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Vraie star et grand champion, Sagan est le maillot arc-en-ciel idéal

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 28/09/2015 à 13:58 GMT+2

Vainqueur en solitaire à Richmond, Peter Sagan a gagné le droit de se parer du maillot arc-en-ciel en 2016. Et le cyclisme a lui gagné avec le Slovaque un champion du monde à l'ancienne, audacieux et présent toute l'année, sur tous les terrains.

Peter Sagan avec sa médaille

Crédit: AFP

Décidément, la génération 1990 est bel et bien dorée. Après Michal Kwiatkowski l'an dernier à Ponferrada, c'est Peter Sagan qui s'est imposé à Richmond. Un succès aussi spectaculaire que mérité que le quadruple maillot vert du Tour de France est allé chercher quasi tout seul (2 équipiers en tout et pour tout), comme Rui Costa avec le Portugal en 2013. Une victoire qui lui offre un maillot arc-en-ciel dont le Slovaque représente mieux que quiconque les valeurs.

Un coureur à l'ancienne, absolument tout terrain

C'est l'archétype du coureur complet. Pavés, vallons, sprint, moyenne montagne voire même dans ses bons jours haute montagne, on retrouve Peter Sagan sur tous les terrains. De nos jours, il est rare de voir des coureurs s'imposer ou même simplement briller partout. Capable de remporter les quatre dernier maillots verts du mois de juillet, de terminer 2e de l'Amstel Gold Race et du Tour des Flandres mais aussi de gagner des courses par étapes comme le Tour de Pologne 2011 ou des contre-la-montre de 10 km comme sur le dernier Tour de Californie, "Tourminator" fait partie de cette espèce en voie d'extinction.
En fait, il est le seul avec Alejandro Valverde. Mais on a encore jamais vu l'Espagnol disputer une grande classique pavée et encore moins y briller… Alors que Sagan a fini 6e au sommet du Mount Baldy sur le Tour de Californie cette année, devant des grimpeurs comme Zubeldia (Trek-Factory) ou Gesink (Lotto NL-Jumbo). Tiens, c'était déjà aux Etats-Unis… Cette polyvalence, le quintuple champion de Slovaquie en titre la doit en grande partie à une nécessité. Celle de trouver d'autres moyens de gagner que d'attendre un sprint massif où sa pointe de vitesse n'est plus l'égale d'une élite actuelle de la discipline (Kittel, Kristoff, Greipel, Matthews) qu'il n'a plus battue depuis la 3e étape de Tirreno-Adriatico 2013 ! Mais le Slovaque a su se tourner vers d'autres terrains pour aller décrocher foule de succès. Ça aussi c'est la marque d'un grand champion…

L'objectif unique, il ne connait pas

L'autre point commun que Peter Sagan partage avec Alejandro Valverde, c'est cette capacité d'être au premier plan toute l'année, de février à octobre. Alors oui, en faisant partie des tous meilleurs sprinteurs du monde, cela lui facilite bien la tâche, les bolides du peloton trouvant des terrains à leur convenance toute au long de l'année. Oui, il y a forcément des courses qui comptent plus à ses yeux que d'autres. Mais contrairement à des coureurs comme Chris Froome ou Alberto Contador dont toute la saison s'articule autour d'un objectif unique (le le Tour de France la plupart du temps), le Slovaque répond présent sur chaque course qu'il dispute. Quand il prend le départ d'une épreuve, c'est pour la gagner ou au moins pour y briller.
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Peter Sagan aux Mondiaux de Richmond

Crédit: Panoramic

On parle ici d'un cycliste capable de finir 4e au sprint de sa course de rentrée (1re étape du Tour de Qatar) en devançant des sprinteurs comme Guardini ou Bouhanni pourtant bien plus en jambes mais aussi d'être sacré champion du monde fin septembre. Et pas question pour autant de chômer entre les deux. En 2015, Peter Sagan a cumulé 8 top 10 en février, 6 en mars, 1 en avril, 8 en mai, 7 en juin, 11 en juillet et 4 en août ! Et ce n'est pas pour autant qu'il se manque lors des grands rendez-vous : 4e de Milan-SanRemo, 4e du Tour des Flandres, maillot vert sur le Tour, victoire d'étape sur la Vuelta et champion du monde. Vous avez dit régulier ?

Un homme respecté au sein du peloton

L'image a frappé tant elle est rare, surtout si tôt après l'arrivée, alors que les coureurs sont encore en plein dans la course. Mais, même à chaud, le peloton des Championnats du monde a salué la victoire de Peter Sagan. Le sourire sincère de Tom Boonen au moment de taper dans la main du Slovaque, comme si les deux hommes étaient les meilleurs amis du monde depuis toujours, témoigne du capital sympathie et du respect dont le Slovaque bénéficie au sein du peloton.
D'ailleurs, il ne laisse personne indifférent. C'est impossible. On aime ou on n'aime pas le Slovaque mais on ne peut qu'admirer un coureur d'un tel panache. Lui le sprinteur de base n'hésite plus à se lancer dans des raids solitaires, sur tous les terrains, à toute époque de l'année (Strade Bianche, Tour de France, Mondiaux). D'autant qu'à force de le voir tourner autour d'un grand succès, cela commençait à faire sourire. Mais sur le podium dimanche, le sourire il est bien pour le Slovaque.

Une personnalité sur et à côté du vélo

"Je ne veux pas seulement gagner, disait-il lors du Tour de France 2012. Je veux faire le show pour que les gens me connaissent et pour offrir quelque chose au public". Et on n'est pas déçu. Que ce soit en course ou lors des protocoles, Peter Sagan n'est jamais avare lorsqu'il s'agit de faire le show. De ses phrases choc bien loin de la langue de bois (il a répondu lors du dernier Tour "Because I have big balls" à la télévision chinoise qui lui demandait pourquoi il était fort, joignant bien sûr le geste à la parole) à ses Wheeling sur la ligne en passant par la polémique du Tour des Flandres 2013 (il avait pincé la main aux fesses de l'hôtesse sur le podium), le Slovaque détonne au sein du peloton. Et, hors du circuit, ce n'est pas mieux.
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