Froome frappe fort, Van Garderen reprend les commandes

Une belle mise au point. À trois semaines du départ du Tour de France, Chris Froome (Sky) était encore à la recherche de certitudes après un printemps traversé jusque-là sans coup d'éclat. Il en a trouvé de belles ce samedi à Saint-Gervais. Au pied du Mont-Blanc, le Britannique a retrouvé les sommets en remportant la 7e étape du Dauphiné en solitaire, 17 secondes devant Tejay Van Garderen (BMC) qui récupère son maillot jaune laissé la veille à Vincenzo Nibali (Astana). L'Américain possède 18 secondes d'avance sur le vainqueur du Tour 2013 avant l'ultime étape de dimanche, qui promet une belle explication finale sur les rampes de Modane Valfréjus.

Ce succès, Froome l'attendait avec impatience. Sa dernière victoire commençait à dater, et bien qu'elle eut été acquise aux dépens de Contador, il ne s'agissait que du Tour d'Andalousie, disputé fin février. Elle vient récompenser l'inusable tactique du rouleau-compresseur de sa formation Sky, qui a contrôlé les débats depuis la première des six ascensions du jour de cette étape reine.

Comme vendredi lors de la folle 6e étape, la course est partie sur des bases étouffantes. Mais aucun membre du top 10 n'est cette fois venu s'immiscer dans la première échappée de 14 coureurs, qui s'est ensuite étoffée à 26 au pied du col de la Croix Fry, à 80 kilomètres de l'arrivée. La formation britannique n'a jamais laissé l'écart prendre de grandes proportions. 

A 10 kilomètres du but, dans le mur des Amerands (2,7km à 11,2%), elle a d'abord fait sauter les héros du Vercors de la veille. Exit le maillot jaune Vincenzo Nibali (Astana), Rui Costa (Lampre-Merida) et Alejandro Valverde (Movistar). L'Italien est venu pour préparer la défense de son titre sur le Tour. Et son attitude n'a pas laissé paraître le contraire, franchissant la ligne avec plus de 3'58''.

Devant, dans la montée finale du Bettex, Froome a accéléré deux fois. La première fois a paru douce, mais suffisamment sèche pour ne garder que Van Garderen dans sa roue et reprendre Castroviejo (Movistar) et Navarro (Cofidis), derniers rescapés de l'échappée. La deuxième, à 1,5 kilomètres du but, a été fulgurante, l'Américain voyant s'éloigner inexorablement les grands compas de "Froomey". Dimanche, le Britannique devra réussir une performance du même tonneau pour remporter le Dauphiné. Ce qui lui permettrait de prendre sa revanche sur cette course qui, l'an passé, lui avait filé entre les doigts le dernier jour. Et d'envoyer à la concurrence un message encore plus fort en vue du Tour.