Dumoulin fait mieux que résister à Aru : il accentue son avance

Comme souvent sur la Vuelta, on ne s'est pas ennuyé dans le final. Même si cette fois, il a eu lieu en deux temps. Présent dans la prévisible bonne échappée du jour, Alexis Gougeard (AG2R) s'est extirpé du groupe de tête au pied de l'Alto La Panamera, pour aller remporter en solitaire cette 19e étape du Tour d'Espagne. Une journée qui aura également vu Tom Dumoulin (Giant-Alpecin) conserver son maillot rouge de leader et même le conforter. Le Néerlandais a profité des pavés présents dans le dernier kilomètre pour mettre à mal Fabio Aru (Astana) et le repousser à 6'' au général.

On le savait, le final convenait plus à un homme fort qu'à un grimpeur comme Aru. Et on pouvait se douter que Dumoulin allait profiter de la dernière étape qui lui était favorable pour tenter de reprendre du temps à ses adversaires. Il faut dire qu'à se tirer dans les pattes, ses poursuivants lui ont bien facilité la tâche. Surtout Astana et Tinkoff-Saxo. La Movistar a bien tenté de mettre en difficulté Tom Dumoulin. D'abord en demandant à Visconti de faire exploser le peloton, réduit très vite à une quinzaine de coureurs et où Dumoulin n'avait plus qu'un seul équipier (Craddock). Puis c'est Alejandro Valverde, très fort encore aujourd'hui, qui a essayé à plusieurs reprises de sortir. Trois fois, Tinkoff-Saxo a roulé derrière lui. Comme pour protéger la 4e place de Majka ? Ce serait petit. Mais si c'est le cas, Dumoulin n'a vraiment pas de souci à se faire, il a trouvé sept nouveaux équipiers. Et bien plus efficace en montagne.

Et quand le Murcien a finalement réussi à sortir sur le plat, il est arrivé au pied du mur pavé d'Avila avec trop d'avance pour résister à l'accélération des Giant-Alpecin. Revenu en nombre dans la descente, les coéquipiers de Dumoulin ont fait exploser les leaders dès les premiers mètres pavés et lorsque le maillot rouge a produit son effort, on a compris qu'Aru allait perdre du temps. 3 secondes au final. C'est peu, mais ça double son retard au général. Une troisième place d'étape ne lui suffit plus désormais. Et ça confirme la tendance des derniers jours. En cette fin de Vuelta, le plus fort, c'est bien Dumoulin. Et on voit mal Aru réussir à le distancer dans la Sierra de Madrid.

Loin de tous ces combats entre grands d'Espagne, Alexis Gougeard (AG2R) s'est offert la plus belle victoire d'étape de sa carrière. Et, comme souvent, il y a mis la manière. Présent dans la grande échappée du jour qui a vu le jour dès le km 5, le Français est sorti en solitaire au pied de l'Alto La Panamera, à 30 km de l'arrivée. Surpuissant, le Tricolore n'a longtemps eu qu'une vingtaine de secondes d'avance sur le quatuor Amador-Moinard-Monfort-Machado. C'était avant les pavés d'Avila, où le Français s'est envolé, offrant du même coup à AG2R La Mondiale sa troisième victoire sur un Grand Tour cette année, après Vuillermoz et Bardet sur le Tour de France. La première sur la Vuelta depuis 2006 et le succès de José Luis Arrieta à Ciudad Real. C'était lors de la 19e étape, déjà.