Qualifiés dans la douleur

Un succès prometteur et avec des enseignements inattendus. Face à l'Italie, la France a continué son parcours sans-faute en s'offrant une quatrième victoire en quatre matches. Avant de jouer la Serbie lundi, les Bleus sont assurés de passer au deuxième tour et de rejoindre Vilnius, où la compétition va se poursuivre, avec au moins une victoire d'avance sur l'un des autres qualifiés. Passionnante dans son scénario, la rencontre face à l'Italie, gagnée 91-84, aura réservé son lot de surprises. Les Français ont su gagner sans un grand Tony Parker, limité par une béquille à 8 points et 3 sur 11 aux tirs. Ils ont surtout su revenir au score après avoir compté 8 points de retard dans le dernier quart-temps sans le meneur de talent, laissé au repos toute la dernière période. D'autres ont su prendre le relais. Notamment, Boris Diaw (21 pts), Nicolas Batum (20 pts) et Mickael Gelabale qui n'a pas joué la première mi-temps, avant de changer le visage des Bleus après la pause.

La lumière a pourtant mis du temps à venir. Après un départ canon (8-3, 3e) dans le sillage de Nicolas Batum qui a profité des largesses défensives italiennes, la France a vécu un petit calvaire. En défense, déjà. Socle des succès tricolores depuis le début de l'Euro, la défense tricolore n'a pas montré son meilleur visage. Passifs sur les lignes de passes, les Bleus ont en plus rencontré de sérieuses difficultés à résoudre l'équation du "Big Three italien", qui jouait sa survie sur ce match. D'une efficacité diabolique, Andrea Bargnani, auteur de 17 de ses 22 points  à la pause,  a d'abord martyrisé les pivots français pour permettre à la Squadra Azzurra de prendre la direction des opérations (10-8). Redoutable de loin, Marco Belinelli a ensuite pris le relais avec un terrible 4 sur 4 au deuxième quart-temps pour faire s'envoler l'Italie au tableau d'affichage (23-16 puis  48-41, 20e). Et au retour des vestiaires, c'est Danilo Gallinari qui en a remis une couche avec 8 de ses 18 dans le 3e quart-temps. Longtemps incapable de s'adapter à cette bête à trois têtes, la France a pris un éclat. Surtout qu'en attaque, la partition a été tout aussi difficile.

Tony Parker, bien contenu par une défense italienne très agressive, n'a pas eu le même impact que depuis le début de l'Euro. On savait bien qu'il allait avoir des matches plus compliqués. Ce n'était pas son dimanche. Victime d'une béquille au début du match sur un contact, TP, si impressionnant lors des derniers matches, a cette fois-ci manqué de réussite aux tirs. Mais il a eu du soutien. Et c'est la meilleure nouvelle de la journée. Une fois n'est pas coutume, les Français ont eu du monde pour alimenter la marque. Notamment au dernier quart-temps où ils sont revenus dans le match sans Parker, laissé toute la dernière période sur le banc. Revanchard après son année en Italie, Ali Traoré a apporté sa pierre à l'édifice. Boris Diaw s'est montré d'une agressivité appréciable quand la France a été dans le dur (21 pts). Joakim Noah a relevé la tête au fil des minutes (10 pts à 4 sur 7). Nicolas Batum a assumé son statut de deuxième leader offensif (20 pts). Et Mickael Gelabale a tout changé. Laissé sur le banc durant toute la première mi-temps en raison de douleur au dos, l'ancien Choletais, qui a pris des anti-inflammatoires à la pause, avait laissé un grand vide. Sans lui, la France a été en difficulté de loin (0 sur 5 à la pause). Avec lui (8 pts au final avec un beau 2 sur 2 de loin), les Bleus ont su réagir face à une équipe d'Italie, qui a livré son meilleur match de la compétition. Voilà qui promet pour la suite...

France : 32 paniers (dont 4 sur 10 à trois points) sur 59 tirs - 23 LF sur 25 - 38 rebonds (Noah 7) - 14 passes décisives (Parker 4) - 5 interceptions - 12 balles perdues - 21 fautes personnelles

Marqueurs: Noah (10), Batum (20), Séraphin (0), Albicy (2), Kahudi (0), Parker (8), Traoré (11), F. Pietrus (4), De Colo (4), Diaw (cap, 21), Tchicambourd (3) Gelabale (8)

Italie : 29 paniers (dont 8 sur 26 à trois points) sur 58 tirs - 18 LF sur 21 - 19 rebonds - 13 passes décisives - 3 interceptions - 9 balles perdues - 25 fautes personnelles

Marqueurs: Maestranzi (0), Carraretto (7), Mancinelli (4), Bargnani (22), Gallinari (18), Mordente (4), Belinelli (19), Cusin (0), Datome (0), Hackett (10)