Victoire de Kennaugh à l'Alpe d'Huez, Porte consolide son maillot jaune

Plus patron que jamais. Ce samedi sur la 7e étape, Richie Porte (BMC) a fait un nouveau pas vers la victoire finale sur le Critérium du Dauphiné. Non-attaqué par ses principaux rivaux, le maillot jaune a même consolidé son bien en attaquant peu avant la flamme rouge à l’Alpe d’Huez, où Peter Kennaugh (Sky) s’est imposé en solitaire. L’Australien a repris 23’’ sur Chris Froome (Sky), qui reste 2e du général mais pointe désormais à 1’02’’ à la veille de l’arrivée. Seul à pouvoir tenir la roue de Porte Jacob Fuglsang (Astana), est 3e à 1’15’’. Bonne opération également pour Romain Bardet (AG2R La Mondiale). À l’attaque dans le col de Sarenne et profitant d'une pénalité de 20'' infligée à Alberto Contador (Trek-Segafredo), le Français grappille trois places pour se positionner au 6e rang à 2’07’’.

La veille, l’Auvergnat avait déçu. Il n’avait pas été capable de suivre les meilleurs dans le Mont du Chat, alors que son équipe avait tout fait pour ramener le peloton sur l’échappée, condamnant de fait son équipier Oliver Naesen. Dos au mur, Bardet a réagi ce samedi avec un coup d’éclat dont il est coutumier. En champion jamais à court d’idées. Profitant de la relative apathie du peloton, il s’est lancé dans un joli raid après avoir placé un vif démarrage à 17 kilomètres de l’arrivée, soit à trois kilomètres du sommet du col de Sarenne (hors catégorie), une ascension qui avait été empruntée il y a quatre ans par le Tour de France. Mais dans le sens de la descente.

Dans un grand jour, le deuxième du Critérium et du Tour 2016 a rapidement compté une minute d’écart sur un groupe maillot jaune réduit à une quinzaine d'éléments. Alexis Vuillermoz, présent dans l’échappée matinale, lui a ensuite apporté une aide précieuse dans la portion vallonnée qui menait au pied de la rampe finale (3,7km à 7,2%), vers l’Alpe d’Huez. Au final, son entreprise lui a permis de reprendre 42’’ sur Porte et Fuglsang. 50’’ sur Contador. Et 1’05’’ sur Valverde et Froome, qui n’a pas confirmé sa forme de la veille. Une opération comptable qui lui permet de se replacer dans la course au top 5 final, à la veille de l’arrivée au redoutable Plateau de Solaison (11,3km à 9,2%). De quoi aussi se rassurer.

Il n’a pas manqué grand-chose pour que Bardet s’offre également une victoire d’étape, qui aurait été sa deuxième sur le Dauphiné après celle à Pra-Loup en 2015. Ayant repris plus de deux minutes à partir du lancement de son offensive, il n’a échoué finalement qu’à 1’14’’ de Kennaugh. Lui aussi avait remporté une étape en 2015, à Albertville, grâce à ses qualités de finisseur. Cette fois, le Britannique a compté sur ses cannes de grimpeur pour prendre le meilleur au sein d’un groupe de 17 coureurs échappés. Son compatriote Ben Swift (UAE Emirates) a été le dernier à lui résister en ne lâchant prise qu’à trois kilomètres du but. Un adversaire assez inattendu vu le profil du 2e de Milan-San Remo 2016, qui est avant tout un sprinteur. Kennaugh apporte ainsi un vrai rayon de soleil à l’équipe Sky, qui attendait sans doute autre chose de la part de Froome.