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Bardet marque les esprits, Froome prend date, Van Garderen en profite

Loïc Tanzi

Mis à jour 12/06/2015 à 09:57 GMT+2

CRITÉRIUM DU DAUPHINE - Avec un bel esprit d'attaquant, Romain Bardet (AG2R La Mondiale) a remporté détaché la 5e étape, jeudi à Pra-Loup, en devançant Tejay van Garderen (BMC), nouveau leader, et Christopher Froome (Sky).

Romain Bardet lors de sa victoire sur le Critérium du Dauphiné - 11/06/2015

Crédit: AFP

Comme un avertissement. Il faudra compter sur Romain Bardet en montagne cet été. Le leader de l’équipe AG2R a remporté en solitaire la 5e étape du Critérium du Dauphiné entre Digne-les-Bains et Pra-Loup, course calque de la 17e étape du prochain Tour de France.
Le Français a longtemps cru pouvoir faire coup double en s’emparant par la même occasion du maillot jaune. Mais l’attaque de Christopher Froome à 2 kilomètres de l’arrivée lui a enlevé ce plaisir. C’est Tejay Van Garderen (BMC), tranquillement calé dans la roue du Britannique avant de lui grappiller quelques secondes, qui prend le maillot de leader avec 18 secondes d’avance sur Benat Intxausti (Movistar), 20 sur Romain Bardet (AG2R), 31 sur Michel Scarponi (Astana) et 41 sur Christopher Froome (Sky).
Le leader de l’équipe Sky a montré avec son équipe qu’il était déjà en forme à moins d’un mois du début du Tour. Grosse déception en revanche pour Vincenzo Nibali qui termine à presque deux minutes après avoir craqué à 2.5 kilomètres du sommet.
En fin de matinée, sept hommes s’étaient fait la malle : Tim Wellens (Lotto-Soudal), Pieter Serry (Etixx), Romain Sicard (Europcar), Arnaud Courteille (FDJ), Albert Timmer (Giant) et Daniel Teklehaimanot (MTN), ne comptant jamais plus de 5 minutes d’avance sur le peloton. Le col d’Allos a fait office de cimetière pour l’échappée qui n’a plus compté très vite que quatre hommes. Mais ni Wellens, ni Serry, Sicard ou Timmer n’avaient les armes pour résister à un peloton lancé à toute allure.
Car dans l’avant dernière ascension de la journée, le col d’Allos (1ère catégorie à 5.5% de moyenne) Christopher Froome a lancé une première piqure à ses concurrents en demandant à ses coéquipiers d’accélérer le rythme. Une banderille fatale à Mollema (Trek), Jeannesson (FDJ) et Alaphilippe (Etixx-Quick Step). Alors que tout le monde se préparait à basculer tranquillement vers la très technique descente du col d’Allos, Romain Bardet en a profité pour pointer le bout de son nez. Pour ne plus jamais se faire rattraper. Grâce à une descente superbement maitrisée qui l’a vu prendre jusqu’à 1’30’’ sur le peloton. "C’est la plus belle victoire de ma carrière, dira-t-il à l’arrivée. J’ai commencé ce Critérium sans trop de sensations, c’est pour ça que c’est beau le cyclisme. " Mais le Français n’est pas passé loin d’un coup encore plus énorme.
Sous l’impulsion des coéquipiers de Christopher Froome, le groupe principal, délesté depuis bien longtemps de Rohan Dennis le maillot jaune, n’a d’abord pas réussi à reprendre du temps au Français. Le Britannique s’en est alors remis à son talent. A 2 kilomètres de l’arrivée, le vainqueur du Tour de France 2013 est parti seul, laissant loin derrière quelques gros poissons comme Vincenzo Nibali (Astana) ou Alejandro Valverde (Movistar), incapables de faire la course aujourd’hui.
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Christopher Froome (Sky) sur le Critérium du Dauphiné - 2015

Crédit: AFP

Seuls Tejay van Garderen (BMC) et Benat Intxausti (Movistar) ont réussi à revenir petit à petit sur Froome. Suffisant pour que l’Américain (2e de l’étape à 36" du Français) s’empare du maillot jaune à Pra-Loup, gardant une petite marge de 41" sur le Britannique. Romain Bardet peut lui se satisfaire de sa course et donner rendez-vous. "Je vais être opportuniste." Le ton est donné. Et les premières indications sont fournies à moins d’un mois de la bataille finale.
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