Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Contador comme un grand

Eurosport
ParEurosport

Publié 22/09/2008 à 08:45 GMT+2

En deux ans, Alberto Contador aura réussi à se hisser parmi les plus grands. Deux saisons pour remporter les trois plus grandes courses cyclistes au monde, dont deux dès sa première participation. Il rejoint dans l'histoire Jacques Anquetil, Felice Gimond

JACQUES ANQUETIL (France)
Tour: 1957, 1961, 1962, 1963, 1964Giro: 1960, 1964Vuelta: 1963
Il fut le premier dans l'histoire du cyclisme à être sacré roi de France, d'Italie et d'Espagne. Sa première victoire, dans le Tour de France 1957, Anquetil la doit à un coup de pouce du destin. Louison Bobet et Raphaël Geminiani ont décliné leur sélection et obligent l'équipe de France à faire appel à la jeune génération. Le Normand se satisfait de cette édition peu montagneuse et fait la loi dans les plaines. Après un coup de moins bien dans l'Aubisque, il assoit sa victoire dans le contre-la-montre de Libourne.
Deux ans plus tard, il s'en faut de peu que sa première italienne soit couronnée de succès. Le Rouennais passe sept jours en rose et croit tenir sa victoire à deux jours de l'arrivée, mais il cède face au Luxembourgeois Charly Gaul. En 1960, il débute sa série d'un succès par an dans les grands Tours. Le Giro inaugure la série pour le premier de ses deux sacres italiens avant d'enchaîner quatre Grandes Boucles. Au milieu de tout cela, il manque alors la Vuelta. Tout avait été fait lors l'édition 1962 pour que le plus grand champion de l'époque s'impose. Pour abattre Maître Jacques, il n'y avait alors que la maladie. Victime d'une gastro-entérite, il résiste avant de devoir abandonner. L'année suivante, Anquetil a 29 ans et revient pour tout écraser. Il endosse le maillot amarillo d'un bout à l'autre d'une épreuve tracée pour lui. Les Boucles sont alors bouclées par un seul et même coureur pour la toute première fois.
FELICE GIMONDI (Italie)Tour: 1965Giro: 1967, 1969, 1976Vuelta: 1968
Quel aurait été le palmarès de l'impétueux Italien sans un rival de taille durant la majeure partie de sa carrière, Eddy Merckx? Nul ne le saura jamais, mais Gimondi a néanmoins accroché les plus belles courses. Un homme avait mesuré très tôt le potentiel du Bergamasque: Jacques Anquetil. "Ce gamin m'a fortement impressionné au GP de Forli. Je joue Gimondi sur le podium à Paris", annonce-t-il avant le départ du Tour de France 1965. Au terme d'un duel épique avec Raymond Poulidor, grand favori en l'absence d'Anquetil, le gamin de 22 ans monte sur la plus haute marche pour sa toute première participation, mais aussi sa seule.
Deux ans plus tard, devant ses Tifosi, Gimondi met le Tour d'Italie à sa botte, à sa 3e tentative. En 1968, il choisit d'enchaîner la Vuelta et le Giro. Le Phénix terminera 3e sur ses terres, derrière Eddy Merckx, grand absent une semaine plus tard en Espagne. Gimondi en profite alors pour s'aligner victorieusement au départ, pour sa première et dernière participation ibérique. A 26 ans, il rejoint Anquetil dans la légende avant d'ajouter deux Giros à son palmarès.
EDDY MERCKX (Belgique)
Giro: 1968, 1970, 1972, 1973, 1974Tour: 1969, 1970, 1971, 1972, 1974Vuelta: 1973
Il aura fallu cinq ans au grand Eddy pour collecter les trois grands tours. Car longtemps, il se refusa au Tour d'Espagne. Il n'y participera qu'une seule fois, en 1973, mais pour venir y rafler le seul grand titre qui lui manquait encore. Avant d'arriver en Espagne, le Belge a quasiment tout gagné sur un vélo. En 1967, deux ans après ses débuts professionnels, Merckx s'attaque aux courses de trois semaines. Il bouclera son premier Giro à la 8e place pour revenir l'année suivante en vainqueur, sous le maillot italien de Faema. L'Italie conquise, il veut s'attaquer à la France. L'année suivante, le Cannibale rêve de doubler Giro-Tour de France.
Cela commence par un coup de tonnerre et une exclusion du Tour d'Italie pour suspicion de dopage alors qu'il en était largement leader. La suspension d'un mois qui lui est infligée est synonyme de non-participation à la Grande Boucle, son grand objectif de l'année. Au prix d'une importante campagne de soutien, la Fédération internationale finit par blanchir le Bruxellois qui avale tout sur son passage: maillots jaune, vert, blanc du combiné et à pois, et un dauphin, Roger Pingeon repoussé à 18 minutes. S'il avait alors existé, le classement du meilleur jeune aurait également été pour lui... Ce sera le début de l'outrageante domination de Merckx sur les routes de France, avec quatre autres victoires en cinq ans. Pour le doublé franco-italien, il prendra sa revanche l'année suivante, puis en 1972 et 1974 (année où il s'offre aussi le titre mondial).
BERNARD HINAULT (France)
Vuelta: 1978, 1983Tour: 1978, 1979, 1981, 1982, 1985Giro: 1980, 1982, 1985
1978 est son année. Annoncé comme l'héritier de Merckx, Bernard Hinault débute sur les courses de trois semaines par la Vuelta qu'il s'adjuge facilement. La meilleure préparation pour son été hexagonal. Raymond Poulidor, Eddy Merckx et Luis Ocana ont tiré leur révérence lorsque le Blaireau fait ses débuts sur le Tour de France, tout auréolé de son titre de champion de France. Son plus grand rival est un autre Bernard, Thévenet, mais les Pyrénées auront raison de ce dernier. Le Breton frappe les esprits lors du premier contre-la-montre de Saint-Emilion. Il doublera la mise à deux jours de l'arrivée lors du chrono de Nancy, filant vers la première de ces cinq victoires dans le Tour.
A 24 ans, il compte déjà deux grandes épreuves. Il lui faudra tout juste trois saisons pour compléter le triplé. La Vuelta déjà en poche et se disputant alors en avril, il décide en 1980 de privilégier le Tour d'Italie. Pari gagnant et rêve de doublé franco-italien comme Merckx et Anquetil avant lui. Blessé au genou, il doit quitter le Tour de France alors qu'il en était leader. Le doublé est repoussé de deux et cinq ans. Il se consolera cette année-là avec le titre mondial, et devient l'égal, excusez de peu, de Gimondi et Merckx, les seuls à compter les trois tours et le championnat du monde à leur compteur.
ALBERTO CONTADOR (Espagne)
Tour: 2007Giro: 2008 Vuelta: 2008
Il aura finalement été le plus rapide des cinq à réaliser le grand chelem. Lorsqu'il arrive sur le Tour de France 2007 sous le maillot de la Discovery Channel, beaucoup annoncent déjà un futur grand, mais peut-être pas encore le nouveau maître des courses de trois semaines. Le favori se nomme alors Michael Rasmussen. L'Espagnol va profiter du départ de ce dernier, pour une sombre histoire de mystérieuse préparation, pour signer sa première grande victoire. Une revanche pour celui dont la carrière faillit s'arrêter en 2004 après une rupture d'anévrisme.
En 2008, il rejoint l'équipe Astana rebâtie sur les cendres de la Discovery et premier coup de tonnerre: la formation est écartée du Tour de France, malgré la présence du vainqueur sortant. Peu importe, il s'aligne finalement au départ du Giro, au tout dernier moment. Malmené en montagne par Riccardo Ricco et Emanuele Sella notamment, il résiste jusqu'à Milan et repart en rose. Près de quatre mois plus tard, c'est en grand favori qu'il s'attaque au Tour d'Espagne. Jamais personne n'aura semblé en mesure de le faire vaciller et c'est logiquement qu'il entre dans l'histoire, à 26 ans, le même âge que Gimondi et Hinault, mais avant Merckx (28 ans) et Anquetil (29 ans). Comme le Belge, il réussit le doublé Giro-Vuelta la même année. Il ne lui reste plus qu'à remporter le titre mondial pour entrer dans un cercle encore plus restreint.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité