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Calculateurs, les Bleus ?

Glenn Ceillier

Mis à jour 31/08/2015 à 09:47 GMT+2

Les Français se défendent d'avoir lâché le match face à l'Espagne pour s'offrir un tableau plus abordable et éviter la Lituanie en demies. Pourtant, les Bleus, qui se sont passés de Noah (pour raisons médicales) et de Parker, trouvent aussi de nombreuses raisons de satisfaire de cette défaite.

BASKETBALL 2011 France Boris Diaw

Crédit: AFP

"Il ne faut pas chercher de mauvaises raisons". Vincent Collet et ses joueurs sont catégoriques : ils n'ont pas voulu laisser filer ce match face à l'Espagne (96-69). Corrigés par les Espagnols, les Français peuvent pourtant se frotter les mains. "Grâce" à cette défaite, ils s'offrent un tableau beaucoup plus abordable. L'Espagne et la Lituanie, les deux favoris de la compétition, ne sont plus sur leur chemin avant la finale.
Quoi qu'on en pense, les Bleus s'en défendent : ils n'ont pas calculé. "On n'a fait aucun choix, explique très calmement Boris Diaw, le capitaine. On a vraiment essayé de jouer ce match à fond." Andrew Albicy, que l'on sent tout de suite sur la défensive dès que l'on aborde le sujet, trace le même sillon. "On n'a pas voulu calculer, lâche le petit meneur sur un ton sec. On voulait être premiers du groupe. On n'a peur de personne. Et on veut aller jusqu'au bout". "Si on avait pu les choper, on l'aurait fait. On s'était dit qu'il fallait taper les tapas", renchérit Nicolas Batum.
Balayant d'un revers de main l'idée d'avoir offert une parodie de basket, Vincent Collet avance des soucis physiques pour expliquer les absences de ses joueurs majeurs, Joakim Noah et Tony Parker. "Deux des absents sont pour des raisons médicales à savoir Mickaël Gelabale et Joakim Noah. Pour le second, il souffre des conséquences de sa béquille. Elle a évolué avec beaucoup de sang, qui est redescendu dans le mollet. Le staff médical ne voulait pas qu'il joue. S'ils reprenait un coup, ça pouvait l'empêcher de disputer le quart de finale." Le sélectionneur des Bleus a donc joué la carte de la prudence car il y avait des "bêtises à commettre". Une précaution qui a prévalu pour Tony Parker, également. TP craignait la blessure avant les gros matches alors il est resté sur le banc. "On a mis Tony au repos car il était fatigué. Il aurait pu le jouer dans d'autres circonstances mais là nos chances étaient moindres. Nous avons pris une sage décision", se défend Collet.
Le sourire de Traoré en dit long
Une sage décision qui a débouché sur une défaite qui fait "chier" mais ne va pas "empêcher (les Bleus) de dormir" dixit Kévin Séraphin. Et sur le fond, elle les arrange quand même bien. Au fil des interviews et quand on creuse un peu, les Bleus avouent qu'ils ne sont pas mécontents de leur sort suite à ce revers, qui semble bienvenu. Si Batum parle d'un "jeu de cache-cache", Vincent Collet lâche quelques phrases qui soulignent les atouts du programme qui se présente. Les trois jours de repos avant le quart de finale face aux Grecs déjà. Pour soigner les plaies et notamment la cheville de Mickaël Gelable, c'est une excellente nouvelle : "Il y a un jour de plus. C'est un élément, se félicite le sélectionneur. Ca va être juste. Il ne pourra pas remettre les baskets avant mardi ou mercredi. Donc, c'est bien s'il peut avoir un vrai entraînement avant de rejouer".
Si Vincent Collet explique que son groupe avait "besoin de se préserver" pour récupérer tout le monde, il n'est pas non plus mécontent de son tableau et de ne pas pouvoir retrouver la Lituanie en demi-finales. "On a fait un exploit vendredi contre la Lituanie. On peut le refaire. Mais à une semaine d'intervalle, c'est compliqué de rééditer ce genre de performances", résume-t-il. Selon lui, la Lituanie et la Russie sont du même niveau sur le papier mais il est ravi de ne pas avoir dans son tableau celle qui peut compter sur le soutien de son public et qui a déjà pu se frotter aux Bleus et sait donc à quoi s'en tenir. En clair, les Français n'ont pas calculé mais cette défaite tombe vraiment bien. Ils n'ont pas calculé, dit-on ? On a un dernier petit doute en interrogeant Ali Traoré : "Il n'y a pas de calcul", lance le pivot avec un sourire aux lèvres qui en dit long. Et quand on lui demande pourquoi il esquisse ce sourire, il répond de manière très énigmatique : "Je souris car je pense à ce que je vais manger ce soir..." Dans les prochains jours, il compte "manger du grec". Et ce n'est pas pour lui déplaire.
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