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1000 miles de Sebring | Peugeot | Jean-Eric Vergne : "L'expérience est une chose qui ne s'achète pas"

Gilles Della Posta

Publié 14/03/2023 à 15:40 GMT+1

WEC - Engagé en Formule E cette saison encore avec DS, Jean-Eric Vergne mène aussi en parallèle le programme Peugeot en championnat du monde d'Endurance. Avant le coup d'envoi de la saison, vendredi aux 1000 miles de Sebring, le Francilien, coéquipier de Paul di Resta et Michael Jensen sur la 9x8 n°93, nous explique ce qu'il apporte au projet du Lion, dont l'objectif reste Le Mans, en juin.

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Après ce long galop d'essais en 2022, quel est à présent votre regard sur les échéances qui arrivent ?
Jean-Eric Vergne : Tout arrive à vitesse grand V. On a appris beaucoup l'an dernier avec les trois courses qu'on a faite, à Monza, Fuji et Sakhir. Elles ont été la fondation de cette année. On a rencontré des problèmes qu'on n'aura plus. C'était difficile mais nécessaire car aucun constructeur ne peut arriver dans cette catégorie aussi complexe que l'hypercar, sans avoir aucun problème. Ça fait partie du processus pour apprendre. Tout le monde passe par là.
Avez-vous eu quelques moments difficiles ?
J.E.V. : En tant que pilote, on ne s'attend jamais à avoir des difficultés. On s'attend à monter dans la voiture, qu'elle soit rapide et qu'on gagne de suite. C'est un peu notre rêve mais ça se passe rarement comme ça. Parfois ça arrive et c'est génial, mais on a assez d'expérience pour comprendre la difficulté d'un projet. Même si ce sont des moments difficiles, on essaie toujours de regarder le futur et les bienfaits que ça peut avoir. A partir du moment où on a une feuille de route et qu'on s'y tient, qu'on a des objectifs, c'est une bonne chose.
Qu'est-ce que ça fait, quand on a été pilote de Formule 1 et deux fois champion en Formule E de viser la victoire aux 24 Heures du Mans ?
J.E.V. : Ça met des papillons, car c'est un projet que j'ai depuis que je suis sorti de la Formule 1 (fin 2014). A l'époque, j'avais essayé d'arriver en Endurance avec Toyota mais ils n'avaient pas voulu de moi. J'ai du passer par une route difficile en me disant que tout pilote de Formule 1 que j'avais été, je n'étais rien dans le monde de l'Endurance, et que je n'avais rien prouvé. Je me suis trouvé un volant en LMP2, dans une écurie qui ne me permettrait jamais de faire des podiums parce qu'il n'y avait que des gentlemen drivers à côtés de moi. Ce contrat m'a fait passer de la Formule 1 à une toute petite équipe où j'ai payé mes voyages, où je n'étais pas payé. C'était un processus important pour moi pour me faire une image, une réputation en Endurance qui un jour pourrait me donner accès à un programme Constructeur en Endurance tel que celui de Peugeot. Finalement, on a gagné plein de course en LMP2, des championnats, les 24 Heures du Mans même si on s'est fait déclassé. Tout ça m'a permis de cocher les cases qu'un constructeur recherche chez un pilote. Avoir fait de la F1 et avoir été champion en Formule E n'est pas suffisant pour un constructeur en WEC. En choisissant DS en Formule E, je savais que le programme Peugeot allait reprendre en Hypercar. Il y a six ans, j'avais eu une vision à long terme.
Est-ce que vos 101 course de Formule E vous servent aujourd'hui en Endurance ?
J.E.V. : Ça sert toujours. L'expérience est une chose qui ne s'achète pas. On peut travailler plus dur pour acquérir de l'expérience plus rapidement, en regardant ce que les autres font, toutes les autres courses. Mais rien ne vaut les participations, les problèmes rencontrés, et les victoires. Cette expérience met sert en tout : en Formule E, en WEC, dans d'autres championnats que je pourrai disputer. Elle sert aussi dans la vie de tous les jours, quand on rencontre des difficultés, car on utilise les mêmes outils psychologiques.
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Jean-Eric Vergne (DS Techeetah) lors du EPrix de Londes 2022

Crédit: Getty Images

Quels sont les atouts que vous sentez dans cette voiture, et les difficultés que vos pourriez rencontrer avec ?
J.E.V. : C'est une question très difficile parce que je ne connais pas les voitures de la concurrence. La question que je me pose est plutôt de voir les évolutions à chaque fois que je monte dans l'auto, ce qui a fonctionné, ce qui n'a pas fonctionné. Quelles évolutions nous il nous faut et pousser l'équipe pour les avoir.
Pensez-vous de temps en temps aux prochaines 24 Heures du Mans ?
J.E.V. : J'ai la chance d'avoir un double programme cette année. Je vais faire environ 15 courses avant Le Mans (rires), un peu partout dans le monde. Pour le moment, je n'ai pas le luxe d'y penser encore.
C'est peut-être un atout quand même ?
J.E.V. : Pas tellement. Si on y pense, on stresse pour rien, on se fait des scénarios qui n'arriveront jamais. Ce n'est pas plus mal de ne pas y penser.
C'est rafraîchissant, au stade de votre carrière, de découvrir Sebring, avec de nouveaux objectifs ?
J.E.V. : Peu importe le nombre de courses, de championnats qu'on a gagné. A partir du moment où on ne se remet pas en question c'est fini. On a tous plus ou moins le même talent. Il y a toujours des gars qui ont plus faim si on ne se remet pas en question. C'est obligatoire pour tout pilote. Je suis très confiant sur ce que je sais faire et j'ai très conscience du travail que je dois accomplir. Je découvre un circuit à Sebring, mais j'y suis habitué en Formule E.
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