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Mondiaux Moscou 2013 - 50 km marche : Yohann Diniz a pris une "soufflante"

ParVO²

Mis à jour 15/08/2013 à 01:13 GMT+2

Parti en trombe sur le 50km, Yohann Diniz avait le moral en berne après deux avertissements. Son entraîneur Pascal Chirat l'a empêché d'abandonner plusieurs fois pour finir au courage.

Eurosport

Crédit: Eurosport

Deux cartons jaunes en quelques minutes. C'est le vingtième kilomètre. Tout vient de basculer pour Yohann Diniz… Il est en tête, mais il sait que la cadence va s'accélérer et qu'il ne pourra pas suivre, menacé d'un troisième synonyme de disqualification. Le marcheur ne finira qu'au courage et pour tous ceux qui le soutiennent, après avoir voulu abandonner.
Pourtant, au début, cela ne débute pas mal pour Diniz, qui s'est calé à quelques secondes du trio de tête dans lequel figuraient les deux Russes et l'Australien. Tout au moins, ce début parait-il correct. Car Yohan a dû faire une petite pause aux toilettes qui témoigne de problèmes digestifs. Ceci l'a perturbé, il l'expliquera plus tard : "Ce mal de bide n'est-il pas dû à un problème mental ? C'est rare à l'entraînement. Pour moi, c'est déjà le mental et le stress qui le provoquent." Mais le mental a vraiment été mis à rude épreuve à l'annonce de ses deux cartons rouges. Les deux sont tombéq en quelques minutes. Le monde s'écroule alors pour Yohann : "Là, tu te dis que ce n'est pas possible, pas trois années de suite ! Puis j'ai pensé non, il faut que je me batte, que j'aille au bout".
"Ça part en sucette"
Il a pourtant marqué deux courts arrêts sur le parcours. Pourquoi ? "Parce que j'étais en colère. Contre moi. Contre le jugement. Pourquoi encore une fois ? J'étais découragé. Puis la colère passe. Tu te remets dedans. Car tu as plein de gens derrière toi". Pascal Chirat, son entraîneur, a compris le danger : "C'est comme un compteur qui explose. Ça part en sucette quand il a pris connaissance des cartons. Il a voulu abandonner plusieurs fois. A un moment, je suis parti en courant jusqu'au bout du parcours. Je lui passé une soufflante pour qu'il reparte".
C'est ce qu'a fait Yohann, qui expliquera également : "J'ai aussi voulu finir, pour assurer mon avenir professionnel. Pour mes partenaires. Michelin qui m'a permis de continuer. J'ai eu aussi un appel de Nicollin, il y a un mois, qui veut m'aider. Et aussi pour tous ces gens qui sont derrière moi. Mes proches. Pascal. Ghani. Des gens de Font Romeu. Je me suis battu pour tous ces gens-là. J'ai des détracteurs. Mais j'ai du monde derrière moi."
Diniz est allé au bout de lui même
Et tout ce petit monde pourra reconnaître son courage, qui l'a poussé à se battre jusqu'à l'arrivée, qu'il franchit à la dixième position en 3h 45', avant de s'écrouler au sol. On craint même un moment qu'il soit évacué en civière. Mais Yohann se relève : "Tu finis dans un état de transes. Tu appuies sur une commande du cerveau pour finir. Et après l'arrivée, il faut 4-5 minutes pour revenir. C'est une épreuve de malades! Tu vas puiser au fond de tes entrailles pour terminer. Si tu gagnes, tout passe."
Cette fois, pour lui, c'est une "belle défaite" qu'il a vécue. Les deux mots sont contradictoires. Mais il veut voir dans cette contre-performance la marque de sa persévérance et de son extrême volonté : "Cela me permet de me présenter devant vous la tête haute. Je peux repartir sur des bases saines. J'ai fini en 3h45. Il reste trois ans. J'espère que ça va finir par payer. Et que la lumière reviendra!" A condition de revoir certaines choses: "ll faut se poser des questions, pourquoi deux cartons au vingtième kilomètre? Je ne peux plus jouer devant. Pourtant le physique est là. Après ça tourne mentalement. Peut-être faut-il se faire aider techniquement ? Il faut que je me sécurise techniquement. Cela me fait trop cogiter."
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