Evans, équipier modèle

Cadel Evans est de retour sur les Ardennaises. L'Australien a toujours été à son affaire sur ce type de courses. En témoigne sa victoire dans la Flèche Wallonne en 2010 ou encore ses trois Top 10 sur Liège-Bastogne-Liège. Absent l'an dernier du rendez-vous printanier, l'Australien revient cette saison sur les classiques vallonnées. Mais sans ambition personnelle. Le vainqueur du dernier Tour de France a tout misé sur la Grande Boucle en 2012. Dommage? Peut-être. Mais il ne déviera pas de sa ligne de conduite.

Il faut reconnaitre à Evans une certaine cohérence. Dès le début de la saison, il avait affirmé qu'il s'alignerait sur les Ardennaises pour endosser le costume de lieutenant de luxe de Philippe Gilbert. Sauf que le Belge, contrairement à ce qui était prévu, est très loin de son meilleur niveau. Cela pourrait changer les plans de BMC, mais pas ceux d'Evans, bien décidé à ne pas se départir de son rôle d'équipier. "Comme je l'ai déjà dit, je suis ici pour aider l'équipe, a-t-il martelé vendredi en conférence de presse. Je vais essayer d'être là dans le final pour aider Philippe ou Greg (Van Avermaet). Je sais que Philippe n'est pas à 100% mais moi non plus".

Evans concède pourtant qu'il arrive sur un terrain qu'il apprécie. Notamment l'Amstel Gold Race, dimanche. "L'Amstel est la classique qui me convient le mieux c'est vrai, et je pourrais la gagner un jour. Mais pas cette année", explique-t-il. Mais le Tour est plus fort que tout dans son esprit. "Il y a une course au mois de juillet qui est plus importante que celles-ci. C'est bien d'être présent sur les Ardennaises. Ça ne peut pas me faire de mal de les courir. Je ne perds pas mon temps en venant ici dans l'optique du Tour." Reverra-t-on un jour Evans à 100% sur les Ardennaises? Pas sûr. L'expérience de l'an passé, lorsque son absence en avril avait mené à sa première victoire sur le Tour, pourrait ne pas l'inciter à refaire de ces classiques une priorité.

L'Australien s'attend donc à souffrir dimanche. Notamment dans la partie finale. "Les 50 derniers kilomètres vont être vraiment durs pour moi, pressent-il. C'est là que les gars qui viennent du Tour du Pays Basque vont jouer un rôle important, comme Joaquim Rodriguez, Samuel Sanchez ou Bauke Mollema. Moi, je ne suis pas mal, mais pas assez bien pour jouer la victoire dimanche." Au moins est-il dans une condition nettement plus présentable que son dauphin du Tour 2011 et probable grand rival à nouveau cet été, Andy Schleck. "On ne peut pas tirer de conclusions, tempère Evans. Le Tour, ce sera autre chose." Et manifestement, il ne pense déjà qu'à ça.