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Jourdain sans quille

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ParEurosport

Publié 30/01/2009 à 15:00 GMT+1

Roland Jourdain (Veolia Environnement), 2e du Vendée Globe, va terminer l'épreuve sans quille.

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Crédit: Eurosport

Peux-tu nous dire ce matin ce qu'il en est exactement de ton avarie de quille ?
Roland Jourdain : Ma quille ? Et bien, à priori, il n'y a plus de quille ! Enfin je n'ai pas plongé pour aller voir… J'ai d'abord cru, quand le truc est arrivé dans la nuit d'avant-hier à hier, que c'était le bulbe parce que suite à l'accident avec le cétacé, je n'en avais pas fait de publicité, mais j'étais allé voir sous l'eau la quille et en fait, sur un mètre dans le bas du profil de quille, tout ce qui était stratification et enduit avait disparu d'un côté. Par contre, à l'accroche du bulbe, tout semblait bon. Il y avait quand même des traces de l'accident donc quand avant-hier soir, ça a cassé, j'ai cru que c'était le bulbe mais en fait, il se trouve que c'est plutôt l'ensemble qui est parti.
Donc tu navigues sans rien dessous vers les Açores pour l'instant ?
R.J. : Pour l'instant, la route normale me fait aller aux Açores donc je me dirige vers les Açores, mais mon objectif, c'est de rentrer aux Sables d'Olonne. Je ferai tout pour ramener le bateau en faisant, bien sûr, d'abord gaffe à ma peau. Pour le moment, ça se passe plutôt pas mal car hier, il y a déjà eu du vent. On est en train de regarder entre les calculs théoriques d'un bateau avec ses ballasts sans sa quille et moi, ma pratique sur l'eau, pour voir comment ça marche. Au niveau des conditions maintenant, le plus dur a priori va être entre ici et Sao Miguel aux Açores. Donc si ça, ça s'est bien passé, j'espère ne pas avoir de raison de ne pas continuer.
Comment tu vis à l'intérieur ?
R.J. : Au quotidien, tous les ballasts sont remplis. Quand il n'y a plus les 3 tonnes de bulbe au bout des 4,50 mètres, on met le maximum de lest dans les fonds du bateau. En gros, tous les ballasts sont remplis, toutes les voiles que j'ai pu descendre sont dans la soute à voile, les poids divers et variés, je les ai mis le plus bas possible pour être le plus stable possible. Et au niveau toile, en ce moment j'ai deux ris avec la trinquette parce qu'il reste pas mal de mer. Je pourrais être plus toilé mais il faut aussi que je m'habitue à cette nouvelle configuration. Pendant les 12 à 18 heures suivant l'accident, j'ai eu de la mer plate et ça allait relativement bien : j'allais à 10 nœuds sans trop de problème. Quand la mer se lève, c'est là que la pente de la vague te donne un angle de gîte et qu'il faut réduire la toile pour pas que le bateau penche de trop pour cabaner.
Jusqu'à quelle force de mer penses-tu pouvoir tenir comme ça avec le bateau ballasté ?
R.J. : Sur une mer plate, avec le bateau et son mât seul, je peux aller jusqu'à 60 nœuds de vent facile. Avec de la mer, c'est difficile… On ne peut pas simuler une déferlante mais on peut aller jusqu'à 40-45 nœuds de vent. Ça, c'est la théorie ! Moi, hier j'avais plus de 30 nœuds de vent et j'avais trois ris dans la Grand Voile que je pouvais choquer et reprendre. Le cas le plus difficile est la mer de travers avec du vent de travers. C'est ce qui faut que j'évite. Si ça se produit et que je sens mal les choses et bien, je me mets vent arrière et je laisse passer le mauvais temps. C'est jouable mais tout dépendra de la météo. De toute façon, il y a 3 étapes maintenant : les Açores sont sur la route directe de toute manière que je sois en difficulté ou pas, je dois y passer, ensuite, il y a la tranche espagnole en étape intermédiaire et enfin les Sables avec un suivi de cartes météo. C'est surtout la hauteur des vagues qu'il faudra étudier car le vent, ça se gère ! Ça a l'air de se profiler pas trop mal mais on doit déjà aller jusqu'aux Açores pour voir.
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