Ils se lèvent tous pour TP

Après la pluie de paniers de Tony Parker, c'est une avalanche de superlatifs qui s'est abattue sur la salle de presse. "Ne vous inquiétez pas, le MVP arrive". Steed Tchicamboud, auteur d'un passage éclair devant les journalistes, a vite compris et laissé place nette. Sobre, Dirk Nowitzki avait déjà donné le ton quelques minutes avant. "Il a fait un match incroyable. Il a tout rentré", a glissé le Wunderkind, qui a pour une fois laissé à un autre le statut de machine à scorer. Un à un, les Bleus se sont succédé. A tour de rôle, ils ont tressé des lauriers à Tony Parker. "Que dire ? Extraordinaire ! Le mec, il est waouh !", s'emballe Ali Traoré, premier à s'arrêter après la sortie des vestiaires. "C'est stratosphérique", a conclu Vincent Collet, le dernier à parler ce vendredi soir. Entre les deux, les Tricolores se sont creusés les méninges pour qualifier la performance de leur coéquipier.  

Avec ses 32 points à 11 sur 20 aux tirs et son 2 sur 2 à trois points, TP, qui tourne à 28 points et 7 passes de moyenne sur les trois premiers matches de l'Euro, a encore livré une copie d'exception face à la Mannschaft. Déjà très bon à l'Euro 2007 (20,1 pts) ou en 2009 (17,8), le joueur des Spurs a encore passé un cap en Lituanie et domine comme seuls les plus grands joueurs sont capables de le faire. TP est au top physiquement. Et ça se voit. Tous les Français se félicitent d'ailleurs de l'élimination des San Antonio Spurs au premier tour des playoffs face à Memphis. "Il est affûté comme jamais, c'est incroyable. Merci les Spurs d'avoir perdu au premier tour des playoffs ! Il a pu bosser et il a le même corps que quand il avait 18 ans", sourit Traoré. "Merci Memphis !", confirme Batum.

Ceux qui sont habitués à le côtoyer depuis quelques étés maintenant soulignent l'état physique de TP. Mais ils mettent aussi en avant son expérience, qui lui permet de réaliser les mêmes exploits en Europe qu'en NBA. "Il a plus de maturité. Il arrive à maîtriser le jeu FIBA", confirme Boris Diaw, le plus sobre. "Il commence de mieux en mieux à alterner ses exploits. Il joue plus à l'européenne et trouve plus les ouvertures sur pick and roll", analyse Vincent Collet, qui souligne aussi son implication défensive. Joakim Noah, lui, découvre le plaisir de jouer avec Parker. Mais le pivot des Bulls rend un bel hommage à son nouveau partenaire : "Je joue avec le MVP de la NBA - Derrick Rose - et bien, c'est le même niveau. Il lit très bien les pick and roll. Il est super agressif. Putain, il a des poumons ! C'est grave", ose Jooks. Parker appréciera. 

Habitué aux louanges, le triple champion NBA ne risque toutefois pas de s'emballer. Pour lui, c'est habituel. "En France, vous ne me voyez pas souvent jouer car mes matches sont à 3h00 du matin. Mais quand je suis à San Antonio, je suis dans le même état de physique. Je suis content de pouvoir enfin le montrer avec l'équipe de France. Quand je me sens bien, j'ai l'impression de pouvoir tout faire sur le terrain", avoue-t-il. C'est bien l'impression qu'il laisse depuis trois matches. Au grand bonheur de ses coéquipiers, clairement sous le charme de ce phénomène.