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De belles promesses

Eurosport
ParEurosport

Publié 05/06/2007 à 14:30 GMT+2

Venu pour apprendre sur son premier grand Tour, Andy Schleck a quitté l'Italie avec une 2e place et le maillot blanc du meilleur jeune. Un apprentissage rapide et le plein de promesses pour l'avenir, le Luxembourgeois a étonné par sa maturité. A bientôt 2

Un an après le sacre d'Ivan Basso, la CSC se cherchait un successeur sur le Tour d'Italie. Venue sur la pointe des pieds, la formation danoise peut repartir la tête haute... à défaut d'avoir les mains propres après les révélations de Bjarne Riis. Elle a sorti de sa besace une révélation. Peut-être bien à sa plus grande surprise d'ailleurs. Car sur le papier, rien ne laissait présager que l'on aperçoive la tunique noire à l'avant de la course italienne, hormis peut-être celle de David Zabriskie sur les contre-la-montre. Et encore moins celle d'un néophyte des grands Tours.
Andy Schleck a surpris, puis impressionné avant de confirmer tous les espoirs placés en lui. En trois semaines, le Luxembourgeois a montré qu'il avait tout d'un futur grand. Le dernier de la lignée Schleck, après le père Johnny, ancien équipier de Luis Ocana et Eddy Merckx, et le frère Frank, vainqueur de l'Amstel Gold Race 2006 et de l'étape à l'Alpe-d'Huez sur le Tour de France, a apporté un peu d'exotisme à une course qui ne sacre que des Italiens depuis 11 ans, plus longue série depuis l'après-Guerre. Avec sa deuxième place à 1'55" de Di Luca, il est d'ailleurs le seul non-Transalpin parmi les six premiers, le premier Luxembourgeois sur le podium depuis Charly Gaul en 1960 (3e).
Meilleur jeune
Si l'on n'est pas sérieux quand on a 17 ans, à bientôt 22 ans, on ne l'est guère plus sur un vélo. Et cette inexpérience n'a pas totalement desservi Schleck. Il n'a jamais paru faire de complexes face aux ténors de l'épreuve comme Di Luca, Savoldelli, Simoni ou encore Cunego, tous trois anciens vainqueurs. Le Luxembourgeois s'est même permis d'attaquer le maillot rose ou de contrer Simoni. Sans vraiment d'équipiers pour le soutenir en montagne, le cadet des Schleck a parfaitement tenu la distance. On attendait Cunego, on espérait Ricco, on a découvert Schleck. Quatrième au Montevergine, troisième à Notre-Dame de La Garde puis à Briançon et au Monte Zoncolan, il n'a finalement connu qu'un passage à vide tout relatif lors de l'étape des Trois Cimes de Lavaredo où il perdit une minute sur Di Luca.
Venu dans l'idée de se classer dans les dix premiers et/ou de gagner une étape, Schleck a pris place dans le haut du tableau, en laissant planer une menace constante. Classé 15e au soir de la 1re étape, il n'a plus quitté le top5 de la 4e étape à Milan, et repart logiquement avec le maillot blanc du meilleur jeune. "On connaissait ses qualités et son potentiel. Mais je crois que son point fort, c'est son mental, sa capacité à surmonter la pression" , remarque Alain Gallopin, le directeur sportif de la CSC. Il l'a d'ailleurs démontré en jouant son va-tout jusqu'au bout, notamment lors du chrono de Vérone à la veille de l'arrivée (6e). Bon en montagne, le gamin s'est aussi révélé bon contre le temps. Mais il doit encore gagner en expérience et en puissance avant de rivaliser avec les plus forts.
"Le coureur du futur"
Les éloges s'accumulent déjà sur la tête du jeune Andy que Cyrille Guimard annonçait plus fort encore que son grand frère. "Il ne faut pas aller trop vite en besogne. Mais, ce garçon a un talent évident", souligne Giancarlo Ferretti, l'ancien mentor d'Ivan Basso. "C'est le coureur du futur", confirme Mario Cipollini. "Il peut devenir un champion comme il y en a peu".
"Je ressens une grande joie, une grande fierté. Je me suis mieux rendu compte de ce que je faisais au fil des jours. A voir aussi les gens autour de moi...", déclarait-il à l'arrivée avec la candeur de l'enfant qu'il est encore un peu. Et c'est aussi cela qui a apporté de la fraîcheur à un Giro en quête d'identité, un an après le sacre de l'enfant chéri du cyclisme italien, embarqué dans des affaires de dopage dont il ne se relèvera sans doute jamais. Danilo Di Luca a certes remporté le Giro, mais sans l'écraser. C'est peut-être pour cela que l'on se souviendra de l'éclosion de Schleck. De grandes promesses sont nées sur les routes italiennes. Mais la confirmation ne sera pas pour le prochain Tour de France. Il cède la place à Frank, la CSC ayant décidé de le laisser au repos.
Melinda DAVAN-SOULAS
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