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Moinard remettra ça

Eurosport
ParEurosport

Publié 17/07/2008 à 06:30 GMT+2

Principal acteur de la 11e étape mercredi, Amäel Moinard était satisfait de s’être montré à l’arrivée. Parti seul dans le col de Portel, le Français de Cofidis a fait le show et n’a été repris qu’à cinq kilomètres de l’arrivée. L’audace n’a pas été payant

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Crédit: Eurosport

Le coup n'est finalement pas passé loin. Parti dans l'échappée du jour de cette 11e étape entre Lannemezan et Foix puis seul en tête durant 60 kilomètres, Amaël Moinard a raté de peu la première victoire de sa carrière sur le Tour. Cet honneur est revenu au récent champion de Norvège, Kurt-Asle Arvesen (CSC), qui l'a repris à cinq km de la ligne, en compagnie de l'Italien Alessandro Ballan (Lampre) et du Suisse Martin Elmiger (AG2R La Mondiale). A l'arrivée, le Cherbourgeois de 26 ans a dû se contenter du 11e rang.
Evoquée lors du briefing d'avant-départ, l'attaque du coureur de Cofidis n'avait rien d'une improvisation de dernière minute. Il connaissait les lieux, lui, "le Normand qui connaît le mieux les Pyrénées", selon son directeur sportif, Francis Van Londersele. Il avait pour lui d'avoir signé son unique victoire pro dans le coin, sur la Route du Sud l'année dernière à Saint-Lary-Soulan lors d'une étape qui empruntait partiellement le même parcours que ce mercredi. Tout était donc réuni pour qu'il se montre. "Ce matin, dans le bus, on s'était dit que depuis le départ du Tour, on y était tous allé, sauf David (Moncoutié) et moi" , reconnaissait Moinard juste après l'arrivée.
"Au sprint, j'aurais été battu"
Alors il y est allé. Pour rien ou presque, avanceront les plus défaitistes. Un sort récurrent réservé aux Français depuis le début de cette 95e Grande Boucle. Un sort qui les voit souvent devant mais toujours sans la victoire au bout. Exception faite pour Samuel Dumoulin. A Foix, Moinard n'a reçu que le prix honorifique du plus combatif et les félicitations réservées aux coureurs qui se sont montrés mais qui, au final, repartent bredouille. Pour le bouquet et le podium du vainqueur, il devra repasser.
A l'arrivée, la déception ne se lisait pourtant pas sur son visage : "J'avais coché cette étape. J'étais super heureux d'être présent dans l'échappée. Après, il faut de la réussite pour parvenir à ses fins. Ce ne fut le cas pour moi aujourd'hui, mais je suis heureux d'avoir tenté". Le son de cloche, teinté d'un soupçon d'amertume, était légèrement différent chez son deuxième directeur sportif, Bernard Quilfen : "A chaud, on est un peu déçu pour Amaël". Ne désirant pas disputer une arrivée "massive", Moinard avait décidé, à 64km de l'arrivée, de fausser compagnie aux 11 autres hommes présents au sein de l'échappée du jour. Si la victoire s'était jouée au sprint, il n'aurait eu aucune chance, selon lui : "Quand j'ai vu les mecs avec moi, je me suis dit que je devais attaquer. Pozzato et Ballan imprimaient un faux rythme dans le col de Portel, alors j'ai décidé de m'en aller. Au sprint, j'aurais été battu".
Quand la tactique fait débat
"Amaël a choisi la bonne solution en attaquant. Il voulait même démarrer au pied du col de Portel, mais on lui a dit d'attendre un petit peu et de partir dans les pourcentages les plus difficiles" , a expliqué Quilfen. Sur l'antenne d'Eurosport, durant le direct, Francis Van Londersele a pourtant estimé que l'attaque de son coureur manquait de cohérence, du moins au moment où celle-ci s'est produite, désirant même que Moinard se relève. Chose qu'il ne fera jamais. "On y a quand même cru d'autant qu'il continuait à prendre un peu de temps dans la première partie de la descente. Mais après, dans la vallée, c'était trop dur pour lui. Il a manqué un peu de puissance dans le final. Il ne doit pas être déçu parce qu'il a fait ce qu'il voulait, et plutôt dans le bon tempo", reconnaissait pour sa part Quilfen.
Cette tentative avortée aura néanmoins conforté le caractère offensif de Moinard. Amaël a été recruté pour et grâce à ça. Pour se montrer. C'est son manager Eric Boyer qui le dit : "Si on ne prend pas de risques, ça ne sert à rien de faire du vélo. L'attitude qu'il a eue aujourd'hui montre sa personnalité, son caractère. Le potentiel démontré parle pour lui, tout simplement et nous prouve que ce coureur a les capacités de gagner de grandes courses dans le futur. C'est pour ça qu'on l'a pris". L'intéressé, qui n'a pas tardé à annoncer qu'on le reverrait aux avant-postes avant la fin du Tour, appréciera. Quilfen confirme : "C'est rare de ne pas voir un Amaël devant dans ce type d'étape. Il a un beau tempérament, aucune inhibition et du talent. C'est un pur-sang. Il remettra le couvert, j'en suis certain." Histoire que le coup passe. Cette fois-ci…
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