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ParEurosport

Publié 20/07/2004 à 09:45 GMT+2

Il y a 17 ans, Jean-François Bernard a perdu un Tour de France qu'il pensait avoir gagné lors d'une étape reliant Valréas à Villard-de-Lans, presque identique à celle de mardi. Pour avoir payé, notre consultant connaît donc mieux que personne les pièges d

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Crédit: Eurosport

Jean-François, on parle de l'étape de mardi comme d'une étape piège. Est-ce aussi votre avis ?
On va finir à Villard-de-Lans, avec un long faux plat qui arrive des les Gorges. C'est toujours intéressant. Il se passe toujours quelque chose, même si ce n'est pas particulièrement difficile. Il va y avoir des moments de tension. C'est vraiment une étape piégeuse, sur un terrain idéal pour tenter un truc, comme un coup de loin qui sèmerait la pagaille dans le peloton.
Vous connaissez les cols qui vont être empruntés mardi ?
Je ne les connais pas tous en détail. Mais toutes les ascensions se ressemblent dans le Vercors. Ce n'est jamais très long, mais les pourcentages sont assez intéressants. C'est difficile, car les routes sont souvent étroites, sans oublier les descentes, sinueuses et très techniques. C'est là que se situe le piège. A partir du moment où quelqu'un prend 200-300m d'avance sur ces routes là, il n'est plus visible par le peloton. Tous ces éléments font qu'il peut se passer beaucoup de choses.
Armstrong pourrait donc enfin être attaqué ?
Le Vercors a une histoire, avec le Maquis. Ça reflète bien l'esprit du lieu et si ça peut en inspirer certains. En tout cas, c'est l'endroit parfait pour tenter ce que personne n'a tenté avant contre Armstrong. C'est même sûrement une des dernières chances pour ses rivaux de faire exploser la course.
Il y a eu beaucoup d'arrivées à Villard-de-Lans. Il y en a une, qui vous a marqué plus particulièrement... *
Elle ne m'a pas marqué, elle m'a choqué à vie (rires) ! J'avais pris le maillot jaune au Ventoux la veille et je ne l'ai gardé qu'une seule journée puisque je suis tombé dans un gros traquenard dans cette étape du Vercors. L'équipe de Cyrille Guimard, alors directeur sportif de Charly Mottet et Laurent Fignon, m'a attaqué sur une crevaison. Mais vous aurez peut-être une autre version avec un autre consultant d'Eurosport !
Si le maillot jaune ou un grand leader est victime d'un incident mécanique aujourd'hui, pensez-vous que cette situation pourrait se reproduire ?
Je crois surtout qu'il faut arrêter de polémiquer avec ces histoires, comme on l'a fait avec Mayo dans l'étape de Wasquehal. Est-ce qu'on attend? Est-ce qu'on attend pas? Il y a des faits de course, la crevaison et la chute en font partie. Ce sont les faits divers d'une compétition. Il faut penser à soi avant tout et si le Tour est en train de se jouer, je pense qu'il ne faut pas trop se poser de question. Seul le résultat compte. Le panache et l'élégance ont un peu disparu. On sait que c'est dommage, mais c'est comme ça.
Donc, Laurent Fignon avait peut-être eu raison&hellip
Je ne dirai jamais une chose pareille puisque j'ai perdu le maillot! Mais à sa place, qu'est-ce que j'aurais fait?
* En 1987, Jean-François Bernard, alors chez Toshiba, avait pris le maillot jaune en réussissant un exploit dans le contre-la-montre du Mont Ventoux, où il avait surclassé tous ses rivaux. Mais le lendemain, dans l'étape Valréas-Villard (comme celle de mardi), le Nivernais s'était fait piéger après avoir crevé. Stephen Roche en avait profité pour prendre le maillot jaune. Bernard termina troisième à Paris.
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