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Nibali, Froome, Quintana, Valverde... Pour les héros de juillet, cette Vuelta vire au fiasco

Julien Chesnais

Mis à jour 03/09/2015 à 11:09 GMT+2

VUELTA 2015 - Après la 11e étape en territoire andorran, le Tour d'Espagne a pris une tournure inattendue. Les quatre grands favoris au départ (Nibali, Froome, Quintana, Valverde) sont soit hors-jeu soit loin de leur meilleur niveau. La victoire finale semble ainsi ouverte à un outsider.

Nairo Quintana, Chris Froome et Alejandro Valverde

Crédit: Eurosport

Ça devait être la Vuelta du siècle. Mais à mi-parcours, c'est plutôt celle des flops. Au départ du Tour d'Espagne, tous les plus grands spécialistes des courses par étapes, hormis Alberto Contador, normalement éreinté après avoir doublé Tour et Giro, étaient réunis, donnant à l'épreuve ibérique une envergure qu'on lui a rarement prêtée. Sinon jamais. Un mois après avoir brillé en juillet, les quatre premiers du Tour de France (Chris Froome, Nairo Quintana, Alejandro Valverde et Vincenzo Nibali) se retrouvaient en effet alignés pour en découdre à nouveau. Très, très alléchant.
Mais dès la deuxième étape, ce quatuor majestueux n'était plus qu'un trio. Pour s'être accroché à la voiture de son directeur sportif, Nibali a dû plier bagage. Ballot. Mais mérité. Mais c'est ce mercredi, lors de la 11e étape en territoire andorran, au lendemain de la première journée de repos, que le grand ménage est intervenu. Et violent le ménage.

Il a tout perdu : Chris Froome

Victime d'une chute dès le départ de cette journée au dénivelé monstrueux (5000m positif condensés en 138km), Froome a traîné sa misère toute la journée et a abandonné le lendemain. Voilà pour le bilan. Mercredi, le Britannique avait été irrémédiablement lâché suite à l'accélération des Astana, dans le terrible Collada de la Gallina. Au sommet, à 40 kilomètres de l'arrivée, il avait même déjà lâché plus de trois minutes sur le groupe maillot rouge. Jeudi, il a préféré mettre la flèche.
On retiendra tout de même son abnégation. Le rêve de doublé Tour-Vuelta envolé, il aurait pu finir en roue libre. Voire abandonner. Mais non. Il a alors fait preuve d'une abnégation remarquable pour un vainqueur sortant du Tour. Se battant jusqu'au bout, comme le ferait un prétendant au top 10, Froome a franchi la ligne en 32e position, 8'41''après le vainqueur du jour, avant de s'écrouler, exténué, derrière la voiture de son directeur sportif. A bout de forces et victime d'une fracture à un pied, le Britannique est rentré chez lui.

Ils ont donné des signes de faiblesse : Quintana et Valverde

Les deux compères de la Movistar ont eux aussi connu une mauvaise journée. Méconnaissable, le Colombien a sombré au fur et à mesure de l'ascension finale, incapable de suivre Tom Dumoulin par exemple, pour finir 14e de l'étape à près de trois minutes d'Aru. Une vraie déconvenue. 9e du général, il compte 3'07'' de retard sur l'Italien. À 25 ans, jamais il n'avait encore doublé deux Grands tours d'affilée. Il le paye sans doute.
6e du général à 1'52'', Valverde est, des héros de juillet, celui qui s'en est le mieux tiré. Mais le Murcien de 35 ans a montré des signes de faiblesses inquiétant, finissant même hors du top 10 de l'étape (12e à 3'04'').
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Alejandro Valverde et Nairo Quintana, un duo de choc qui déçoit sur le Tour d'Espagne 2015

Crédit: Panoramic

Aru, Rodriguez, Dumoulin.. À eux d'en profiter

Ils semblent au moins trois à pouvoir profiter de cette déconvenue massive des cadors, à laquelle il faut ajouter l'abandon sur chute de Tejay Van Garderen (BMC). Tous sont en quête d'un premier succès en Grand Tour.
  • Fabio Aru (Astana ), nouveau leader du général :
Le plus fort mercredi, c'était lui. Et d'assez loin. Dans l'ascension finale de Cortals d'Encamp, l'Italien de 25 ans a écœuré la concurrence pour prendre le maillot rouge. Déjà monté deux fois sur le podium du Giro (3e en 2014 et 2e cette année), le Sarde est frais après sa coupure de début d'été. Et il peut compter sur une équipe qui lui est entièrement dévouée après le retrait de Nibali.
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Fabio Aru (Astana) sur la 11e étape de la Vuelta 2015

Crédit: AFP

  • Joaquim Rodriguez (Katusha), 2e à 27'' :
L'Espagnol a peut-être devant lui une opportunité qu'il n'espérait plus à 36 ans. 2e du général à 27 secondes, "Purito, fort de quatre podiums en Grand Tour, sort d'un Tour de France mitigé, avec deux victoires d'étape mais une incapacité à se mêler dans la lutte du général. Il a depuis retrouvé sa grande forme. Mais le contre-la-montre de Burgos ne lui sera pas favorable.
  • Tom Dumoulin (Giant-Alpecin), 3e à 30'' :
Malgré la perte de son maillot rouge, le Néerlandais de 24 ans a passé avec succès ce premier test en haute-montagne. On sait désormais qu'il est un candidat crédible à la victoire. Bronzé lors des derniers championnats du monde de chrono, il pourrait profiter des 39 kilomètres d'effort solitaire mardi prochain pour reprendre son maillot rouge.
Mais il faut aussi ajouter Rafal Majka (Tinkoff-Saxo), Esteban Chaves (Orica - Green Edge), Daniel Moreno (Katusha) et Mikel Nieve (Sky) à cette liste de candidats crédibles. Tous sont à moins de deux minutes au général. Et dans cette Vuelta qui semble s'ouvrir jour après jour, on aurait bien tort de les écarter.
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