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Tout le monde aime Julian Alaphilippe alias "Loulou"

Benoît Vittek

Mis à jour 03/10/2020 à 22:14 GMT+2

LIEGE-BASTOGNE-LIEGE - Star de son sport et tout frais champion du monde, Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step) attirera plus que jamais les regards dimanche au moment d'étrenner en course son nouveau maillot arc-en-ciel.

Julian Alaphilippe remercie ses partenaires après son titre mondial

Crédit: Getty Images

Depuis une semaine, ils font monter la pression du grand rendez-vous. On digérait encore les émotions du sacre de Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step) à Imola et déjà on se projetait sur la suite, avec une gourmandise renforcée par la certitude que, cette fois, la magie de l'instant et celle des douze mois à venir n'allait pas disparaître hors du champ des caméras, comme en 2017 à Bergen.
"Alaphilippe en tenue de gala pour la Doyenne", n'ont pas manqué d'annoncer dans un communiqué de presse les organisateurs de Liège-Bastogne-Liège, privés de la star française sur les routes de la Flèche Wallonne. Après avoir concrétisé "le rêve d'une carrière", Alaf' n'avait pas la tête à s'infliger le Mur de Huy mercredi. Mais dimanche, c'est bon : la France pourra à nouveau admirer un champion du monde sur route, scruter ses coups de pédale en arc-en-ciel et communier avec les nombreux fans que "Loulou" s'est attiré à l'étranger.
Cuissard noir ou cuissard blanc pour accompagner l'arc-en-ciel ? Et quels accessoires ? En attendant de dévoiler la tenue du champion, Deceuninck-Quick Step profite également de l'enthousiasme suscité par une victoire "construite pendant des années et qui squatte les unes des journaux", comme ils l'écrivent au moment de présenter la nouvelle monture irisée avec laquelle Alaphilippe doit continuer à enthousiasmer les foules.
Dans la salle de réception d'un hôtel liégeois, on peut déjà le voir faire quelques tours de roue. Sur son vélo et devant les flashes, le nouveau champion du monde a toujours la même aisance au moment d'échanger et de donner le change dans les sollicitations infinies qui accompagnent une star cycliste, qui plus est dans une équipe belge. C'est son métier. C'est aussi sa nature.

Franck Alaphilippe : "Il veut toujours rendre les gens heureux"

"Le partage, c'est ce qui le fait avancer", nous assure son cousin Franck Alaphilippe, parmi les tout meilleurs seconds rôles du fabuleux destin de Julian Alaphilippe, l'enfant d'un logement HLM de Saint-Amand-Montrond devenu roi du monde cycliste. Entraîneur, Franck a toujours accompagné Julian dans sa carrière. Avec beaucoup de succès et quelques rares déboires. Début septembre, il lui a donné le malheureux bidon trop tardif qui a mis fin de façon précoce à une nouvelle épopée en jaune, un an après celle qui avait transporté la "Loulou-mania" dans une tout autre dimension.
Il est aussi celui qui a annoncé à Julian Alaphililppe qu'il venait de remporter la Flèche Wallonne 2018, un succès fondateur que le puncheur français pensait avoir laissé filer au profit de Vincenzo Nibali, échappé un peu plus tôt mais bel et bien repris au pied du Mur de Huy. Au sommet de ce chemin des chapelles, Loulou rayonnait, comme souvent, et ne manquait pas de saluer tous les visages connus et certainement un bon nombre d'inconnus emportés par sa fougue.
"Il veut toujours rendre les gens heureux", poursuit Franck Alaphilippe. "À travers ce qu'il fait, il veut partager sa joie, son bonheur. Quand je l'ai eu au téléphone dimanche, sa première question était de savoir si j'étais heureux de le voir gagner la course. Il veut que les gens soient aussi heureux que lui grâce à ce qu'il réalise dans son sport."

Un concentré d'émotions

"Il donne tellement d'amour à tout le monde", abonde sa compagne Marion Rousse, invitée de l'émission "C à vous" pendant le Tour de France. Qu'il s'amuse, bluffe ou bouillonne, Alaphilippe exprime toujours quelque chose sur son vélo. Et en marge de la course, il y a bien longtemps qu'on a pris l'habitude de le voir jouer avec le public. Mais derrière le trublion, l'homme est "habité par une force, une rage, que peu d'autres personnes ont", selon Marion Rousse.
Des émotions très fortes ont ainsi affleuré au moment du sacre d'Imola. À quoi pensait-il dans la dernière ligne droite, obligé de se tenir la tête qui dodelinait d'incrédulité avant d'écarter les bras, pour accueillir ce bonheur, et enfin de balancer son poing vainqueur en l'air ? À ce moment, on le soupçonne de retenir ses larmes. Elles ont pu couler abondamment quelques instants plus tard, lorsqu'il s'est écroulé sur la piste de l'autodrome Enzo e Dino Ferrari, avant d'être rejoint par ses partenaires de l'équipe de France.
Les larmes, encore, étaient irrépressibles pour accompagner la Marseillaise sur le podium, comme elles avaient déjà coulé un mois plus tôt, pour une victoire d'étape et un maillot jaune dédié à son père décédé cet été. Et elles sont revenues dans la soirée, quand Alaf' s'est attaché à remercier ceux qui l'ont accompagné vers la gloire.
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Un maillot arc-en-ciel, de l'or, des larmes : Inoubliable Marseillaise pour Alaphilippe

"Tous des cons, sauf Julian"

Dans ce bonheur suprême, Alaphilippe est apparu profondément humain, après une attaque d'une violence inouïe venue le séparer du commun des mortels et du reste des champions cyclistes. Les pontes de Deceuninck-Quick Step couvent leur star de multiples attentions mais sa simplicité le place également très haut dans l'estime de ceux qui travaillent dans son ombre.
"Il y a plein de coureurs qui te prennent de haut et veulent parfois te traiter comme un chien", se plaignait à l'occasion un membre de staff au service du Wolfpack. "Mais Julian, c'est le meilleur d'entre tous ! Lui et Philippe (Gilbert) aussi, ils sont incroyablement généreux." Un autre enfonçait le clou : "Tous des cons, sauf Julian. Quel plaisir de travailler avec lui."
Ses collègues du peloton ont aussi manifesté leur joie de voir Alaphilippe devenir leur porte-étendard arc-en-ciel pour l'année à venir. "Quel formidable champion du monde tu vas être !", a salué son ancien équipier Michal Kwiatkowski (Ineos Grenadiers), sacré en 2014 et impuissant lorsque le Français a accéléré au sommet de la Cima Gallisterna.
Mark Cavendish, qui a lui aussi porté l'arc-en-ciel et le maillot Quick-Step, a poussé l'hommage un peu plus loin : "Un champion en tant qu'ami. Un champion en tant qu'équipier. Et maintenant un champion du monde. Tellement tellement tellement mérité. Quel incroyable coureur pour représenter notre sport."
Ainsi, Julian Alaphilippe ne serait pas seulement béni des dieux cyclistes ; il répand cette grâce pour le bonheur de tous ceux qui l'entourent : familles, amis et proches, employeurs, collègues et rivaux, journalistes, fans et sponsors.
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