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Rodriguez, le jour sans

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 06/09/2012 à 01:26 GMT+2

Au lendemain de la journée de repos, Joaquim Rodriguez a connu son premier coup de moins bien sur la Vuelta 2012. Au plus mauvais moment. Un coup de bambou administré par un Alberto Contador au sommet de son art. De quoi faire cauchemarder le coureur Katusha.

Vuelta 2012 joaquim rodriguez katusha

Crédit: Other Agency

En une seule étape, Alberto Contador aura réussi à repousser la concurrence plus loin que ne l'avait réussi Joaquim Rodriguez en douze, depuis sa prise de pouvoir au soir de la 4e étape à Valdezcaray. Et le spectre du dernier Tour d'Italie refait son apparition dans la tête du Catalan. "Je suis triste car j'ai sûrement perdu la Vuelta," a lâché à l'arrivée, mercredi, le dauphin de Ryder Hesjedal sur le Giro 2012. En Italie, Purito s'était fait délester du maillot rose à la dernière journée. Là, il cède le maillot rouge à quatre jours de l'arrivée.
Rodriguez sans soutien
Jusque-là, Rodriguez avait eu de bonnes raisons de croire en son étoile. Dans toutes les arrivées en côte ou en altitude, il avait pris le dessus sur Contador, répondant aux attaques incessantes de celui-ci pour mieux venir le cueillir à l'arrivée, bonifications en prime. Mais c'était systématiquement dans les derniers kilomètres de l'étape. Cette fois, dans la montée de la Collada La Hoz (2e cat.), le coureur Katusha ne l'a pas vraiment vu venir. Ou n'a pas vouloir y croire. "Quand j'ai vu sortir Contador, j'ai pensé: 'il veut m'exploser avant le sommet du col'. Mais je n'avais pas imaginé le désastre qui se préparait, déplore l'ancien maillot rouge. J’ai même imaginé que ça allait s’arranger avec l’aide des coureurs de Movistar. Mais ce n’est pas arrivé."
Il faut dire qu'il restait une longue descente suivie de la montée vers Fuente Dé (2e cat.), avec des pourcentages plus favorables à Purito qu'à Contador. Et au vu des derniers séjours en montagne, celui-ci pouvait espérer combler son retard. Mais les secondes, puis les minutes se sont accumulées. "Je suis passé par tous les états durant les 50 derniers kilomètres", concède-t-il.
Incapable de réagir à l'assaut de Contador, il a tenté de partir en compagnie d'Alejandro Valverde. Mais jamais le Murcien ne l'a relayé, lui rendant d'une certaine façon la monnaie de sa pièce après la bordure de Valdezcaray où la Katusha avait accéléré et les relais non pris en montagne quand il tentait de distancer Froome. “Quand Contador a attaqué dans le Collado La Hoz, je suis resté dans la roue de Purito, explique Valverde. Nous faisions, lui et moi, une course différente. La mienne consistait à distancer Froome et j’ai joué ma carte. Je suis désolé pour Purito, mais c’est la course." Progressivement privé de ses équipiers, Navarro et consorts ayant sauté sur l'accélération du Pistolero ou disparu petit à petit par la suite jusqu'à Losada le dernier à rendre les armes, sans soutien apporté par d'autres équipes quand Contador a trouvé la roue bienveillante de Tiralongo (Astana), Rodriguez a dû se rendre à la raison. "Je ne m'attendais pas à ça !, reconnaît le Barcelonais philosophe. C’est pourquoi nous sommes là aussi : parfois on gagne, parfois c’est impossible. Mais c’est le cyclisme."
"Je ne vais pas bien dormir"
Sur le podium où il était venu récupérer le maillot blanc du combiné et le vert du classement par points, Rodriguez avait le visage inhabituellement fermé de celui qui ne comprend pas comment le ciel a pu soudainement lui tomber dessus. "Cette étape de Fuente Dé va entrer dans l’histoire et je suis fier d’y avoir participé", confie un Purito, grand perdant du jour, mais capable de savoir reconnaître la supériorité de son rival. "L'étape a été spectaculaire. Alberto peut faire ça à n'importe quel moment. Il était dans une forme inattendue et il a démontré qu’il était le plus fort et son équipe également. Il faut l'en féliciter".
Avec encore la terrible Bola del Mundo samedi, Rodriguez veut y croire, même s'il sait que ce sera dur de décramponner un Contador remonté comme une pendule et boosté par ce premier succès depuis son retour de suspension. La démonstration du Pistolero va rester dans un coin de sa tête. Le numéro de Valverde par la suite, qui le planta sur la chaussée pour partir grappiller de précieuses secondes, aura un goût tout aussi amer. Rodriguez pointe désormais au troisième rang du classement général, à 2'28" de Contador, écart maximal entre les deux hommes et pour une fois pas à son avantage. Alors, il en tire la première conclusion qui s'impose : "Ce soir, c’est sûr, je ne vais pas bien dormir !".
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