Mondiaux sur piste - François Pervis remporte la vitesse et signe un triplé historique

C'est une très belle page de l'histoire du cyclisme français que François Pervis vient d'écrire en Colombie. Vainqueur du keirin jeudi puis du kilomètre 24 heures plus tard, le Français a triomphé dimanche dans l'épreuve reine des Mondiaux sur piste de Cali, la vitesse individuelle. Il signe ainsi un triplé historique et inédit puisque jamais personne n'avait décroché l'or dans les trois épreuves individuelles du sprint dans une même édition des Championnats du monde.

Malgré la fatigue, le Mayennais a été porté ces deux derniers jours par une douce euphorie. Meilleur temps des qualifications samedi, il avait ensuite franchi sans encombre les trois premiers tours du tableau final pour se hisser en demi-finales. En quarts, il avait notamment écarté de son chemin le Britannique Jason Kenny, champion olympique en titre. Mais il restait à conclure dimanche. A aller au bout de sa semaine historique. En demi-finale, il a pris sa revanche sur le Russe Denis Dmitriev qui l'avait sorti à ce stade du tournoi l'an passé. Pervis avait alors pris la médaille de bronze. Mais cette fois, il voulait l'or et rien d'autre.

Son dernier obstacle n'était pas le moins complexe à effacer. L'Allemand Stefan Bötticher, face à lui en finale, n'était d'autre que le tenant du titre. La quête d'un doublé d'un côté, d'un triplé de l'autre. Et là encore, Pervis s'est imposé en deux manches. Comme face aux autres. Il n'y a pas eu photo. Bötticher a d'abord essayé de la jouer tactique, en imposant deux surplaces lors de leur premier duel. Mais rien n'y a fait. Dans la seconde manche, le Français affiché une puissance imparable pour devancer son rival d'une bonne roue. Une vraie démonstration de force d'un bout à l'autre du tournoi et un véritable chef d'œuvre, signe d'un état de grâce qui dure depuis plusieurs mois maintenant.

Car cette parfaite semaine colombienne s'inscrit dans la continuité de ce que François Pervis a accompli au mois de décembre, avec ses deux records du monde, sur le 200 mètres lancé et le kilomètre. Après sa victoire en vitesse, le Mayennais s'est étendu de tout son long sur la piste, comme pour immortaliser ce fugace moment d'éternité. Il est allé se percher là où personne d'autre ne s'était jamais aventuré. Quand on sait d'où il revient et quelles galères il a dû traverser... Sur sa bio Twitter, il mentionne toujours d'ailleurs le fait qu'il est "à la recherche de sponsors". Il y a un an et demi, Pervis n'avait même pas obtenu sa qualification pour les Jeux de Londres. Aujourd'hui, il est le roi du monde.