THE OCEAN RACE - Un final haletant et de belles promesses : "On va avoir une Ocean Race de dingue"

ParGlenn Ceillier

Mis à jour 12/02/2023 à 19:21 GMT+1

THE OCEAN RACE – Si Team Holcim-PRB a parfaitement négocié l'arrivée au Cap pour signer une deuxième victoire ce dimanche dans cette édition de The Ocean Race, le finish de cette deuxième étape, marqué par un trio de tête arrivé en moins de 25 minutes, illustre la densité de cette épreuve. Voilà qui promet pour la suite et la prochaine manche.

Meilhat : "C’est génial pour la suite, tous les bateaux peuvent se battre pour le podium"

Vingt-cinq petites minutes ! Après près de 5000 milles parcourus, le trio de tête est arrivé dans un mouchoir de poche au Cap, ce dimanche. Entre Team Holcim-PRB - qui a doublé la mise en passant encore une fois la ligne d'arrivée en premier, et le troisième - 11th Hour Racing Team de Charlie Enright -, il y a eu moins d'une petite demi-heure à l'issue de cette deuxième étape. Un scénario fou après plus de 17 jours de compétition.

Au final, tout s'est joué sur des détails. Un virement de bord bien négocié. Une option de trajectoire mieux sentie, histoire d'avoir un meilleur angle pour filer vers le Cap. Chaque choix s'est alors avéré déterminant. "Les dernières 24 heures se sont déroulées comme une petite régate. Comme si on était entre trois bouées à la maison. Et Holcim-PRB l'emporte de belle manière en se glissant dessous au dernier moment", résume Amélie Grassi (Biotherm).

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Explosion de joie pour le Team Holcim-PRB : son arrivée victorieuse au Cap

C'était long et interminable

Trois heures avant l'arrivée, Kévin Escoffier et son équipage ont effet récupéré la tête. Mais avant et dans des conditions aussi légères qu'instables, Biotherm était revenu de nulle part pour mener la danse. Rappelant que rien n'est joué lors des courses au large. "Vous ne savez jamais comment ça va se finir tant que vous n'avez pas coupé la ligne. (…) On était loin il y a trois jours mais on a poussé à fond car on savait que la situation météo nous permettrait peut-être de les doubler, résume Paul Meilhat, le skipper du bateau français qui a fini à la deuxième place au Cap. Cette deuxième étape, très longue et avec pas beaucoup de vent, était dure".

Cette étape a en effet été un vrai thriller avec de nombreux changements de leaders, au fil des conditions rencontrées et des options prises. "C'était super intéressant. Il y a eu des coups à jouer en stratégie tout le long, explique Justine Mettraux (11th Hour Racing Team). Il y a eu beaucoup de rebondissements. Et à la fin, c'est revenu même par derrière. On a des bateaux qui étaient 200 milles nautiques derrière nous, qui finissent devant nous. Ce qui n'arrive pas toujours. Mais c'est le jeu de la course au large."

Escoffier savoure après "une superbe bataille sur l’eau"

C'est une superbe bataille sur l'eau

Confronté au Pot-au-noir puis à l'anticyclone de Sainte-Hélène qu'il a fallu contourner en passant très au sud, les Imocas et leurs équipages ont dû faire preuve de patience pendant des longs jours. Maîtriser leurs nerfs. Et rester focus dans cette manche qui a duré plus longtemps que prévue et à user les organismes. "L'anticyclone de Sainte-Hélène était gros et au sud. Donc c'était long et interminable", avoue Amélie Grassi. "Mais on n'a pas eu de baisse de motivation". Et c'est ce genre de détails qui peut faire la différence sur The Ocean Race.

Si Team Holcim-PRB est parvenu à empocher une nouvelle victoire – la deuxième de rang – grâce à un finish parfaitement géré -, n'allez d'ailleurs pas croire que c'est une affaire réglée et que cette édition de The Ocean Race est déjà dans l'escarcelle de l'équipe suisse. "Je pensais qu'avec les nouveaux bateaux - les Imocas qui sont plus rapides -, on aurait plus d'écart entre les bateaux. Et finalement, c'est comme une course de monotypes. Donc pour le public, c'est parfait. Et pour nous, c'est une superbe bataille sur l'eau. Donc j'ai hâte de disputer la troisième étape", prévient un Kevin Escoffier (Holcim-PRB) aux anges, mais prudent. Et ça se comprend après ce finish improbable.