Le bouquet final

Dans le coin gauche, l'une des plus jeunes franchises de la Ligue portée par la jeunesse triomphante de ses deux leaders, Russell Westbrook (23 ans) et Kevin Durant (23 ans). Dans le coin droit, les Galactiques du Heat et leur Big Three (LeBron James, Dwyane Wade, Chris Bosh). Du muscle, du show et les deux meilleurs basketteurs au monde : cette finale a de quoi ravir David Stern, le grand manitou de la ligue nord-américaine, secoué par le lockout du début de saison

La bande-annonce de la finale en a impressionné plus d'un. King LeBron et Durantula ont affolé les compteurs en play-offs: l'ailier de Miami tourne à 30,8 points (53% de réussite) et 9,5 rebonds alors que celui d'OKC affiche 28,7 points et 8 rebonds par match (55%). Et chacun vient de gratifier les fans de morceaux d'anthologie: James avec un match à 45 points, 15 rebonds et 5 passes décisives pour sauver Miami de l'élimination à Boston et revenir à 3 victoires à 3; Durant avec une série de 16 points consécutifs dans les dernières minutes du match 4 contre San Antonio, qui a jeté les bases d'une victoire clé dans le Texas deux jours plus tard.

Ce duel entre le MVP et le meilleur marqueur de la saison régulière focalise les attentions. Les deux hommes sont à la recherche de leur première bague de champion. James, trois fois MVP, a échoué à deux reprises en finale et veut définitivement tordre le coup à ce qui reste sa dernière limite : son incapacité à finir le travail. Kevin Durant, lui, en a assez d'être considéré comme l'éternel second. "Je suis deuxième depuis le lycée. Deuxième choix de la draft. Deuxième meilleur joueur au lycée. Deux fois second pour le titre de MVP", rappelait-il ces derniers jours.

Avec James, Wade et Bosh, le "Big three" de Miami ne compte pas laisser passer sa deuxième chance consécutive de titre. Qualifiés de mercenaires quand ils ont joint leur force en 2010, risée de l'Amérique après leur défaite en finale face à Dallas en 2011, "Los Tres Amigos" ont une revanche à prendre. Durant non plus n'est pas seul. Il peut compter sur Russell Westbrook, un meneur complet, fine gâchette et explosif au panier mais parfois indiscipliné et gourmand aux tirs, et sur l'arrière James Harden, le meilleur remplaçant de l'année (17 points de moyenne en sortant du banc).

Collectivement, OKC, qui a éliminé les deux derniers champions (les Lakers et Dallas), offre un profil plus complet que Miami avec trois excellents défenseurs capables d'avoir un impact offensif: le pivot espagnol d'origine congolaise Serge Ibaka (meilleur contreur de la Ligue), l'intérieur Kendrick Perkins, qui a déjà gagné et perdu une finale avec Boston, et l'ailier suisse Thabo Sefolosha, qui a muselé Tony Parker en finale de Conférence Ouest. Les seconds couteaux de Miami (Haslem, Chalmers, Battier) sauront-ils être à la hauteur de l'évènement ? Une chose est certaine, James ne décrochera pas la couronne tout seul.