Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Touché mais pas coulé

Eurosport
ParEurosport

Publié 15/03/2009 à 08:00 GMT+1

Alberto Contador semblait promis à un deuxième sacre sur la Course au soleil. Pourtant, la machine s'est brusquement enrayée quelques kilomètres avant Fayence. Désormais 4e du général à 1'50" de Luis-Leon Sanchez, le leader de l'équipe Astana pourrait réagir dans la dernière étape.

Tous ceux qui sont un jour montés sur un vélo connaissent cette terrible sensation. Alors que tout semble aller pour le mieux, le coup de moins bien se manifeste subitement. D'un coup, on ne sent plus ses jambes tourner, les forces manquent, la lucidité s'évapore tandis que le teint se vitrifie. "Plus de son, plus d'image" comme le dit l'expression du milieu. Cette fringale tant redoutée s'abat avec la même véhémence sur le cycliste du dimanche que sur le vainqueur du Tour de France. Elle frappe comme un marteau les constitutions les plus solides. Alors qu'il semblait avoir course gagnée, Alberto Contador, ramenée à sa condition d'homme faillible, en a fait l'amère expérience ce samedi.
"On a vu que Contador n'était pas au mieux. Apparemment il a eu une grosse, grosse fringale. Ca prouve qu'il est humain, qu'il est comme tout le monde. Voir ce genre de défaillance dans le vélo, ce n'est peut-être pas bien pour lui mais c'est bien pour tout le monde" , témoigne Sylvain Chavanel qui a assisté de très près à la faillite du leader de l'équipe Astana. Alberto Contador tempère la gravité de son mal même s'il admet avoir pêché par négligence dans la gestion de son alimentation. "J'ai oublié de manger et boire comme il le faut. A 15 kilomètres de l'arrivée, j'étais vide. Je ne suis pas déçu, ce sont des choses du cyclisme qui arrivent. Dans ce sport, on ne peut pas toujours gagner", a-t-il ainsi confié à nos confrères de Reuters.
"Contador va attaquer"
A un peu plus de trois kilomètres du but, Contador, visiblement absent des débats, a laissé filer Colom, Voigt, Chavanel et Schleck qui l'accompagnaient jusque là. Incapable de réagir, le Castillan n'avait plus d'autre but que de rallier l'arrivée au plus vite en mode "sauve qui peut". Sur la ligne, franchie 2'53" après le vainqueur du jour et nouveau leader du général Luis Leon Sanchez, un assistant de l'équipe Astana lui a immédiatement tendu un bidon de boisson glucosée. L'objectif était alors de reconstituer les réserves énergiques pour pouvoir faire face au plus vite et se donner les moyens de retourner la situation lors de l'ultime joute de cette 63e édition de la Course au Soleil. "Dimanche, l'équipe de Sanchez aura un gros travail à faire. Je pense que Contador va attaquer de tous les côtés", pronostique Sylvain Chavanel qui sait qu'un champion blessé dans son orgueil est capable de se transfigurer dans la difficulté.
"Rien n'est gagné, rien n'est perdu", commente pour sa part Sanchez qui ne veut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué et qui craint sans doute une réaction du vainqueur du Tour 2007 sur les routes piégeuses de l'arrière pays niçois. "Je n'ai peur de personne", prévient tout de même le leader de l'équipe Caisse d'Epargne qui a fait forte impression sur la route de Fayence et qui devrait indéniablement être de taille à défendre sa position dimanche. .
"Encore tellement à apprendre"
Depuis Monaco où il poursuit sa préparation pour le Giro et le Tour de France, Lance Armstrong n'a visiblement rien manqué de la terrible défaillance de son coéquipier. Quelques minutes seulement après l'arrivée de l'étape du jour, le septuple vainqueur de la Grande Boucle s'est ainsi fendu d'un commentaire laconique et un rien perfide à propos de la mésaventure du coureur espagnol sur la plateforme Twitter. "Une journée malheureuse pour Alberto. Enormément de talent mais encore tellement à apprendre". En somme, Armstrong signifie qu'il a pris note de l'erreur de Contador et en profite pour lui mettre une aimable pression sur les épaules à moins de deux semaines de leurs retrouvailles sur le Tour de Castille et Leon. .
Alberto Contador, pris sur le fait comme un gamin la main dans un pot de confiture, sait qu'il va devoir se racheter. Depuis qu'il est au sommet de son art, c'est en effet la première fois que l'Espagnol connait un tel moment de faiblesse. S'il peut accepter de perdre Paris-Nice, il est peu probable qu'il soit prêt à accepter de perdre la face. S'il s'est sans doute rendu sympathique auprès de ceux qui trouvaient sa domination outrageante, le Castillan espère maintenant redorer son blason. Autant dire que la dernière étape de la Course au Soleil risque fort d'avoir des faux airs de corrida.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité