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Kevin Escoffier a déclenché sa balise de détresse, Jean Le Cam tente de le secourir
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Publié 30/11/2020 à 17:00 GMT+1
VENDEE GLOBE - Kevin Escoffier, alors troisième de la course, a déclenché sa balise de détresse pour "une importante voie d'eau", lundi. Jean Le Cam (Yes We Cam !) s'est dérouté et l'a rejoint. Il a établi le contact visuel puis l'a perdu dans une mer formée. Boris Hermann (Seaexplorer-YCM), Yannick Bestaven (Maître Coq IV) et Sébastien Simon (Arkea Paprec) se sont aussi déroutés.
Kevin Escoffier (PRB) au départ du Vendée Globe le 8 nvembre 2020
Crédit: Getty Images
Alors troisième du Vendée Globe dans les mers du sud, Kevin Escoffier (PRB) a quitté son bateau lundi, victime d'une importante voie d'eau, pour un radeau de survie, et attendait d'être secouru lundi en fin de journée par Jean Le Cam, mais aussi Boris Hermann et Yannick Bestaven, puis Sébastien Simon (Arkea Paprec) partis à la rescousse dans la soirée.
Les conditions sont particulièrement difficiles au large du Cap de Bonne-Espérance où la tempête fait rage. Leader de la course, Charlie Dalin (Apivia) avance jusqu'à la porte d'entrée de l'océan Indien, qu'il sera le premier à atteindre après 22 jours de mer. Mais derrière, les choses se gâtent. "Lundi à 14h46, Kevin Escoffier a envoyé un message à son équipe à terre, expliquant qu'il avait de l'eau dans le bateau", ont annoncé les organisateurs dans un communiqué.
Le marin de 40 ans a déclenché sa balise de détresse, le PC Course s'est mis en relation avec les service de secours en mer (MRCC de Cape Towm) et a demandé au concurrent le plus proche de se dérouter. Jean Le Cam (Yes We Cam !), quatrième au classement, est arrivé très vite auprès d'Escoffier, qu'il a aperçu sur son radeau de survie. "Un échange vocal a eu lieu", a précisé la direction de la course et PRB dans un communiqué commun. Depuis, Le Cam "n'a cessé ses efforts, mais n'a plus réussi à repérer le radeau avec Kevin à son bord et n'a pas capté le signal de l'AIS (la balise personnelle d'Escoffier) dont la portée est réduite en raison de la mer formée."
Quatre marins à la rescousse
A 19h00, l'opération de sauvetage était toujours en cours et s'annonçait difficile en raison d'une mer très formée avec des creux de 5 mètres et une eau à environ 10 degrés. A 19h20, la direction de course a annoncé que deux autres concurrents, l'Allemand Boris Hermann (Seaexplorer-Yacht Club de Monaco) et Yannick Bestaven (Maître Coq IV), s'étaient eux aussi détournés pour venir en renfort à Le Cam et porter assistance à Escoffier. Puis un quatrième s'est joint à eux, Sébastien Simon (Arkea Paprec).
Les navigateurs ont pour mission de sécuriser Escoffier - a priori en le faisant monter à bord de leur voilier - dans l'attente qu'un bateau des services de secours viennent le récupérer. Les concurrents ayant porté assistance pourront ensuite reprendre leur tour du monde (les heures consacrées au sauvetage seront décomptées de leur temps de course). Le Cam avait lui-même été secouru en 2009, au large du Cap Horn après que son bateau se fut retourné. Réfugié à l'avant du bateau à l'envers, il a avait été sauvé par Vincent Riou.
Escoffier, marin très expérimenté âgé de 40 ans, participe pour la première fois au Vendée Globe, à la barre d'un bateau "volant" mais de première génération, sorti des chantiers il y a tout juste 11 ans. Fort de ses deux courses autour du monde en équipages avec escales (Volvo Ocean Race) dont une victorieuse en 2018, Escoffier s'est assez vite placé dans le groupe de tête et a pris la troisième place du Vendée Globe pour la première fois dans la nuit de dimanche à lundi.
Lundi matin, lors d'une vacation avec le PC course, il a raconté se préparer à "affronter notre premier coup de vent avec 35 noeuds fichier et six mètres de creux". Il s'agit de la première opération de sauvetage depuis le départ de la course le 8 novembre, qui ne compte que 2 abandons sur les 33 participants: celui de Nicolas Troussel (Corum L'Epargne) le 16 novembre après un démâtage et celui du Britannique Alex Thomson (Hugo Boss) le 28 novembre en raison d'une avarie sur un safran après des problèmes structurels.
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