"Plus de marge"

Sébastien Loeb : Il y a de bons moments dans la vie, non ? Trois jours dans ma Xsara fétiche, une victoire au bout. Pour quitter l'équipe fêtant ce succès, il fallait une bonne raison. Se glisser dans l'habitacle de la 'Pesca' en était une. La Citroën et le proto sont deux mondes tellement différents que paradoxalement, passer de l'une à l'autre n'est pas trop difficile. Dans la tête, il doit y avoir une sorte de 'reset' mental. Je pensais qu'il allait me falloir un bon moment pour me réadapter. Par exemple, l'an dernier, je devais faire attention en phase de freinage à relâcher la pression sur la pédale au fur et à mesure que la vitesse, donc 'l'aéro', diminuait. Je faisais des 'plats' sur les pneus en bloquant les roues. Cette année, c'est presque naturellement que j'ai retrouvé le réflexe. J'ai dû boucler 70 ou 80 tours. Et j'ai été une nouvelle fois bluffé par l'aéro. Arrivant à 300 km/h, frein, on entre à 250 dans la courbe, on 'charge' en enfonçant l'accélérateur et on vire sur des rails, la voiture plaquée au sol. En juin, on va bien se marrer&hellip Mardi, j'ai retrouvé la C4 WRC sur les routes proches de Vic. Troisième plaisir, encore différent. Là, le côté intéressant, c'est de travailler, de chercher, d'essayer de nouvelles choses. Le 'bébé' grandit sous nos yeux, c'est emballant...

S.L. : Oui, on a un match en cours avec Marcus, que d'autres - et la météo - veulent venir arbitrer. J'ai bien fait de signer tous les 'scratches' l'an dernier, ce sera moins facile cette année. Je n'ai pas été étonné de voir Marcus performant en Catalogne. D'abord, ceux qui pensent qu'il n'est pas 'un pilote asphalte' devraient revoir ses résultats sur cette surface. Ensuite, il dispose cette année des mêmes excellents BFGoodrich que nous et d'une voiture dernière génération. Cela dit, en lâchant six secondes en cinq kilomètres à la fin de l'ES1 et en disputant les deux premières boucles avec un set-up perfectible, j'avais concédé en début de course moins de douze secondes. La Xsara est donc toujours dans le coup. A moi de le démontrer sur les spéciales corses, où je suis plus à l'aise qu'en Catalogne&hellip

S.L. : Sur les quatre terrains, nous avons lutté pour la victoire. Cela veut dire que nous restons dans le match et qu'il n'est pas utopique d'espérer défendre au sein de la structure Kronos le titre déjà conservé l'an dernier. Si j'ai choisi cette formule, c'est que je croyais que ça pouvait marcher. En avoir confirmation est une bonne nouvelle. Cela dit, nous avons aussi constaté en quatre courses que ça allait être tout sauf facile. OK, nous n'étions pas naïfs au point d'imaginer que nous allions revivre tous les ans une saison aussi exceptionnelle que celle de l'an dernier ! Mais là, il est clair que nous n'avons plus de marge. Les courses vont être difficiles, tendues, et comme souvent dans ces cas là, les petits détails feront peut-être la différence. Chacun de nous va devoir être au top&hellip mais il se pourrait que cela débouche sur une saison passionnante...