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NBA - Pourquoi Stephen Curry peut encore s'affirmer comme l'un des plus grands joueurs de l'Histoire

Antoine Pimmel

Mis à jour 02/06/2022 à 19:21 GMT+2

NBA - Jamais nommé MVP des finales malgré 3 titres, Stephen Curry dispose d'une nouvelle occasion d'enrichir son palmarès et de renforcer sa place dans la hiérarchie des meilleurs joueurs de tous les temps. Un nouveau trophée donnerait encore plus de poids à une carrière déjà riche en succès, à l'approche d'une énième finale, contre les Celtics cette-fois ci.

Stephen Curry lors du match 5 face aux Nuggets

Crédit: Getty Images

Le basket n’est plus le même depuis l’avènement de Stephen Curry. L’icône des Golden State Warriors a bouleversé son sport avec ses paniers à trois-points tous plus fantasques les uns que les autres et, aux quatre coins du monde, jeunes passionnés ou professionnels aguerris essayent de reproduire ses exploits. Il est le visage d’une révolution en NBA. Mais en plus d’être la figure de proue de tout un mouvement, il possède aussi l’un des palmarès les plus riches de l’Histoire de la ligue américaine.
Il s’apprête à débuter ce jeudi ses sixièmes finales. Autant que Michael Jordan. Avec pour l’instant trois titres à la clé. Mais aussi deux trophées de MVP de la saison (2015 et 2016) en étant même le premier joueur – et jusqu’à présent le seul – nommé à l’unanimité. Sans oublier tout un tas de cartons, de performances ahurissantes et de records. Il ne reste plus qu’une ligne vierge qui fait un peu tâche dans ce curriculum vitae si bien garni : l’absence d’un trophée de MVP des finales malgré ses trois bagues.
En disputant ses premières finales sans Kevin Durant depuis 2016, Curry est dans la situation idéale pour aller chercher l’accomplissement qui lui manque pour donner encore plus de poids à sa carrière. Parce que même si les Warriors s’appuient sur un collectif très bien huilé et même si Jordan Poole, Klay Thompson voire même Andrew Wiggins sont capables de faire la différence, il reste l’élément central de cette équipe. La seule superstar. Il est le joueur le plus prolifique de Golden State depuis le début des playoffs, et même d’assez loin avec ses 26 points, 45% de réussite aux tirs, 38% à trois-points, 5 rebonds et 6 passes. Si les Californiens viennent à l’emporter, ce sera sans doute en grande partie grâce à lui.

Jamais MVP des finales, une injustice

Le fait qu’il n’ait jamais été nommé MVP à ce stade de la compétition sert d’argument pour ses détracteurs. Ce serait là une preuve qu’il a eu besoin des autres pour gagner et qu’il ne peut pas prétendre boxer dans la même catégorie qu’un LeBron James puisque la récompense est réservée à ceux qui ont su marqué les finales de leur empreinte. On peut cependant rappeler que Kobe Bryant n’a reçu le trophée que deux fois au cours de ses cinq titres. Et encore, Pau Gasol aurait très bien pu l’être à sa place en 2010 que ça n’aurait pas été un scandale.
Le traitement envers Stephen Curry est un peu injuste. Son absence de MVP des finales ne veut pas dire qu’il n’a pas été bon lors des différentes campagnes victorieuses – ou perdues – des Warriors. Il n’a pas été aussi dominant qu’un James ou un Jordan mais il n’est pas non plus passé à côté de ses rendez-vous. Le problème, c’est que ses statistiques lors des différentes séries contre Cleveland sont moins sensationnelles que celles qu’il affiche en saison régulière. En même temps, difficile de faire aussi bien vu à quel point il place la barre haute. Surtout que le jeu est différent en playoffs, avec moins de transition, un rythme parfois plus lent et des attaques placées. C’est aussi plus intense, avec donc plus de fatigue. Et les défenses font attention à tous les petits détails. C’est le plus haut niveau du plus haut niveau.
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Stephen Curry et Kevin Durant, les joueurs de Golden State.

Crédit: Getty Images

Le pire, c’est qu’il méritait clairement au moins un MVP ! Soit en 2015, soit en 2018. Andre Iguodala avait été récompensé lors du premier titre des Warriors et, avec le recul, ce choix paraît absurde. Curry a fini cette série avec 26 points, 5 rebonds et 6 passes à 44% et 38% à trois-points (16-6-4 pour Iguodala). Mais LeBron James avait été encore plus dominant et les votants en ont peut-être conclu que Curry venait de perdre son duel direct avec le King. Allez savoir. En tout cas, la perception du meneur de Golden State serait sans doute bien différente s’il avait reçu son dû. Peut-être que ça nous aurait évité de nombreux débats stériles sur sa "legacy."
Même en 2018, lors du dernier sacre de son équipe, il pouvait prétendre au trophée. Il a posté 27-6-7 en marquant plus de points que Durant lors de 3 des 4 matches des finales. Quasiment les mêmes stats que son coéquipier (28-8-5 mais à 28% à trois-points pour KD). Sauf que Steph devait jongler avec les prises-à-deux, voire même les prises-à-trois, de la défense des Cavaliers ! Il subissait une énorme pression défensive, plus que n’importe quel autre joueur sur le terrain. Draymond Green a récemment déclaré que Curry "était pris par deux défenseurs sept fois plus que Durant", une manière de faire comprendre que jouer aussi bien malgré ce traitement spécial était déjà un exploit.

Un joueur unique dans l'Histoire de la NBA

Ses propos sont difficiles à vérifier mais il y a bien eu quelques actions où KD a pu filer au cercle parce que la défense préférait littéralement le laisser marquer que d’encaisser un panier primé de Curry. Durant était le meilleur joueur et chacun se tirait vers le haut. Mais c’est sans doute Curry qui lui rendait la vie plus facile, et non l’inverse. Ça témoigne surtout du caractère unique du bonhomme et de son profil si particulier. Il est peut-être le basketteur le plus effrayant sur un terrain de basket. La défense refuse catégoriquement de le voir prendre feu, ce qui ne l’empêche pas de le faire de temps à autre… et même assez souvent finalement. Cette saison, les Raptors ont commencé à le marquer de près dès le milieu du parquet. Du jamais vu. Il est le seul joueur qui peut faire la différence sans jamais toucher la balle. Parce que sa simple présence créé des espaces pour ses coéquipiers.
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Stephen Curry (Warriors), face à Marcus Smart (Celtics)

Crédit: Getty Images

Avec ou sans trophée de MVP des finales, il est le visage de cette franchise. Il l’a toujours été, avec ou sans Kevin Durant. Il est l’âme de l’une des plus grandes équipes de tous les temps, celle qui a battu un record incroyable en gagnant 73 matches en 2016. Le moteur d’une dynastie. Le cœur d’une formation qui a déjà disputé 6 finales en 8 ans. Un quatrième titre et un premier trophée de MVP des finales lui ouvrirait les portes du top-10 des meilleurs joueurs de tous les temps quasiment sans contestation, bien que ce soit purement hypothétique et honorifique. Avec en plus la possibilité de renflouer encore son palmarès dans les années à venir. On n’a pas fini d’entendre parler de Stephen Curry.
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