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Loeb : "Un grand moment"

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ParEurosport

Publié 18/10/2004 à 10:45 GMT+2

Ses débuts en 1997, son ascension "vraiment rapide", ses victoires cette saison sur l'asphalte, la terre et la neige, sa gestion méthodique des rallyes, et son titre mondial 2004 : Sébastien Loeb raconte son cheminement et sa joie de champion. Entretien.

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Crédit: Eurosport

Vous d'habitude si réservé n'avez pas pu contenir votre joie ?
Sébastien Loeb : Mon saut à l'arrivée ? C'est venu naturellement. Je me suis surpris moi-même. Je me suis dit : Mais qu'est-ce qui t'arrive ? J'ai même fait un saut périlleux arrière sur le podium.
Un titre dès votre deuxième saison complète en rallye, l'ascension a été rapide.
S.L. : J'ai débuté en 1997 en rallye régional. En 2004 je suis champion du monde. C'est vrai, l'ascension a vraiment été rapide. J'ai eu la chance de rencontrer les bonnes personnes au bon moment qui m'ont aidé à faire mes preuves et qui m'ont donné les opportunités que j'ai su saisir. Tout ça pour arriver aujourd'hui aux titres: pilotes mais aussi constructeurs. Tout ça en Corse, pour une équipe française, un pilote français. C'est ce qui devait arriver de plus magnifique cette année.
Est-ce un conte de fées ?
S.L. : Oui, c'est un peu un conte de fées. C'est génial pour tout le monde, toute l'équipe. Ce qui me fait presque le plus de plaisir, c'est de voir le bonheur que cela procure aux gens autour de nous. C'est vraiment un grand moment.
Vous avez démontré rapidement votre polyvalence, asphalte, terre, neige: vous êtes devenu un pilote tout-terrain ?
S.L. : Je pense qu'il n'y a aucune raison pour qu'un pilote ne sache pas conduire sur asphalte. Pour moi, le pilotage est avant tout une question de feeling. Que ce soit sur la terre, sur la neige, sur l'asphalte, ce sont certes des styles de pilotage un peu différents mais, s'il y a une technique à apprendre, à connaître, ce n'est que le feeling. Personnellement, je me suis toujours senti à l'aise sur la terre, j'ai toujours aimé ça, glisser. On voit aussi un Estonien (Markko Märtin) très bon sur la terre, il a gagné en Finlande, gagné la Corse. Ce feeling, soit on l'a, soit on ne l'a pas. En ce qui me concerne, je me considère aussi à l'aise sur la terre que sur l'asphalte.
Vous n'avez commis aucune erreur cette année.
S.L. : J'espère que cela va durer. Mais c'est vrai que j'ai un style de pilotage, une façon d'aborder les courses, qui fait que je roule comme je le sens. Ce n'est pas dans mon style de rentrer dans un virage en jetant la voiture, en me disant que je n'ai que deux chances sur trois de passer. Je suis plutôt du genre à calculer, à rouler par rapport à ce que je ressens. En général, je suis sûr de ce que je fais. Après, tout le monde peut commettre une erreur. Je ne suis pas un pilote suicidaire. C'est peut-être ce qui fait ma force cette année.
Vous avez aussi été aidé par une Xsara d'une grande fiabilité.
S.L. : Je n'ai eu aucun problème mécanique depuis le début de la saison. Carlos (Sainz) peut en dire autant. Deux voitures au bout de quatorze courses de Championnat du monde sans problème mécanique, c'est assez incroyable. C'est notre force aujourd'hui. Même si on n'est pas toujours devant, on est dans les points. C'est comme cela que l'on construit un Championnat.
Votre passé de gymnaste vous sert-il ?
S.L. : C'est difficile à dire. Je n'ai pas essayé d'être pilote de rallye sans avoir fait de la gym plus jeune. Cependant, je pense que le fait d'avoir été dans la compétition tout jeune, de 3 ans jusqu'à 15 ans, est un atout. Sans faire de Championnat du monde ou même de France, j'ai été plusieurs fois champion d'Alsace. Quand on est jeune, qu'on se bat pour un titre de champion d'Alsace, cela a autant d'importance à ce moment-là qu'un Championnat du monde pour moi aujourd'hui. La gym est un sport où il y a beaucoup de pression. Quand on se retrouve devant cinq ou six juges pour effectuer des mouvements en 30 secondes, une minute, que l'on n'a pas droit à la faute, il y a une pression énorme. Peut-être que l'habitude de gérer cette pression étant jeune me sert aujourd'hui.
Le goût de la vitesse vient-il de la période mobylette ?
S.L. : J'ai été attiré par la vitesse avant la mobylette. Déjà en vélo, il fallait que je sois le plus rapide. Cela a toujours été comme ça. Quand il y a eu les mobylettes, cela m'a fait décrocher de la gym. Dès lors, je ne m'intéressais plus qu'à ça, la mécanique, la vitesse. Pourquoi ? Je ne sais pas, parce qu'il n'y a pas eu d'antécédent: je suis le premier pilote de la famille. Il n'y a pas eu d'intérêt pour le sport mécanique avant moi.
Enfant, imaginiez-vous un jour être champion du monde des rallyes ?
S.L. : Non, je ne me l'imaginais pas. Je ne pouvais pas espérer, mais pas du tout, ce titre mondial. Je ne m'imaginais même pas faire du rallye. Si à la rigueur j'en rêvais, je n'avais pas l'argent pour m'acheter même une groupe N. Cela me paraissait tellement loin. Cela me semblait impossible. A la rigueur c'étaient des rêves, mais la nuit. Je ne pouvais en rêver éveillé.
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