Mondiaux Richmond : Avec trois bosses et des pavés, ce parcours promet

259,2 km. C'est la distance sur laquelle se disputeront les Championnats du monde de Richmond, soit 5 kilomètres de plus que les Mondiaux de Ponferrada l'an dernier. Un parcours long, éreintant, surtout en fin de saison, avec pour certains plus de 80 jours de course dans les jambes, mais loin d'être exceptionnel. A Florence, en 2013, le tracé faisait 272,6 km. Et pendant l'année, les coureurs du World Tour ont l'habitude de dépasser les 250 kilomètres en course sur les différentes classiques du calendrier, que ce soit les Flandriennes (Tour des Flandres) ou les Ardennaises (Amstel Gold Race, Liège-Bastogne-Liège). Sans parler de Milan-Sanremo et ses presque 300 bornes.

Avec 670m de pavés sur les 16 200 du circuit tracé dans les rues de Richmond, on ne peut pas dire que le tracé soit majoritairement composé de secteurs pavés. Mais avec 16 tours à effectuer, cela donne au final près de 11km de monts pavés. 10 720m pour être exact. Une distance pas forcément longue certes, mais suffisante pour avantager les vrais Flandriens, plus habitués aux efforts rudes et violents que demandent les monts pavés et bien plus puissants que les puncheurs. Les montées de la 23rd Street mais surtout du Libby Hill et de sa route étroite et sinueuse ne sont pas s'en rappeler le Mur de Grammont, toute proportion gardée bien évidemment. "Le pied de Libby Hill me fait penser à l’entame d’une bosse flamande avec ce virage à droite et l’entame directe de bons gros pavés de type Roubaix. L’ascension est courte, mais peut occasionner quelques problèmes mécaniques si les coureurs ne changent pas de braquet avant le virage", en a d'ailleurs dit pour DirectVélo Jean-Pierre Dubois, sélectionneur des Espoirs belges.

Car, les difficultés de Championnat du monde n'auront toutefois ni la longueur ni l'irrégularité des monts flandriens. Plus longue difficulté du circuit, Libby Hill ne fait "que" 420m… Et, avec ses 8% de pente moyenne, on est bien loin des 600m à 11,6% du Koppenberg. Plus proche par son pourcentage (12% de moyenne) des difficultés du Tour des Flandres, la montée de la 23rd Street est encore plus courte que sa prédécesseure (250m). Mais les revêtements américains sont plus faciles à négocier que ceux des Flandres. Ici, le pavé est régulier et peu piégeux. De quoi tout de même faire mal aux jambes, avant d'aborder la côte de Governor Street, la plus longue du parcours (615m à 7%), la seule asphaltée. La dernière surtout, à 680m de la ligne d'arrivée. Et, cette fois, ce seront les puncheurs qui seront en position de force…

En concoctant un circuit de 16,2km où les trois difficultés sont regroupées dans les quatre derniers kilomètres, l'UCI s'est offert un championnat du monde au final palpitant. Quoi qu'il s'y passe. Car, et c'est certain, c'est à cet endroit que le futur porteur du maillot irisé fera la différence. Les douze premiers kilomètres du circuit sont en effet relativement plats, avec de longues lignes droites favorisant un peloton. En revanche, même en dehors des trois "tape-cul", les quatre derniers sont plus en faveur d'un petit groupe voir d'un homme seul. Car, à la sortie de l'ascension de la 23rd Street, les coureurs aborderont deux petits kilomètres de descente jusqu'à la flamme rouge où il sera quasi impossible d'organiser une poursuite. Mais il faudra avoir fait la différence avec les 600 derniers mètres, presque plat (1%).