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La nouvelle ère de Menchov

Eurosport
ParEurosport

Publié 01/06/2009 à 18:15 GMT+2

Entre Venise et Rome, Denis Menchov a conquis de haute lutte le maillot rose tant convoité. Reconnu avant ce sacre comme un coureur régulier et consistant, le Russe a franchi un palier sur les routes italiennes. Retour en quatre points sur trois semaines qui ont tout changé.

Un ultime coup de chaud
Denis Menchov aurait pu tout perdre sur la chaussée romaine. Acculé en début d'étape par le départ en trombe de Danilo Di Luca, décidé à tenter le tout pour le tout sur cet ultime contre-la-montre, le Russe a su réagir et contenir les velléités du Killer. En retard au premier pointage intermédiaire, il a ensuite mis à profit les portions planes et rectilignes pour régler définitivement le cas de son adversaire mais alors qu'il semblait parti pour s'imposer aisément, Menchov s'est fait une ultime frayeur. Quelques deux cents mètres après la flamme rouge, il s'est ainsi affaissé de tout son poids. Glissant sur une route au pavé luisant, le double vainqueur de la Vuelta n'a sans doute même pas eu le temps de se faire peur. "Le premier mouvement, c'est de reprendre le vélo. Mais c'était trop risqué. Heureusement, le mécanicien, très professionnel, était déjà là avec une autre machine". A l'arrivée, son exultation contrastait avec son habituelle retenue. Heureux et soulagé d'en avoir fini, le protégé d'Erik Breukink a su gérer à la perfection ce moment critique qui aurait pu tout faire basculer.
Une habile gestion de course
Au départ de Venise, Denis Menchov, qui s'annonçait comme un favori de deuxième plan, avait décidé d'attendre patiemment son heure. Avant le chrono de Riomaggiore, il s'est ainsi fait discret tout en répondant présent quand les circonstances de course l'exigeaient. A l'Alpe di Siusi, il ne s'est d'ailleurs pas privé d'ajuster Danilo Di Luca pour remporter un succès d'étape le créditant de 20 précieuses secondes de bonifications mais c'est dans l'exercice solitaire disputé sur la Riviera Ligure que Menchov a construit son succès final. "Je savais que le contre-la-montre des Cinqueterre serait l'étape la plus importante. Je me suis concentré sur cette étape et tout s'est bien passé", analyse-t-il froidement. Dans la foulée de cette démonstration, il s'est ensuite échiner à ne pas céder un pouce de terrain à son adversaire direct. "Les intérêts des uns et des autres, ont joué en ma faveur", explique celui qui a savamment laissé du champ à Carlos Sastre ou Franco Pellizotti sur lesquels il estimait bénéficier d'une marge suffisante. N'hésitant pas à laisser les baroudeurs se faire la belle, il a su économiser une équipe relativement faible et s'attirer les sympathies de formations qu'il a laissé exister.
Un cap de franchi
Sans porter injure à la Vuelta que Menchov s'est adjugé à deux reprises (2005, 2007), force est de constater que le plateau de ce Giro du centenaire était d'un tout autre acabit que celui que propose habituellement l'épreuve ibérique. En s'imposant à Rome, le Russe a vaincu une adversité dense et tenace. S'il a fait preuve de sa régularité habituelle, le leader de l'équipe Rabobank a démontré qu'il avait franchi un cap physiquement. Bien plus impressionnant en montagne que l'an dernier, Menchov a compensé son déficit d'explosivité par une capacité à maintenir un haut niveau de puissance sur des durées supérieures à celles que peuvent soutenir ses adversaires. Contre-la-montre, le maillot rose de ce Giro du centenaire a également notoirement progressé. A Riomaggiore, il s'est livré à une véritable démonstration, reléguant notamment Levi Leipheimer à 20". A Rome enfin, il n'a pas été loin de remporter une troisième étape sur ce Giro. Sans la pluie et sans sa chute, Menchov aurait sans doute amélioré le chrono de Konovalovas. Une nouvelle preuve, s'il en était besoin, que celui qu'on considérait jusqu'ici comme un solide rouleur fait désormais parti des tous meilleurs spécialistes de l'effort solitaire.
Des ambitions à la hausse
Deux des trois grands tours figurent désormais à son palmarès. Fort de son succès transalpin, Denis Menchov rêve maintenant de faire la passe de trois et ne cache pas qu'il croit en ses chances. "Je sais que je peux gagner le Tour", explique-t-il avec son habituelle placidité avant de pondérer son propos comme effrayé par la perspective du sacre ultime."Je peux le faire, ça fait partie des possibilités", explique ce garçon que le déclassement de Bernhard Kohl a propulsé sur le podium de la dernière Grande Boucle. Comme pour croire en ses chances, celui qui avoue avoir "une grande confiance", explique qu'il est dans ses meilleures années. Au vue de sa démonstration transalpine et de ses nouvelles ambitions, il ne devrait pas être loin de la gagne sur le prochain Tour de France. D'ici là, Menchov va devoir consentir à un impératif de récupération pour être au mieux de sa forme au départ de Monaco. Métamorphosé par son succès italien et motivé par la perspective de la lutte pour le maillot jaune, le Russe ne devrait pas avoir de mal à se remobiliser pour son prochain objectif.
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