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Le Giro, cap à l'Est

Eurosport
ParEurosport

Publié 18/05/2007 à 09:20 GMT+2

En forme en début de saison puis en vue depuis le début du Tour d'Italie, les coureurs issus de l'ancien bloc de l'Est prouvent qu'ils ont le niveau pour briller sur les grandes courses. Berzin et Tonkov attendent leur successeur sur le Giro. A condition

Le cyclisme de l'Est est prometteur. Depuis deux décennies, il l'a toujours été à vrai dire. Mais les jeunes coureurs issus de ce coin de la planète ont souvent tendance à se montrer sur une petite période pour disparaître rapidement par la suite. La nouvelle génération est-elle condamnée à marcher dans les traces de ses aînés ? Le 20 février dernier, quelques jours après un succès d'étape sur le Tour Méditerranée, le néo-pro Mikhail Ignatiev, champion du monde espoirs du chrono, réalise l'exploit de gagner le Trofeo Laigueglia, en solitaire. Deux semaines plus tard, c'est l'un de ses coéquipiers au sein de l'équipe Tinkoff, Pavel Brutt, qui crée la sensation, en ayant raison de Davide Rebellin et Luca Mazzanti sur le Grand Prix de Chiasso.
A l'intersaison, la formation du milliardaire russe Oleg Tinkoff avait fait du bruit en recrutant Tyler Hamilton et Danilo Hondo, de retour de suspension, et en proposant à Jan Ullrich de rejoindre ses rangs. Mais en ce début de saison, c'est sur la route qu'elle a fait le plus parler d'elle. Depuis le début du Giro, chaque jour, Ignatiev et Brutt sont dans les coups. Au soir de l'arrivée de Frascati, les deux baroudeurs sont en tête de l'honorifique classement des kilomètres d'échappée : 314 km pour Ignatiev, 303 km pour Brutt, et deux maillots de meilleur grimpeur pour ce dernier. Si l'offensive ne paye pas pour l'instant, ils démontrent le courage d'un cyclisme de l'Est toujours inspiré sur le Giro. "J'ai encore essayé. L'équipe était très motivée aujourd'hui, mais elle l'est tous les jours. Je savais que ce serait très difficile mais si on ne tente rien, on n'a rien", déclarait Ignatiev après la 5e étape.
Berzin, l'exemple à suivre ?
Chez Tinkoff, on retrouve également l'ancien vainqueur du Tour de l'Avenir, Evgeni Petrov, ainsi que l'un des coureurs les plus jeunes du Pro Tour, Ivan Rovny (19 ans), placé au Tour Med' en février. Lauréat d'étape sur Tirreno Adriatico en mars, Alexandr Areekev évolue lui dans les rangs d'Acqua e Sapone, où il côtoie les Biélorusses Andrei Kunitzki et Branislau Samoilau. Ce dernier, vainqueur en 2005 de Liège-Bastogne-Liège Espoirs, est de la même fibre d'attaquant que ses voisins russes, lui qui avait tenté l'aventure solitaire sur le dernier championnat du monde des moins de 23 ans.
Avec également Alexandre Usov, trois fois sixième d'étapes, et Yuriy Krivtsov, échappé mercredi, le cyclisme de l'Est est à l'honneur depuis samedi et le départ de Sardaigne. Ce n'est pas un hasard si ces coureurs s'illustrent sur les routes italiennes. Evgueni Berzin a montré la voie en remportant le Giro en 1994, et a inspiré Pavel Tonkov qui s'invite au palmarès de la course rose deux ans plus tard. Avec le concours de Piotr Ugrumov, deuxième en 1993, la Russie a placé un coureur sur le podium de la course chaque année de 1993 à 1998. Dans un schéma souvent similaire, ces hommes-là ont souvent eu du mal à confirmer par la suite...
Grabovsky, le successeur
La décennie suivante, c'est surtout l'Ukraine qui a été à l'honneur, avec la 2e place de Serhiy Honchar derrière Damiano Cunego en 2004, et le podium de Yaroslav Popovych l'année précédente. Celui qui est aujourd'hui leader de la Discovery Channel, après le "départ" d'Ivan Basso, était passé professionnel après son titre mondial chez les jeunes, et ses performances dans l'équipe amateur ... italienne, Palazzago-Vellutex-Zoccorinese. Et c'était sur le Giro, avec sa 12e place en 2002, qu'il avait confirmé ses dispositions au plus haut niveau. Concernant Honchar, à l'image de Pavel Tonkov, le Giro a toujours été le principal objectif de sa saison. Depuis 1997, Honchar a terminé à huit reprises dans les 10 meilleurs du Giro.
Pour les années à venir, et même déjà la saison prochaine, un coureur, ukrainien également, laisse penser que la relève est assurée : Dmytro Grabovsky. Champion du monde espoirs en ligne et sur le contre-la-montre, l'homme est néo-pro cette saison dans les rangs de la Quick Step, et a terminé l'an passé second du ... Baby Giro, le Tour d'Italie amateur. Pour cinq secondes, Grabovsky a manqué de succéder à Danilo di Luca, Leonardo Piepoli ou encore Gilberto Simoni, trois des principales têtes d'affiche de l'édition 2007 du "vrai" Giro. Le Baby Giro, épreuve disputée en juin, avait sacré sept coureurs soviétiques entre 1981 et 1987. Plus de vingt ans plus tard, les compétitions transalpines les inspirent toujours autant visiblement. Aujourd'hui, pour réellement marquer l'histoire de leur sport, ces coureurs ne devront pas être les héros d'une course, d'une année.
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