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Liège-Bastogne-Liège - Primoz Roglic, une récompense pas si inattendue

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 05/10/2020 à 11:49 GMT+2

LIEGE-BASTOGNE-LIEGE – Perdant malheureux du Tour de France à la veille de l'arrivée, Primoz Roglic s'est offert la plus belle des revanches en s'offrant la Doyenne, son premier Monument. Une vraie récompense pour le Slovène, qui a su se remobiliser après son immense déception. Mais le voir briller sur les classiques est pourtant devenu une habitude.

Primoz Roglic (Jumbo-Visma), vainqueur de Liège-Bastogne-Liège, devant Marc Hirschi (Sunweb) et Tadej Pogacar (UAE Team Emirates)

Crédit: Getty Images

On l'avait quitté éreinté à la Planche-des-Belles-Filles, incapable de lutter avec Tadej Pogacar dans l'ultime contre-la-montre, pour finalement perdre à la veille de l'arrivée un Tour de France qui lui semblait destiné depuis trois semaines. La plus grande déception de sa carrière, alors, et l'une des plus grandes qu'un cycliste puisse connaitre. "Après ma déception du Tour, je suis tout de suite passé à autre chose", expliquait-il à Liège. On l'avait d'ailleurs vu concerné et pas si loin d'une médaille à l'occasion des Mondiaux d'Imola (6e). Et le voilà, seulement quinze jours plus tard, auréolé de la plus grande victoire de sa carrière. Gagner Liège-Bastogne-Liège, si tôt après le "désastre" de la Grande Boucle, est un véritable exploit.
Je savais que je pouvais briller
Cela l'est encore plus lorsque l'on se souvient que le Slovène n'avait encore jamais pris part à la Doyenne. Gagner à Liège dès sa première participation, personne n'avait plus réussi depuis 1994 et le succès du Russe Evgeni Berzin. Pour autant, voir le leader de la Jumbo-Visma s'imposer sur la plus ancienne des classiques n'est pas si surprenant que cela. Depuis un an et les classiques italiennes automnales, il est a clairement franchi un cap, s'imposant notamment sur le Tour d'Emilie et les Trois Vallées Varésines. Mais, sur les courses majeures du World Tour, Roglic n'y était encore jamais parvenu. Jusqu'à ce 4 octobre 2020. "Gagner une grande course d'un jour, je m'en rapprochais mais il me manquait toujours un petit truc, avoue-t-il. Mais j'étais confiant, je savais que je pouvais briller sur ce genre-là aussi". Et il avait raison.
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Vague, bras levés trop tôt et déclassement : comment Alaphilippe a laissé filer la victoire

Le Slovène a sans doute cru un temps revivre le scénario de ses deux dernières courses d'un jour, le Tour de Lombardie (7e) et les Mondiaux d'Imola (6e). Un peu juste lorsque Julian Alaphilippe a accéléré brutalement dans la côte de la Roche-aux-Faucons, il a dû laisser le Français s'envoler en compagnie de Marc Hirschi. Mais les deux hommes n'ont pas embrayé et il a pu recoller en compagnie de Tadej Pogacar. Et, lorsque le Suisse a tenté sa chance à son tour, Roglic ne s'est pas plus affolé pour revenir à son train. Il a même calmé tout ce petit monde en accélérant en personne sur le sommet, sanas vraiment appuyer son attaque. Juste histoire de montrer qu'il fallait compter sur lui.
Un truc de fou
Comme en juillet, le Slovène a pu compter sur une fantastique formation Jumbo-Visma, avec notamment un gros boulot de Tom Dumoulin. "Je suis fier surtout de la façon dont toute l'équipe a une nouvelle fois parfaitement travaillé pour moi, explique-t-il. Les gars ont vraiment été au top à chaque moment de la course et je les remercie". Sa victoire est la meilleure des récompenses pour leur travail et, pourtant, ce n'était pas gagné d'avance. Face à Tadej Pogacar, Marc Hirschi et Julian Alaphilippe, le Slovène ne partait pas favori au sprint mais il aura eu le mérite de croire en sa chance et, ce, jusqu'au bout.
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Primoz Roglic (Jumbo-Visma) remercie ses équipiers après son succès sur Liège-Bastogne-Liège

Crédit: Getty Images

A 150m de la ligne, il semblait même compliqué de l'imaginer sur le podium. Mais la vague d'Alaphilippe a condamné les chances du Suisse et de Pogacar et Roglic a signé un sprint aussi discret que monumental pour remonter sur la droite de la route et remonter un Alaphilippe qui l'était complètement oublié. Un final complètement dingue dont Primoz Roglic a mis du temps à se remettre. "Je savais que c'était super-serré et il a fallu attendre la photo-finish, raconte-il. J'ai encore un peu de mal à y croire, c'est un truc de fou ! Je suis très heureux et tellement fier. Je ne voulais pas terminer ma carrière sans avoir gagné un Monument". C'est chose faite. Désormais, le Slovène va pouvoir se concentrer sur son autre quête majeure : le Tour de France.
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