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Nibali voit grand
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Publié 11/08/2010 à 19:14 GMT+2
Après avoir fait l'impasse sur le Tour de France, Vincenzo Nibali espère réussir une grosse fin de saison. A commencer par le Tour d'Espagne, pour lequel le jeune Italien de l'équipe Liquigas nourrit à l'évidence quelques ambitions. Sa 3e place sur le Giro a décuplé sa confiance.
2010 Giro Vincenzo Nibali Liquigas
Crédit: Reuters
Pour certains, la saison est finie. Pour lui, elle recommence. Troisième du Tour d'Italie au mois de mai, pas si loin de son leader et vainqueur final, Ivan Basso, Vincenzo Nibali repart à l'abordage avec un sacré appétit. Dans sa ligne de mire, les Championnats du monde en Australie et, avant cela, le Tour d'Espagne. Dans les deux cas, l'italien n'a pas l'intention de faire de la figuration. Mais s'il pourrait jouer les équipiers de luxe en Australie, en Espagne, le patron, ce sera lui et personne d'autre.
Autant il était arrivé sur le Giro à l'improviste, pour remplacer au pied levé Franco Pellizotti, interdit de départ, autant il aborde la Vuelta d'une toute autre manière. "Je vais courir la Vuelta en tant que leader, explique-t-il dans les colonnes de la Gazzetta dello Sport. J'aurais la même attitude et la même détermination que d'habitude, mais des responsabilités différentes." Lors du Giro, il n'avait pas entravé le désir de victoire d'Ivan Basso. "Je n'ai pas de souci avec ça. J'ai des rapports différents avec Basso que Pellizotti. Pellizotti aurait voulu être leader. Ils ont le même âge. Je suis plus jeune. J'écoute beaucoup ce que me dit Basso. Avec Pellizotti, ça aurait été un Giro différent." Basso n'a sans doute pas perdu au change.
"J'aimerai laisser mon empreinte en Espagne"
Cette fois, Nibali sera le patron. Pour la première fois de sa carrière, il aborde un grand Tour avec un statut de leader incontestable et toute une équipe derrière lui. "J'aimerai laisser mon empreinte en Espagne", dit-il. Une manière claire d'annoncer la couleur. Si le Sicilien parle ainsi, c'est sans doute parce qu'il se sent plus fort depuis sa troisième place sur le dernier Giro. "Oui, le Giro m'a donné une grande confiance en moi", avoue-t-il. Une manière, aussi, de prouver à ses détracteurs qu'il a bien l'étoffe d'un coureur de grand tour. "C'est ma revanche sur tous ceux qui n'ont pas cru en moi par le passé et ils étaient nombreux", rappelle Nibali. Aujourd'hui, l'Italie croit en Nibali et Nibali croit en lui.
Troisième du Tour de Burgos la semaine dernière, l'Italien va maintenant peaufiner sa préparation en participant à la Coppa Agostini, aux Trois Vallées Varésines puis au Trophée Melinda avant de retourner en Espagne, fin août. 7e du Tour de France 2009, 3e du Giro 2010, il veut aller plus haut cette fois. Il aurait peut-être pu franchir un cap en juillet, sur le Tour, mais en accord avec son équipe, Nibali a préféré opter pour la Vuelta. "J'aurais aimé voir où j'en étais par rapport à Andy Schleck, reprend-il, car nous sommes de la même génération. Mais on verra ça en 2011."
Avant 2011, il y aura donc la Vuelta. Et les Championnats du monde. Contrairement à d'autres, le Tour d'Espagne ne lui servira pas de simple préparation. Il veut jouer le coup à fond, pour ne rien regretter. Ensuite, il pensera aux Mondiaux. "Quand j'en avais parlé avec Franco Ballerini, il m'avait dit que le parcours était plus dur que ce qu'on avait pu dire au début. Et je crois que Paolo Bettini pense la même chose. Alors ça peut être bon pour moi", juge Nibali. Mais là, comme sur le Giro, il serait prêt à se sacrifier pour un autre. Général ou lieutenant, il se sent prêt à tout assumer.
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