"J'avais perdu les pédales

C'est moi. Je me suis rendu compte il y a 15 jours que j'avais enfin de bonnes sensations, ce qui n'était pas le cas auparavant. C'est pour ça que j'étais ambitieux pour les classiques ardennaises, et j'ai appelé Patrick Lefévère pour lui demander de faire le Giro. Non seulement ça a été ma décision, mais en plus elle a été très tardive.

J.P.: Après la Flèche Brabançonne, il y a trois semaines, j'ai appelé mon entraîneur (Luca Guercilena) et je lui ai dit que c'était la course qui pouvait me relancer et, pourquoi pas, me permettre de gagner une étape. Ce qui me manquait, c'était la grande victoire. J'ai prouvé que j'étais un très bon coureur, que je pouvais gagner une grande course. C'est le plus grand succès de ma carrière. Maintenant, si je pouvais faire aussi bien dans le Tour en juillet, ce serait pas mal...

J.P: Je suis arrivé chez les pros après trois ans de pratique et j'ai eu des résultats sans attendre. Je me suis retrouvé dans les trente premiers mondiaux. Je pensais que le cyclisme était facile. Mais je n'ai pas gagné, j'ai perdu les pédales. En 2005, j'ai fait une dépression. 2006 a été une année de transition. Il fallait après que je change d'équipe. J'ai trouvé chez Quick Step un encadrement pour me remotiver. Si j'étais resté où j'étais, je ne sais pas si j'aurais pu faire ce que j'ai fait aujourd'hui.

J.P: Didier Rous (son ancien coéquipier devenu directeur sportif de Bbox, ndlr) m'a toujours dit: 'on ne sait si une échappée est bonne qu'à l'arrivée'. Cela réussit un coup sur vingt ou sur trente. Mais ce n'est pas seulement une affaire de chance. On a roulé à près de 60 km/h dans les derniers kilomètres et ça, il faut le faire après une échappée de 130 kilomètres.

J.P: Bizarrement, j'ai retrouvé la confiance au panneau des 1500 mètres, j'ai compris que j'allais gagner. Pour une fois, ce n'est pas moi qui ai perdu les nerfs. J'avais les jambes qui répondaient.

J.P. : Je ne sais pas, je me méfiais beaucoup d'Arashiro qui va très vite au sprint. Mais il était moins bien dans le final, et un peu nerveux, du coup il a attaqué au kilomètre. Il a craqué et il a perdu. C'était surtout lui dont je me méfais. Mais les deux ont vraiment bien marché, ils ont pris de bons relais dans le final.

J.P. : Je ne les ai pas encore vus, mais je vais les remercier parce que les trois ou quatre secondes qui me permettent de gagner, c'est peut-être grâce à eux. Ils se sont replacés, ils ont gêné le train derrière... Ça fait partie de la course. Mais s'ils ne font pas ça, peut-être qu'on ne va pas au bout.

J.P. : Oui, c'est ça. Je vais encore retenter sur le Giro, car ce n'est pas terminé. Donc essayer de bien finir, bien récupérer derrière et faire de bons championnats de France et un bon Tour de France. En essayant de regagner une étape, car maintenant je sais que je peux gagner une étape sur un grand tour.