UCI Mountain Bike World Series – Victor Koretzky : "J'ai plus peur d’un Tom Pidcock que d’un Mathieu van der Poel"

Il avait déjà une petite longueur d'avance après ses résultats de la fin de saison 2023. Son ouverture de millésime 2024 suit le même sillon. Auteur d'un week-end plein à Mairiporã , première étape des WHOOP UCI Mountain Bike World Series (à suivre en intégralité sur Eurosport), Victor Koretzky a été l'un des coureurs les plus en vue de ces sorties inaugurales.

Quatrième du format court le samedi, le Biterrois a élevé le curseur le lendemain sur le format olympique en montant sur la deuxième marche du podium. Avec une bonne "giclette" dans les derniers hectomètres pour dompter Filippo Colombo et offrir le doublé à sa formation Specialized. A Araxá, le Tricolore veut encore emmagasiner de la confiance sur le vélo. Déjà bien lancé dans la course aux Jeux Olympiques de Paris 2024, dont les représentants bleus seront connus dans les prochains jours, le coureur de 29 ans peut encore asseoir son statut de candidat numéro un au sésame. Et ce n'est pas sa victoire décrochée samedi en short track qui fera pâlir son étoile.

En cannes, Victor Koretzky en a pourtant bavé au nord de São Paulo. "Je vais être assez honnête, ça peut paraître prétentieux, mais ça ne l'est pas du tout, mais je ne me sentais vraiment pas bien sur la course de dimanche. J’ai beaucoup souffert avec la chaleur et l’humidité, je me sentais très fatigué", explique-t-il au micro d'Eurosport cette semaine.

Mais le champion n'a rien laissé transparaître de ce coup de moins bien. Le travail de son équipe l'a porté. "Avec Martin (Vidaurre), on a bien coopéré tous les deux. Quand j’ai vu que Chris (Blevins) n'était pas loin de rentrer, je me suis mis devant pour lui permettre de rentrer", détaille le Français, bluffé par la performance de l'Américain, vainqueur du format roi. "Je ne savais pas qu’il aurait été capable d’attaquer comme ça dans le dernier tour. Je n’ai pas vraiment envie de le contrer car c’est mon coéquipier et je suis aussi allé à la limite."

Dans le dur certes, mais ces courses sont un argument de plus dans sa quête de Jeux à la maison. "Le coach de l'équipe de France a vu la performance du week-end dernier et celles de l’an dernier. Ça me met en très, très bonne posture pour aller aux JO. Je n'ai pas forcément d'adversaire pour me concurrencer sur les critères que j'ai déjà réalisés."

Encore une fois, le natif de Béziers a évoqué la densité du groupe France. Le cross-country olympique de Jordan Sarrou l'a néanmoins interpellé. "Jordan a vraiment fait une belle course. Faire quatrième avec les écarts qu’il y a à l'arrivée, c’est top. Il a montré qu’il était là. Il a marqué de gros points pour la qualification olympique."

Avant de (vraiment) penser à cet été, il reste encore à mettre quelques coups de collier pour les prétendants. Mais la perspective de se battre avec les plus grands est déjà dans un coin de la tête de Victor Koretzky lorsqu'on lui évoque les cadors absents. "Pour être honnête, j’ai plus peur d’un Tom Pidcock que d’un Mathieu van der Poel. Tom se donne les moyens de venir sur des courses de VTT, il vient faire des Coupes du monde et il marque des points ici. Il est bien présent sur le ranking UCI. C’est un avantage. Mathieu est un très, très grand champion"

Les deux stars de la route auront des arguments. Mais le Français ne s'en préoccupe pas. Pour lui, le plateau déjà présent sur les WHOOP UCI Mountain Bike World Series est de très haute volée. "Je reste assez confiant sur ma forme en VTT pour être devant Mathieu pour les Jeux Olympiques. Sam Gaze, Tom Pidcock, (Luca) Schwarzbauer… Ce sont des gars comme ça qui pourront être devant, plutôt que Mathieu, surtout s’il fait le Tour de France." Sans oublier la légende Nino Schurter, Mathias Flückiger et autres Alan Hatherly. Victor Koretzky a un peu le temps avant d'y penser. Il ne faut surtout pas lâcher la bride dans la dernière ligne droite de la qualification ce week-end.