Bercy en pensant à Daegu

" Je suis content, tout simplement. Des sauts à 17,90 m ce n'est plus exceptionnel pour moi. Maintenant ça me fait deux primes de records du monde. Ma banquière va être contente." Teddy Tamgho n'a pas perdu le nord dimanche à Bercy. Grâce à deux triples bonds, le deuxième et le quatrième, mesurés à 17,92m, le Français a fait exploser la salle de Bercy, vingt-quatre heures après les 6,03m à la perche de Renaud Lavillenie. Un final en feu d'artifice qui lui a permis de mieux cibler ses objectifs pour les grands championnats à venir.

Ce week-end, Tamgho a prouvé qu'il était capable d'enchaîner, en 24 heures, les concours de la longueur et du triple saut. Au niveau mondial, la quatrième place décrochée samedi au saut unique ne signifie pas grand chose ("je sais que je n'ai aucune chance"). "Même si l'été, je peux faire un peu mieux et sortir un petit 8,20m ou 8,30m, les gars sont à 8,60m. Alors je laisse ça pour eux", avoue-t-il. Il va donc se reconcentrer sur le triple saut, sa spécialité : "ll y a Phillips Idowu qui se prépare et Benjamin (Campoaré) qui va revenir. Quand les deux vont arriver, 17,90 m, ça ne passera pas. Je pense qu'Idowu prépare quelque chose, il est malin. Mais nous aussi on prépare quelque chose pour 2012. Je sais que les gars ont faim."

A 21 ans, onze mois après avoir dominé le monde à Doha, Tamgho a donc décroché le titre européen avec un nouveau record du monde à la clé. En salle, sa moisson est complète. Place au soleil et au plein air. Avant de penser aux Jeux Olympiques de Londres, l'élève d'Ivan Pedroso doit respecter un tableau de marche préétabli avec son coach : "Préparer une victoire à Daegu, c'est la deuxième étape. En tout, il y en a quatre : aujourd'hui (Bercy), Daegu, les Mondiaux en salle l'année prochaine et les JO. Pour l'instant on a une sur quatre. Tranquillement. On n'est pas pressé." Tout simplement...