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Mondiaux 2015 - Triple saut : 20 ans après, les 18,29m de Jonathan Edwards pourraient bien tomber

Julien Chesnais

Mis à jour 27/08/2015 à 09:27 GMT+2

MONDIAUX 2015 - Avant la finale du triple saut ce jeudi, jamais le record du monde de Jonathan Edwards (18,29) n'avait semblé autant en danger. Le Cubain Pedro Pichardo et l'Américain Christian Taylor ont tous deux sauté au-delà des 18 mètres cette année. Et ils entendent bien tout casser à Pékin.

Christian Taylor, le 26 août 2015, à Pékin.

Crédit: AFP

Il y a deux ans, à Moscou, une première brèche avait été ouverte. Un monde alors inexploré au 21e siècle venait d'être foulé après 17 ans de friche. Celui des 18 mètres. L'aventurier se nommait Teddy Tamgho. Dans le stade Luzhniki, le Français remportait le titre mondial en devenant le troisième homme à franchir la barrière mythique, en retombant à 18,04 m.
Longtemps considéré hors de portée, le record du Britannique Jonathan Edwards (18,29m) semblait de nouveau battable. Deux ans plus tard, c'est plus vrai que jamais. La marque du "Goéland", établie aux Mondiaux 1995 de Göteborg pourrait, 20 ans après, être battue aux Mondiaux de Pékin ce jeudi. Et ce malgré l'absence de Tamgho, le précurseur de cette nouvelle ère.

Entrés dans le monde des 18m, Taylor et Pichardo peuvent aller très loin

Depuis son titre en 2013, le Parisien de 26 ans enchaîne les blessures, avec une rupture du tendon d'Achille en mai comme dernière tuile. Durant cette convalescence qui s'éternise, Tamgho a vu la concurrence progresser. De manière fulgurante. En quelques mois, il a reculé du 3e au 5e rang des meilleurs performeurs de tous les temps.
Car oui, cette saison, deux hommes sont allés au-delà des 18 mètres. Le premier, on le sentait venir. Champion olympique en titre, Christian Taylor, 25 ans, avait déjà frôlé le mur des 18 mètres en 2011, lorsqu'il avait décroché l'or mondial à Daegu avec 17,96 m. En 2015, l'Américain l'a franchi deux fois. 18,04 m à Doha, mi-mai. Puis 18,06 m à Lausanne, début juillet.
Le deuxième a connu une progression plus fulgurante. De 17,76 m en 2014, Pedro Pichardo est passé à 18,08 m fin mai. Soit à 21 centimètres du record. Le Cubain de 22 ans a sauté 18,06 m à Doha, le même jour, d'ailleurs, où Taylor avait fait 18,04 m. Et pour ne rien gâter, le champion du monde juniors 2012 compte trois autres sauts supérieurs à 17,90 m. Il est régulier dans l'excellence. Cette base solide présage d'un possible bond vers la légende.

S'inspirer de Tokyo 1991

Ces deux hommes s'affronteront jeudi lors de la finale. Rêvent-ils du record ? Sûrement. Taylor a affirmé en début d'été qu'il y songeait sérieusement. Mais l'objectif premier sera de dominer l'autre. Avant tout, un championnat, ça se gagne. "Je suis venu pour l'or. Je ne peux pas repartir avec une autre médaille autour du cou", a clamé l'Américain, qui a déjà connu l'or mondial. Pichardo, lui, encore vierge de tout titre. "Après l'argent en 2013, mon but est de faire mieux cette fois."
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Carl Lewis et Mike Powell, aux Mondiaux de Tokyo 1991.

Crédit: Imago

La bataille s'annonce féroce. Explosive. Et, on l'espère, mythique. Cette rivalité pourrait les emporter vers des sommets inexplorés. Quoi de mieux qu'une confrontation avec un champion de son envergure pour se surpasser ? C'est sans doute le terreau le plus fertile aux performances d'exception. L'histoire regorge de ses exemples. Le meilleur, celui qui vient en premier à l'esprit en tout cas, est sans doute celui de Tokyo, en 1991. Ce fameux concours de la longueur. Poussés dans leur retranchement, Carl Lewis et Mike Powell avaient sauté, chacun leur tour, plus loin que le record du monde de Bob Beamon, vieux de 23 ans.
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