La victoire et un rapproché au général, Rodriguez a vécu un dimanche parfait

Il aura donc fallu attendre la 15e étape pour voir la Katusha lever les bras sur le Tour d’Espagne. Toujours en deuxième rideau depuis le départ, Joaquim Rodriguez s’est, cette fois, montré le plus fort à Sotres Cabrales où les forts pourcentages lui ont permis de distancer tous ses adversaires dans la course à la victoire finale. Cinquième de l’étape, Fabio Aru (Astana) a conservé sa tunique rouge de leader mais a tremblé. A six jours de l’arrivée, le voilà avec seulement une seconde d’avance sur l’Espagnol. Et avec encore un peu plus de doutes.

Sur la Vuelta, la vérité d’un jour est rarement celle du lendemain. Surtout cette année. Mais pour Fabio Aru, ce triptyque asturien passe pour le moment très difficilement. Il pourrait même être indigeste lundi si l’Italien venait à afficher les mêmes difficultés que ces deux derniers jours. Vers Sotres Cabrales, le leader de ce Tour d’Espagne a souvent vagué en vingtième position et, même lorsque le rythme s’est accéléré, on a souvent vu le maillot rouge bien caché. Presque trop. Mais il faut avouer que la force collective dégagée par Astana le lui a permis. Que ce soit sur la première attaque de Quintana, sur le travail de sape des Movistar ou sur l’accélération de Nieve.

Mais dans le dernier kilomètre, la vraie bagarre a fait rage et il n’était alors plus question de laisser bouger. Depuis le départ et la poursuite constante des Movistar derrière l’échappée, on avait compris que la victoire se jouerait entre les leaders. Et qu’Aru aurait du travail. Surtout que, comme à l’habitude, c’est Joaquim Rodriguez (Katusha) en personne - le dauphin de l’Italien au général - qui est sorti sous la flamme rouge. L’Espagnol de 36 ans a de suite fait le trou avec les autres favoris et ni Quintana (Movistar), un temps dans la roue, ni Fabio Aru, qui a tout donné pour boucher le trou, ne sont rentrés. C’est même Rafal Majka (Tinkoff-Saxo) qui a semblé le plus fort derrière. Derrière seulement. Car le plus fort aujourd’hui, c’était bien Joaquim Rodriguez.

Vainqueur de sa dixième étape sur le Tour d’Espagne (en douze participations), le Catalan de la Katusha a profité des bonifications pour se rapprocher du maillot rouge de Fabio Aru, arrivé avec 15’’ de retard à Sotres Cabrales. Quelques mètres seulement devant un Tom Dumoulin (Giant-Alpecin) très vite en difficulté mais qui a su rester compact dans le final pour ne perdre que 36’’ sur Aru et 51’’ sur Rodriguez. A six jours de Madrid, le voilà désormais quatrième du général, à 1’25’’ d’Aru. Loin d’avoir perdu toute chance de gagner cette Vuelta, alors qu’on lui promettait l’enfer. Globalement, personne n’a encore dit adieu à ses ambitions. Ils sont encore neuf sous la barre des trois minutes au classement général. Et dans ce Tour d’Espagne, rien ne semble impossible.