Les privations de Pippo

Filippo Pozzato a 29 ans aujourd'hui. Pour l'occasion, l'Italien s'est confié longuement à nos confrères de la Gazzetta dello Sport. Il y parle de sa carrière, du passé, du présent et de l'avenir. Le coureur de Katusha a surtout eu cette drôle de confession: depuis sa rupture avec sa compagne en plein Tour d'Italie, il n'a plus eu la moindre relation sexuelle. Et pas question de s'y remettre avant les Championnats du monde à Melbourne, le grand objectif de sa fin de saison.

Lui qui véhicule une image de playboy dans son pays et dans le peloton depuis des années s'amuse de prendre tout le monde à contrepied. A vrai dire, il veut s'en détacher. "On me décrit comme un playboy, mais j'espère que les choses vont changer, explique-t-il. J'ai profité de la vie, comme tous les gens de mon âge. Mais je me consacre à 110% au cyclisme aujourd'hui."

Perturbé par ses problèmes personnels, Pozzato avoue avoir vécu des moments difficiles. Mais il a tourné la page. "Cette rupture a été une période difficile pour moi, reprend l'Italien. Je n'arrivais plus à dormir, juste deux ou trois heures par nuit. Mais depuis deux mois, je suis à l'entraînement et sur les courses et je ne pense qu'au cyclisme. Restez loin des femmes ne me pose pas de problème. Pour les Championnats du monde, je suis prêt à tous les sacrifices."

Car ces mondiaux, Filippo Pozzato est persuadé de pouvoir y jouer un rôle majeur. Doté d'une bonne pointe de vitesse, il est capable de tirer son épingle du jeu, d'autant qu'il est persuadé que les purs sprinters ne tiendront pas la distance. "A mon avis, ce sera trop dur pour Cavendish ou Farrar, juge-t-il. Peut-être que je me trompe et qu'ils vont me surprendre mais pour moi, Gilbert ou Freire sont beaucoup plus favoris que Cavendish." En Australie, Pozzato arrivera avec un statut de leader. Il entend bien y faire honneur: "Ce serait le couronnement de la carrière de n'importe qui. Je suis très fier d'être le leader de cette équipe. Je rêve d'être champion du monde et je pense avoir une bonne chance si on arrive dans un groupe d'une trentaine de coureurs."