100m, le tour de chauffe

Alors que le soleil tape dur à Osaka, la cruelle loi du 100m a déjà fait une victime. Si le combat à distance entre Asafa Powell et Tyson Gay bat son plein, le premier tour n'a pas souri à l'un des favoris : Francis Obikwelu. Le double champion d'Europe et vice-champion olympique à Athènes, où il signa son meilleur chrono (9"86), a flanché dans le pire des cas : sans même courir, en se faisant éliminer sur faux départ.

A 29 ans, c'est un coup de tonnerre qui s'abat sur le Portugais. Après un premier faux départ, réalisé par le Sierra-Léonais Gibrilla Pato Bangura, Francis Obikwelu commis l'irréparable : un second faux départ pour un rien, synonyme d'exclusion. Car la règle est aussi stricte que sévère : l'athlète qui perturbe la course la seconde fois est le plus durement sanctionné, même s'il n'est pas à l'origine de la première interruption.

Sans effusion, encore sous le coup de la nouvelle, le Portugais quitte la piste la tête basse en évitant une sortie à la Jon Drummond. Ce dernier, athlète américain, avait refusé de sortir des séries du 100m aux Mondiaux 2003 à Paris après la même mésaventure en hurlant aux juges qui l'entouraient "I did not move!" (je n'ai pas bougé!) allongé par sur la piste.

Si le meilleur élément européen quitte ainsi la scène prématurément, le vieux continent semble s'être trouvée une relève avec Marlon Devonish. Sacré champion d'Europe avec le relais 4x100m masculin à Göteborg, le Britannique a co-signé, avec le vétéran japonais Nobuharu Asahara, la meilleure performance du premier tour du 100m avec 10"14. Soit cinq centièmes de seconde de mieux que l'Américain Tyson Gay, et vingt centièmes que le Jamaicain Asafa Powell, recordman du monde.

Les deux stars de la discipline ont toutefois rectifié le tir en signant les deux meilleures performances en quart de finale avec 10"01 pour Powell et 10"06 pour l'Américain, laissant au passé leur prestation modique du 1er tour, largement au-dessus des dix secondes. "Tout s'est passé comme prévu", a simplement dit le Jamaicain. Pour Gay, les réglages sont encore de mise : "La disqualification d'Obikwelu pour son faux départ a fait que je me suis trop focalisé sur mon propre départ, a analysé l'Américain. Si je veux battre Powell en demi-finale ou en finale, mon départ doit être meilleur".

Mais la chaleur étant accablante à Osaka (le thermomètre affiche près de 35°C), le temps est plus à l'économie qu'à brûler de l'énergie inutilement... Martial Mbandjock le savait, mais n'a pas réussi à tirer son épingle du jeu en étant éliminé dès les quarts de finale. La France n'a déjà plus de chaud représentant.