2011: Les Alpes à la fête

La fin du Tour de France, c'est comme une petite mort. Alors, pour ceux qui n'ont pas la moral, rien de tel que de penser déjà à l'édition 2011 pour chasser la mélancolie naissante. De cette 98e édition, que sait-on pour l'instant? D'abord qu'elle partira de Vendée, à la date du samedi 2 juillet. La Vendée, terre de cyclisme, terre surtout des équipes successives de Jean-René Bernaudeau, dont on n'imagine pas qu'il puisse être absent. En quête d'un nouveau sponsor, JRB ne veut pas manquer ce rendez-vous.

Le premier week-end, lui, est déjà acté. Il n'y aura pas de prologue (qui n'aura donc été qu'une fois au programme en 4 ans) mais, comme en 2008 à Plumelec, une première étape en ligne, dont l'arrivée sera jugée au Mont des Alouettes, tout près des herbiers et du Puy-du-Fou. Dès le lendemain, un contre-la-montre par équipes (absent cette année) sera au programme, autour des Essarts, ce qui devrait permettre de décanter de bonne heure le classement général. Dans des proportions limitées, toutefois, puisque ce chrono collectif n'excèdera pas 23 kilomètres. Cette ouverture vendéenne tranche en tout cas dans son format avec l'édition 2009, plus classique (prologue + étape en ligne).

Voilà pour les deux premiers jours. Et après? Tout est ouvert. Le programme est déjà arrêté à 80% par ASO. Aucune certitude, le secret du parcours, qui sera dévoilé en octobre prochain, étant bien gardé. Mais quelques pistes très sérieuses tout de même. Il se murmure ainsi que le quart nord-ouest, complètement oublié cette année, pourrait être visité. Avec un possible retour en Bretagne, qui n'a plus été abordée depuis le grand départ de Brest en 2008. Après le centenaire des Pyrénées cette année, on fêtera en 2011 le 100e anniversaire des grands sommets alpins. Il faut donc s'attendre à un menu très corsé dans les Alpes, avec un hommage à ses grands cols mythiques. Comme ce fut le cas cette année pour les Pyrénées, les cols inaugurés en 1911 seront pour la plupart au menu. A commencer par le Galibier, roi des Alpes, roi des cols.

Un retour à l'Alpe d'Huez parait également hautement probable. Jamais, depuis 1976, le Tour n'est resté trois années de suite sans venir au sommet de la montagne aux 21 virages. Comme l'Alpe n'était pas au programme en 2009 et 2010, il serait très surprenant que Christian Prudhomme et Jean-François Pescheux l'écartent à nouveau, surtout lors d'une édition au cours de laquelle les Alpes seront au coeur de l'évènement. L'ode aux Alpes pourrait également inclure l'Izoard. En revanche, les Pyrénées, très chargées cet été, devraient afficher un programme nettement plus light (a priori deux étapes contre quatre cette année).

Christian Prudhomme souhaite utiliser au maximum les différents reliefs de l'hexagone et ne pas s'appuyer que sur les deux principaux massifs. "Je crois beaucoup aux massifs intermédiaires", a-t-il confié ce week-end. Une arrivée dans les Vosges ou le Jura est possible. Pourquoi pas au Ballon d'Alsace, qui fêtera lui aussi son centenaire sur le Tour en 2001? Le Massif Central devrait encore permettre de la partie. On parle d'une arrivée dans le Cantal, un peu dans le style de celle de 2004. Et les pavés? "On n'attendra pas six ans pour y revenir", a promis le patron du Tour, en référence aux deux derniers passages (2004-2010). Certains ont annoncé qu'ils seraient à nouveau là l'an prochain. Rien n'est moins sûr, même si cela reste une possibilité. Enfin, les bonifications, supprimées cette année, devraient attendre pour faire leur retour. "Le principe du temps réel me plaît vraiment", a répété Prudhomme. Mais il faudra attendre le 19 octobre pour savoir à quoi ressemblera le Tour 2011. D'ici là, tous les rêves sont permis.