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ParEurosport

Publié 18/07/2008 à 08:10 GMT+2

Après les Espagnols Manuel Beltran et Moises Duenas, c'est au tour de Riccardo Ricco' d'avoir été contrôlé positif à l'EPO. En a-t-on fini avec le dopage sur cette 95e édition du Tour de France ou n'est-ce que le début d'une longue liste de tricheurs ?

A défaut de Tour du renouveau, 2008 sera le Tour du déjà-vu. Ce jeudi, à 12h50, Riccardo Ricco' a quitté la Grande Boucle par la petite porte. Au sens propre comme au figuré. Flanqué de deux gendarmes, l'Italien est descendu du bus Saunier Duval-Scott pour être entendu par la police à Mirepoix. Par la porte de derrière. Pas par la sortie principale du bus de la formation espagnole. Celle réservée à ceux qui auraient osé défier la horde de journalistes aux aguets. Non, le vainqueur de deux des douze premières étapes est parti en catimini, sous les nombreux sifflets des spectateurs. Après les Ibères Manuel Beltran (Liquigas) et Moises Duenas (Barloworld), ce fut au tour de l'enfant terrible du cyclisme italien d'être exclu manu militari. La raison ? Contrôle positif à l'EPO à l'issue du contre-la-montre de Cholet. Comme un air de déjà-vu…
Pour comprendre comment le coureur de 24 ans, idole d'un certain Marco Pantani, s'est fait "pincer", alors qu'il se pensait sûrement à l'abri, il faut remonter à quelques semaines. Lors du dernier Giro, l'homme de la Saunier-Duval se fait remarquer, dans un premier temps, par ses déclarations provocatrices, ses attaques permanentes envers son rival espagnol et futur vainqueur Alberto Contador ou encore ses réprimandes à l'encontre de sa propre équipe. Mais pas uniquement. Lors d'un contrôle anti-dopage, une molécule non identifiée est découverte dans une de ses analyses. Les laboratoires italiens sont embêtés. Est-ce de la Dynepo, de l'EPO produite à partir de cellules humaines? La même molécule trouvée dans le sang du Danois Michael Rasmussen lors de prélèvements effectués durant le Tour 2007 ? A priori non, l'EPO trouvée dans le sang de Ricco serait une EPO de troisième génération, de type CERA.
Désireux d'en savoir un peu plus sur cette fameuse molécule, les laboratoires transalpins demandent de l'aide à l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), unique organe autorisé à pratiquer des contrôles sur cette 95e édition. Celle-ci contacte alors ses homologues aux quatre coins de la planète, pour une espèce de brainstorming mondial. Non détectable il y a deux mois, cette molécule dite "de retard", qui tend à disparaître au bout de 48h mais dont l'effet perdure, n'est désormais plus invisible. L'AFLD sait à quoi elle correspond mais elle refuse, bien évidemment, d'en informer le peloton. Si triche il y a, l'AFLD est en mesure de le prouver. Chose que ne pouvait pas faire son homologue italien sur le Giro il y a soixante jours.
Qui après Beltran, Duenas et Ricco' ?
Alors aujourd'hui, on est en mesure de se poser une kyrielle de questions. Qu'en est-il de l'édition 2008 ? Comment le Tour va-t-il se relever de cette onde de choc ? Patrice Clerc, le président d'ASO qui organise le Tour de France, a apporté un premier élément de réponse lors de la conférence de presse organisée conjointement avec Christian Prudhomme jeudi en fin d'après-midi : "On ne peut pas vouloir un sport propre si on ne commence pas par le nettoyer. Le Tour ne s'arrêtera pas. La politique de la chaise vide, c'est la pire des politiques. On ne va pas quitter la place". D'autres cas sont-ils à attendre ? Le récent deuxième du Tour d'Italie, vainqueur de deux étapes sur ce Tour, sera-t-il le dernier à subir la vindicte de l'AFLD ? Pour Christian Prudhomme et Patrice Clerc, la réponse est évidente : "Il y aura encore des accrocs et des journées agitées pour le cyclisme. Mais ce n'est pas pour cela qu'il faut se décourager".
Malheureusement, tout laisse penser que, dans sa bêtise et sa tricherie, Ricco' n'est pas un cas isolé. Au sein du peloton, certains, qui, jusqu'il y a quelques jours, pensaient farder en toute impunité, doivent se sentir au centre du viseur. Il se pourrait que de nombreux autres coureurs tombent dans les jours qui viennent. C'est désormais une certitude. "S'il y en a d'autres, on n'en veut pas sur le Tour. On veut qu'ils quittent nos épreuves et si possible le cyclisme", a ajouté Clerc. Une épidémie de gastro-entérite, comme on l'a vu dans le passé quand ça "chauffait", et des abandons suspects sont à prévoir dans les prochains jours. L'heure est à la fuite pour les tricheurs. Rien de nouveau dans tout ça…
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