomas Coville (Sodebo) revient disputer la Route du Rhum (départ le 31 octobre) dans la classe Ultime. Le vainqueur de l’édition 1998 en monocoque repart pour la 4e fois dans une épreuve qui a toujours sacré des gens marquants.

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Crédit: Eurosport

Pourquoi êtes-vous si attiré par la Route du Rhum ?
 Thomas Coville : C’est d’abord un souvenir d’enfance. J’allais voir le départ au Cap Fréhel. Et puis les semaines avant, je me rendais à Saint-Malo voir les bateaux. Ensuite, ça a été une révélation lors d’une rencontre avec un Monsieur qui s’appelle Laurent Bourgnon (Primagaz) dont j’étais le préparateur en 1994. Il m’a émerveillé par sa victoire. Au contraire d’être frustré de préparer un bateau pour quelqu’un, j’ai eu une émotion incroyable lorsque ce monsieur a gagné. J’ai partagé avec lui un moment extraordinaire. J’ai également un souvenir fantastique avec Yves Parlier (Aquitaine Innovations) en 1998. Victime d’une chute en parapente, il me donne son bateau et je gagne. C’était mon routeur et nous avons gagné à quatre mains. Cette année je vais disputer ma 4e Route du Rhum et à chaque fois, ce sont de grands et beaux souvenirs de rencontres.
 Depuis la première Route du Rhum en 1978, quelle édition vous a plus marqué ?
T.C. : Sans aucun doute, la première victoire de Laurent Bourgnon (Primagaz) en 1994. Parce que j’y étais. Mais la victoire de Mike Birch (Olympus photo) devant M. Malinovski (Kriter V) en 1978 a généré des émotions tellement fortes en moi que le multicoques est devenu mon nirvana. J’ai également pleuré pour l’arrivée de Florence Arthaud (Groupe Pierre 1er) en 1990 et la victoire de cette femme hors du commun. Toutes les éditions sont belles en résumé. Le ‘Rhum’, c’est une transatlantique qui touche les gens parce que c’est avant tout une course de « gueule », de gens marquants. A chaque fois, le vainqueur de la Route du Rhum est absolument immaculé. Il est au sommet de son art et la victoire est indiscutable. C’est ça que j’aime dans cette course.
Comment avez-vous préparé votre bateau ?
T.C. : C’est un bateau que je connais très bien puisque ça fait trois ans que je navigue dessus. J’ai déjà effectué un tour du monde et cinq transats en solitaire. C’est le prolongement de moi. On l’a fait beaucoup évoluer cette année en mettant des foils (une aile portante placée sous les flotteurs, ndlr) et en augmentant la puissance. Aujourd’hui, il est à maturité. C’est un très bel engin, très effilé, très long. C’est le bateau dont j’avais besoin.
Quel est le gain des foils ?
T.C. : C’est énorme. On a gagné en terme de vitesse mais surtout en sérénité au portant (lorsque le bateau est poussé par le vent, ndlr). Ça permet d’accélérer et d’aller plus vite. J’ai à cœur de pouvoir naviguer et de voir ce que ça donne. Ces dernières années, j’ai plutôt chassé des records. Le fait de me retrouver dans une compétition, ça m’excite beaucoup. Je suis un peu comme un gosse avant la rentrée !
Pendant la course, comment gérez-vous votre sommeil ?
T.C. : En ce qui concerne le sommeil, le véritable problème est celui de s’endormir. Il faut gérer ce moment-là. Pour ça, il existe des techniques. On en a plusieurs et on les expérimente mais toutes ne fonctionnent pas. Bien malin celui qui vous dit qu’il n’a pas de problème pour s’endormir. S’il le dit, c’est un menteur. Lors de la dernière Route du Rhum, je m’étais fixé des limites de non-sommeil (sic) mais au final, on les explose. On va beaucoup plus loin. J’arrivais à dormir au bon moment pendant 20-25 minutes ce qui donnais au final 2h à 2h30 de sommeil par jour.
Quels sont vos moments préférés sur l'eau ?
T.C. : J’affectionne particulièrement certaines attitudes du bateau. Lorsque je sens que le bateau décolle et plane ou quand je ressens une accélération, alors là, je jubile. C’est une sensation d’appui entre l’eau et l’air, un équilibre parfait et très instable qui procure une sensation exceptionnelle. Je ne peux pas m’en lasser.
Quel est votre favori pour cette édition 2010 ?
T.C. : J’ai plutôt un mentor qui est juste à côté, dans l’ombre (il montre Michel Desjoyeaux (Foncia), ndlr). Je l’admire beaucoup. Mais mon favori, ce serait Franck Cammas (Groupama).
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