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Sastre fait le show

Eurosport
ParEurosport

Publié 26/05/2009 à 05:30 GMT+2

Carlos Sastre (Cervelo) a remporté la 16e étape du Giro lundi au sommet de Monte Petrano. Le Madrilène a attaqué dans la montée finale pour s'imposer en solitaire. Il grimpe ainsi sur le podium au classement général, à 2'19" de Denis Menchov, qui a pris cinq secondes à Danilo Di Luca.

On a souvent reproché à Carlos Sastre de n'être que l'homme d'un rendez-vous, le Tour de France. Deux, à la rigueur, avec la Vuelta, et encore l'Espagnol arrivait-il souvent à bout de souffle sur son tour national. Mais depuis sa victoire dans la Grande Boucle l'année dernière, le Madrilène a un statut à justifier. Il n'était donc pas question de faire de la figuration sur ce Giro, surtout sous les nouvelles couleurs de l'équipe Cervelo, qui dispute le premier grand tour de sa jeune histoire. Alors, sans être au top de sa condition, Sastre avait promis de tenir la route. Il s'était fixé un double objectif: une victoire d'étape en montagne et un podium. En une journée, il a atteint le premier, s'offrant l'étape reine de ce Giro du centenaire, et s'est rapproché du second.
Danilo Di Luca avait bien senti le coup en notant voilà quelques jours la montée en puissance de Sastre en vue de la dernière semaine. Oui, Sastre va de mieux en mieux. Et si l'Espagnol gagne peu, il gagne bien. Sa dernière victoire en course datait du mois de juillet dernier, sur la Grande Boucle, lorsqu'il s'était imposé en solitaire au sommet de l'Alpe-d'Huez. Lundi, il a remis ça à Monte Petrano. Sastre a débordé à moins de 3 kilomètres de la ligne l'Ukrainien Yaroslav Popovych, héros malheureux du jour et dernier rescapé d'une très longue échappée lancée peu après le départ de Pergola. Une échappée de 20 coureurs, où l'on a retrouvé, outre Popovych, Damiano Cunego, Gabriele Bosisio ou Michele Scarponi. Autant de coureurs en quête d'un succès d'étape. Mais si Popovych fut le plus résistant, il a dû, lui aussi, rendre les armes quand la grande bagarre s'est déclenchée.
Leipheimer craque
Une bagarre d'ailleurs un peu tardive. Sur ce parcours très sélectif, qui offrait notamment deux cols de première catégorie avant la dernière montée, il y avait de quoi lancer une offensive d'envergure. Mais, sans doute, aucune équipe n'en avait-elle l'étoffe. Il a donc fallu attendre les 10 derniers kilomètres pour voir la situation se décanter dans le groupe maillot rose. Ivan Basso, comme la veille, a déclenché les hostilités. L'accélération de l'Italien a fait deux victimes principales: son coéquipier chez Liquigas, Franco Pellizotti, et surtout Levi Leipheimer. Troisième du général le matin à seulement 43 secondes de Denis Menchov, l'Américain a craqué. On ne peut pas dire que son équipe lui ait apporté un soutien colossal. Popovych était devant et Lance Armstrong, de plus en plus fringant, a d'abord essayé de suivre les meilleurs. Quand le Texan s'est laissé décrocher pour revenir à la hauteur de Leipheimer, le mal était fait. L'attitude d'Armstrong dans ce final confirme au moins deux choses: il marche de mieux en mieux, et il n'est pas tout à fait à l'aise dans ses habits d'équipier modèle chez Astana.
Chaque jour qui passe conforte aussi un peu plus chacun dans l'idée que Denis Menchov est, de son côté, l'incontestable patron de ce Tour d'Italie. Même isolé, le Russe a parfaitement maîtrisé la situation lundi, avec une facilité et une sérénité évidentes. Une fois Leipheimer éliminé, il ne s'est préoccupé que du seul Danilo Di Luca. Certes, il a laissé filer Carlos Sastre vers la victoire d'étape, mais l'Espagnol, à ce jour, ne constitue pas une menace directe pour le leader de l'équipe Rabobank. Bonifications comprises, celui-ci n'a cédé que 33 secondes à Sastre, lequel reste encore à distance respectable au général. Mieux, dans le dernier kilomètre, c'est lui qui a surgi pour aller chercher la deuxième place devant Di Luca. Dans l'affaire, il reprend cinq secondes au coureur des Abruzzes (quatre par le biais des bonifications, et une de plus sur la ligne). Ce sont donc désormais 39 secondes qui séparent Menchov de Di Luca au général. Si l'on considère que le dernier chrono, dimanche, permettra au Russe d'en grappiller quelques unes supplémentaires, il reste deux étapes (le Blockhaus mercredi et le Vésuve vendredi) à Di Luca pour forcer la décision.
Bien sûr, l'avantage de Menchov reste faible et ne le met à l'abri d'aucune défaillance. Mais il a toutes les cartes en main désormais. Le troisième, Carlos Sastre, étant à 2'19", il n'a quasiment plus qu'un adversaire. Jamais il n'avait semblé si sûr de son fait, même lors de ses deux succès sur la Vuelta et Di Luca a dû ressentir comme une forme d'impuissance lundi. Pour piéger le maillot rose, il faudrait peut-être tenter de partir de plus loin. Ce ne sera pas possible mercredi, puisque l'étape n'est "longue" que de 83 kilomètres. Tout se jouera à nouveau sur une montée sèche. Di Luca va essayer de mettre la journée de repos de mardi à profit pour trouver la clé du problème. Mais cela ressemble de plus en plus à un vrai casse-tête...
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