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Le sage Badiane

ParAFP

Publié 14/06/2008 à 13:21 GMT+2

Pape Badiane, qui a encore passé un cap cette saison grâce à l'Euroligue, est devenu l'un des piliers de Roanne, qui retrouve la finale de la Pro A contre Nancy dimanche. Déjà champion de France la saison passée, le géant ne compte pas s'arrêter en si bon

Pape Badiane défend son titre de champion de France avec Roanne dimanche face à Nancy: s'il vise une deuxième couronne, le capitaine de la Chorale préfère rester prudent. "On ne peut pas se reposer sur l'avantage psychologique que constituerait notre victoire de l'an dernier. Bien sûr que non! C'est une revanche et ce n'est jamais bien pour l'équipe qui a gagné la première fois", se méfie Pape qui jouera dimanche son 53e match officiel de la saison.
"Même si on est fatigué en finale, c'est le mental, l'envie qui prennent le dessus sur le physique. Nancy a une équipe articulée autour de Ricardo (Greer), son maître à jouer. Si on arrive à l'arrêter, on aura fait une partie du boulot. De notre côté, ce sera la même chose avec Marc (Salyers). Mais dans une finale, n'importe qui peut prendre feu", lance celui que Jacques Monclar appelle affectueusement "le poulpe" et que son ex-coéquipier, le Havrais Ali Traoré, compare à la "Tour Eiffel".
Au quotidien, dans le tourment des échecs comme dans l'ivresse des succès, c'est cependant plutôt l'image du sage qui se dégage de Pape Badiane, 28 ans. A l'instar d'un autre intérieur, originaire comme lui du Sénégal, qui avait marqué l'histoire de la Chorale au tournant des années 80-90, Sadi Diagne. Pape a la même simplicité, la même distance avec les événements. S'il n'a pas le "Sadi Hook", ce bras roulé tombé du ciel, il possède un shoot soyeux, fouetté du poste haut qui fait frémir les filets. Comme Sadi, il a le rebond (7 en moyenne par match) servi par une vraie envergure qui a compensé sa filiforme carrure face aux plus rudes raquettes d'Euroligue.
"Au bas de l'échelle"
Et puis Pape Badiane a le contre. Parce que Pape, 2,06 m, est un contreur. Pas un contreur à tout-va. Un contreur à bon escient, qui a contré pas mal de monde, sur et en dehors du terrain. Quand il est arrivé, en 2004, de Cleveland State (NCAA) dans une équipe roannaise qui ferraillait pour le maintien, certains observateurs auraient bien renvoyé ce grand échalas né à Boulogne-Billancourt et passé par le centre de formation de Montpellier à ses chères études universitaires américaines. "J'ai commencé tout au bas de l'échelle. Je ne me suis pas pressé. J'ai essayé de gravir les échelons, dit-il. J'ai eu de la chance de pouvoir évoluer dans un tel cadre à Roanne. Je pense que la règle des quatre Américains a changé quelque chose pour la Chorale. Certains joueurs français ont eu peur de ce changement. Moi j'ai pu en profiter."
Sélectionné pour le All-Star Game et en équipe de France (18 capes à ce jour), vainqueur de la Semaine des As et du Championnat de France, joueur d'Euroligue, celui qui est naturellement devenu capitaine de la formation roannaise a acquis un nouveau statut. "Tout est allé très vite." Mais Badiane, qui est en fin de contrat avec Roanne, ne veut pas s'arrêter là. Au titre surprise de l'an dernier, le N.14 choralien voudrait ajouter un sacre de confirmation. Un doublé réussi seulement par Limoges et Pau depuis la création de la LNB en 1988 qui ferait une place à Roanne, et son capitaine, dans le gotha du basket hexagonal.
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