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Tour d'Espagne 2014 : Méfiez-vous du Contador qui dort

Julien Chesnais

Publié 24/08/2014 à 00:22 GMT+2

Blessé dans la chair et dans l'âme lors du Tour de France, Alberto Contador est de retour sur la Vuelta. Remis de sa micro-fracture du tibia, l'Espagnol manque néanmoins d'entraînement pour pouvoir prétendre à jouer les tous premiers rôles sur ce Tour d'Espagne qu'il a remporté deux fois. Mais on l'imagine mal rester sage au milieu du peloton pendant trois semaines. Ça ne colle pas au personnage.

Alberto Contador à la veille du départ du Tour 2014

Crédit: AFP

"Si on m’avait dit ça il y a trois semaines. Je ne l’aurais pas cru.". Participer à la Vuelta sonne déjà comme une victoire pour Alberto Contador (Tinkoff-Saxo). L’Espagnol revient de loin. On ne donnait pas cher de ses chances il y a trente-neuf jours lorsque son Tour de France s'était terminé dans la brume des Vosges, le tibia partiellement fracturé. Une blessure qui aurait été synonyme de fin de saison pour beaucoup. Mais pas pour Contador.
La perspective de disputer le Tour d’Espagne, devant son public, l’a conduit à tenter ce retour express, presque insensé. Pari réussi. Après dix jours de repos complet, suivis d’une nouvelle opération fin juillet pour nettoyer sa plaie, le Madrilène a remis la machine en route début août. Sa blessure est guérie. Il n’a plus mal. Ne reste plus qu’à retrouver la forme.
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Alberto Contador, à Lugano le 14 août 2014

Crédit: AFP

Le contre-la-montre par équipes de samedi a fait figure de reprise pour l’Espagnol, apparu affûté. Pour un coureur en manque de rythme, Contador a même plutôt rassuré en prenant ses relais comme tout le monde. Mais c'est bien évidemment insuffisant pour lever les doutes sur son état de forme. "Je ne me suis pas entraîné comme d’habitude pour un Grand Tour. Physiquement, mon niveau est une inconnue", glissait avant le grand départ le leader d’une Tinkoff-Saxo assez pâle et peu armée pour supporter un vainqueur potentiel de grand tour. En l’absence de Kreuziger, Majka, Rogers ou Roche, sa garde rapprochée est constituée de Chris Anker Sorensen, Jesus Hernandez et Sergio Paulinho. Pas du très haut de gamme.
Pour la première fois de sa carrière – excepté peut-être son premier grand tour, le Tour de France 2005 - Contador, 31 ans, s’aligne sur une course de trois semaines sans viser la victoire finale. " Sincèrement, je ne pense pas avoir la condition pour me battre pour le classement général" avoue-t-il sans mal. D’autant que la concurrence est du genre XXL sur cette Vuelta, avec la présence de Chris Froome, Nairo Quintana ou Joaquim Rodriguez. Des coureurs affûtés, taillés pour remporter le maillot à rouge dans trois semaines à Saint-Jacques de Compostelle.

Il verra "jour après jour"

S’il préfère "voir jour après jour", le double vainqueur de la Vuelta (2008 et 2012) n’a pas non plus tiré un trait définitif sur le général. Les premières étapes sont épargnées par la montagne et doivent lui permettre de retrouver sa grinta. Le temps joue pour lui. "Le premier contre-la-montre lors de la 10e étape sera notre premier vrai test et d'ici là, j’aurai vu comment les jambes iront. Mais je ne serai pas sur les freins." En clair : il tentera de courber l’échine sans rompre. En attendant des jours meilleurs. Et s’il explose au décollage, "le Condor" se muera avec plaisir en chasseur d’étapes : "on adaptera la stratégie".
Délesté du général, Contador pourrait bien profiter d’une liberté qu’il n’a que rarement goûté au cours de sa carrière. Contador en électron libre, dynamiteur de tous les instants et terreur des échappées... on en salive d’avance. "Je suis très motivé" prévient-t-il. Beaucoup d'inconnues entourent Contador, sur cette Vuelta. Mais soyons sûre d'une chose : à la bataille ou non pour le maillot rouge, Il sera là pour assurer le spectacle.
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