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Nibali, le crève-coeur

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 23/04/2012 à 15:52 GMT+2

Auteur d'un formidable numéro, Vincenzo Nibali aurait sans doute mérité de remporter Liège-Bastogne-Liège dimanche. Mais il a coincé dans le final et doit se contenter de la deuxième place. Frustré mais pas abattu, le Sicilien regarde devant lui. Vers le Tour, et peut-être même le Giro.

2012 Liege Bastogne Liege Vincenzo Nibali

Crédit: AFP

A quoi ça tient, un grand bonheur? A un peu plus d'un kilomètre. C'est ce qu'il a manqué à Vincenzo Nibali pour remporter sa première très grande classique. Quelques minutes plus tôt, rien ne semblait pouvoir priver l'Italien de cette victoire. La Doyenne était pour lui. Son avance de plus de trente secondes paraissait largement suffisante. Franchement, quand Maxim Iglinskiy est sorti en contre avec Joaquim Rodriguez, on ne donnait pas cher de leurs chances de jouer encore la gagne. Puis Iglinskiy a décroché Rodriguez, signe de sa force. Puis Nibali a vu son avance fondre à vitesse grand V. Signe de sa soudaine faiblesse.
Dans un tel final, un coup de bambou pareil ne pardonne pas. Quand Iglinskiy a opéré la jonction dans Ans, Nibali a compris que c'était fini pour lui. La dernière attaque du Kazakh l'a laissé sur place. "J'ai bien essayé de rester dans la roue d'Iglinskiy quand il m'a rejoint, mais je n'ai pas pu", constate le leader de Liquigas. En franchissant la ligne, 21 secondes après son bourreau, il a secoué la tête de dépit. Dans l'absolu, sa deuxième place est tout sauf déshonorante. Mais vu les circonstances, elle a un goût pour le moins amer. Comme en Lombardie à l'automne dernier, son audace n'a pas payé.
Le Giro, malgré tout?
Nibali a-t-il attaqué trop tôt? Probablement pas. La Roche-aux-Faucons constituait un tremplin idéal. D'ailleurs, il avait annoncé la veille que son offensive se situerait vraisemblablement là. Il n'y a donc pas eu d'effet de surprise. L'Italien s'est senti fort dans cette ascension et il a eu raison d'insister dans la descente. "J'ai mené une belle attaque, je ne pense pas avoir commis d'erreur, juge-t-il. Il m'a manqué seulement un peu de jambes dans le final. C'est dommage." Plus encore qu'Iglinskiy, son pire ennemi aura été le vent. "Il y avait beaucoup de vent sur Saint-Nicolas et j'y ai laissé des forces. Ça m'a coupé les jambes et je n'ai pas pu tenir la distance", reprend-il.
Frustré, forcément, Nibali a également eu cette phrase curieuse, pas forcément sympathique pour celui qui l'a privé de la victoire. "Iglinskiy est un très bon coureur, mais j'aurais préféré que ce soit Gilbert qui me condamne", a-t-il lancé. Pour autant, en ce qui le concerne, le résultat est le même. Le vainqueur de la Vuelta 2010 veut maintenant tourner la page. "Bien sûr, il y a de la déception mais je ne vais pas m'arrêter à ça et j'ai quand même fait une très bonne course, une grande course même", assure-t-il. C'est aussi l'avis d'Alberto Volpi, le directeur sportif de Liquigas: "Il a fait quelque chose de grand, surtout si vous considérez qu'il n'est pas encore à 100%".
Ça, ce sera pour plus tard. En théorie, pour le Tour de France, son "prochain grand objectif. Je veux y aller avec de grandes ambitions", promet-il. Sur la route de juillet, Nibali avait envisagé de disputer le Tour de Californie puis le Dauphiné. Après avoir opté pour le Guiro plutôt que le Tour en 2011, il souhaitait faire le contraire cette année et l'a annoncé de longue date. Sauf que, chez Liquigas, on ne voit pas forcément les choses ainsi. Ivan Basso, initialement prévu comme leader unique sur le Tour d'Italie, apparait dans une forme précaire. Du coup, Nibali pourrait être appelé à la rescousse. A contre-coeur, mais sans faire d'esclandre. "Si l'équipe décide de changer le programme, dit-il, je serais à sa disposition". Même un champion comme lui ne maîtrise pas tout. Sur la route comme en dehors...
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