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Armstrong dans les temps

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ParEurosport

Publié 02/06/2009 à 10:45 GMT+2

Arrivé à Venise totalement à court de préparation, Lance Armstrong a souffert sur le Giro. Mais c'est exactement ce que l'Américain cherchait. 12e du classement final, il suit son tableau de marche. Il faudra compter avec lui sur le Tour de France. De là à y jouer la gagne?

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Crédit: Eurosport

Mais où va-t-il chercher tout ça? Quasiment quatre années après sa dernière course de trois semaines, et moins de deux mois après une fracture de la clavicule, Lance Armstrong a réussi à finir le Tour d'Italie à la 12e place. Une performance exceptionnelle pour un coureur de bientôt 38 ans, totalement à court de préparation. D'autant que ce Giro n'était pas un Giro au rabais. Ce fut même le plus rapide de l'histoire et un des plus montagneux de ces dernières années, avec de la bagarre tous les jours.
S'il n'a jamais été en mesure de se mêler à la lutte pour le maillot rose, l'Américain a gagné son pari. Il s'est montré compétitif. Logiquement, il a souffert dans les premières étapes du Giro. Il s'est accroché, dans le contre-la-montre par équipes d'ouverture puis dans les Dolomites, pour rester à un niveau honorable, mais à distance des premiers. Dans la seconde moitié de l'épreuve, Armstrong s'est transformé en équipier de luxe pour son compatriote Levi Leipheimer, lequel est toutefois redescendu du podium convoité par l'équipe Astana. Il n'est passé à l'attaque qu'une seule fois, dans la montée du Blockhaus, sans parvenir à accompagner le futur vainqueur de cette 17e étape, l'Italien Franco Pellizotti. Mais, à aucun moment, il ne s'est effondré. Le septuple vainqueur du Tour a tenu son rang dignement.
"Une force mentale incroyable"
Chez Astana, de l'avis de tous, le test est probant. " Franchement, il m'a épaté, souligne le directeur sportif Alain Gallopin. Lance, c'est quelqu'un qui possède une force mentale incroyable. Il faut travailler avec lui pour le mesurer. Il a une motivation de cadet." Armstrong a aussi profité de ses trois semaines pour dompter ses peurs. Après trois années loin des pelotons, il doit réapprendre à courir avec les autres. Sa chute sur le Tour de Castille et Leon l'a rendu plus craintif encore, surtout dans ce Giro extrêmement périlleux certains jours. Dans ses messages quotidiens sur la plateforme Twitter, il s'est plaint à maintes reprises des risques excessifs des premières étapes. Il a chuté aussi à deux jours de l'arrivée. Mais sans gravité. Mais pour Alain Gallopin, le Texan a peu çà peu surmonté son appréhension. "Lors du contre-la-montre de Cinque Terre, il a fait le troisième temps de la première descente. Ca veut dire beaucoup de choses", juge-t-il.
A tous points de vue, l'expérience du Giro aura donc été profitable à Lance Armstrong, qui est sans doute vraiment redevenu un coureur lors de ces trois dernières semaines. Désormais, il est prêt pour le Tour, qui demeure la finalité sportive de son comeback. "Dans la perspective du Tour, Lance a atteint le niveau qu'il espérait ", estime Johan Bruyneel, manager d'Astana, qui connait L.A. mieux que personne pour l'avoir dirigé lors de ses sept victoires de juillet. Reste à savoir quelle ambition il peut nourrir. Certes, il sera probablement plus compétitif en France qu'l ne l'était en Italie. Mais le niveau sera également, beaucoup plus relevé. Entre Alberto Contador, son coéquipier, invaincu sur les trios derniers grands tours qu'il a disputés, Cadel Evans, les frères Andy et Frank Schleck, sans oublier Denis Menchov ou Carlos Sastre, qui n'était pas lui non plus à 100%.
Face à une telle concurrence, est-il raisonnable d'envisager une huitième victoire d'Armstrong sur les Champs-Elysées. Dans le peloton, les avis divergent. Pour Roberto Damiani directeur sportif de Silence-Lotto sur le Tour d'Italie, rien n'est impossible. "Sa 12e place dans un Giro de haut niveau le situe au niveau du podium du Tour en juillet. Sur un podium, il y a trois places, pas seulement la troisième. Je dirais qu'il est l'un des candidats à la victoire. C'est un coureur hors catégorie" D'autres sont beaucoup plus sceptiques, comme Valerio Piva, de la Columbia: "S'il peut finir le Tour dans les dix premiers, ce sera un grand résultat. C'est plus réaliste. A son âge et après un arrêt de trois ans, je ne crois pas qu'il puisse être sur le podium. Pour gagner le Tour, il faut être chaque jour avec les meilleurs." Mais avec un tel animal, on préfère ne jurer de rien...
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