1000 miles de Sebring | Antonio Giovinazzi (Ferrari) : "L'Endurance, c'est une mentalité complètement différente"

Antonio Giovinazzi ouvre le troisième chapitre de sa carrière à Sebring, un tournant personnel éclipsé par le retour de Ferrari en championnat du monde d'Endurance à Sebring, cinquante ans pile après avoir quitté la catégorie reine des sports mécaniques du début des années 70. Convaincue par le nouveau règlement Hypercar lancé en 2021, la marque italienne s'est adossée à l'équipe AF Corse, qui la représentait brillamment en GT ces dernières années, pour se lancer à l'assaut des pistes qui ont fait une bonne part de sa légende, dont Le Mans, en juin prochain.

Après 62 Grands Prix chez Sauber et Alfa Romeo sans vraiment percer en Formule 1 et une saison aussi complète que blanche en Formule E - il n'a marqué aucun point -, l'Italien a répondu à l'appel de Ferrari, qui l'a toujours couvé.

"C'est un nouveau défi, pour moi, pour l'équipe, pour Ferrari, a-t-il expliqué à Eurosport, mercredi dans le paddock floridien. Nous savons qu'il y a d'autres équipes et d'autres voitures sont là depuis longtemps. Nous devons donc nous concentrer sur nous-mêmes. Je suis très heureux de commencer ce nouveau chapitre de ma carrière. J'ai juste besoin d'apprendre autant que possible et je pense que oui, je suis dans la bonne équipe au bon moment."

Débutant dans la catégorie reine, Antonio Giovinazzi partage l'habitacle de la 499P n°51 avec son compatriote Alessandro Pier Guidi et le Britannique James Calado, alors que la n°50 réunit l'Italien Antonio Fuoco, l'Espagnol Miguel Molina et le Danois Nicklas Nielsen.

Habitué aux exigences médiatiques de la Formule 1, à supporter cette énorme caisse de résonance, le pilote de 29 ans a pris acte de l'attente suscitée autour des Rouges. "Chaque fois que Ferrari rejoint une nouvelle catégorie, nous avons plus de pression que les autres, rappelle-t-il. Nous devons simplement la supporter, travailler dur et essayer de faire de notre mieux."

Non, le changement ne réside pas là en ce qui le concerne, mais bien évidemment dans la collaboration en construction avec ses coéquipiers, même s'il sait déjà à quoi s'attendre après avoir couru en LMP2 en 2016 et aux 24 Heures du Mans sur une Ferrari GTE en 2018. "C'est un type de mentalité complètement différent, insiste le pilote originaire des Pouilles. Il faut partager la voiture avec deux autres pilotes, sur une longue course. Elle va durer environ huit heures, tout pourra arriver. Nous ne lâcherons pas au bout d'une heure. Tout ne sera peut-être pas génial mais ça pourra changer."

Antonio Giovinazzi a abattu quelques-uns des 24.000 kilomètres de tests menés par Ferrari AF Corse depuis le baptême de la 499P, en juillet 2022, et il sait dans quelle promiscuité il va évoluer. "La première chose est la température à l'intérieur du cockpit. Il fait assez chaud, note-t-il, à propos des conditions de course. Le trafic sera pour moi le principal problème car on tombe sur des GT, des LMP2, à chaque tour. Les gérer sera vraiment difficile."

Beaucoup de défis attendent les Rouges pour la grande première, vendredi sur le circuit floridien, et la prudence est de mise. "Honnêtement, je serais heureux de finir cette course sans rencontrer un problème pendant les huit heures. Ce sera notre objectif principal", avoue Antonio Giovinazzi.

Deux courses, à Portimao et Spa-Francorchamps, serviront ensuite de répétition avant l'édition du centenaire des 24 Heures du Mans et dans l'immédiat, la fiabilité prime sur tout le reste.